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COL

iJ;

&

M.

Rollin en

a

fair mention dans

\'Hiflor'r~

a11cian11e.

M .

Pafomot , favant profefreur de Phyfique'

it

A uxcrre ,

&

con nu par fes doCtes recherches fur

ks

voies Romaines, a long·rems erudie cec antique , qu'il

a

deffin~ ,

&

qu'il doit donner au public ·_avec une dif–

frrtarion. En attendant j'ai cru pouvoir donner la

def.

criprion qn'en a faire

M.

Thomaffin , fameui: inge–

nieur , auffi habilc dans la connoilfance des antiquites,

qu'il l'ctoit pr;:,u en hydraulique , comrne le prouvent

fes ouvrages fur le projet dn canal de Bourgogne. (

Voy.

mon

Hi.ftoire nra11ufarite

du canal dejonflian des mer.s

par

la wrlt"e

du

roya1m11J)

l

i'ajouterni p.\l1rieurs remarques

a

·1a

dd°crip~ion

de ce beau monument.

Cuj/j-la-colonne

,

ainfi nomme pour le dininguer

de

plnrieurs autres villages de rneme com; dans la pro–

vince, eft

u.ne

paroilre du baiU.age· de Beaune,

a

trois

lienes one

ft-nor

d-011eft de Be-auae, cinq d'Autµn,

&

a

un quart du village d'lvry, OU pa!fent

en

ere' !es

voirnres de Paris

a

Lyon.

. A

deux portees de

fufU

de

Cuj/j ,

tirant t:lroit au nord,

dans un fond alfcz onvePt, au pied des chaumes d'Au–

v~net,

.connue pa.r le gibier

&

!es plantes curieufes

qu'on y trouve,

&

p.ir

la.

voie Romaine qui traverfe

cc canton , on v9it une

colonne

de pierre

en plnr

ieurs

aff.les : etle

a

deux pieds trois. pouces

&

demi.de

dia–

mecre par le bas,

&

elle eft elevee fur un

double

pie–

deftal. //

oyez planche I

&

11,

' olo11nc

de

Cuj/y

,

daos

nos

p!mrches

d'an1iq11i1ts.

Suppl.

II

ne refte de ce monument que Jes deu.x picdeftau-x ,

&

environ les deux tiers de la ·hauteur

de

la

colonne,

le re!l:e y manque, favoir , le chapiteau

&

l'~ntable-

n1ent.

·

.

·

Le premier picrldbl n'e!l: qu'un fo11ba!fe:ne11t,

ti

a

fept pierls de · hau£eur, compris

fa

hafe , qui n'eft

qu'un

charnpfra.in

.

fans

moulun

&

fans cornic!ie, qui

fe ter

mine en gor

ge ; ii fait

u11

plan quarre,

ayan~

cepcndant ks angks en pans cot.Jpes

&

les fat:es conca–

ves;

fa ·

corniche ell: un plinthe de fept pouces d'epllif–

feur ' faifan t Je merne plan que le deffous'

&

fur le–

quel ·pofe

le

fecond piedeftal , qui elb cehii

de

la

co–

lo1111e.

Dans le Pere Montfaucon, !es trous rond1

qu~

font marqlles for ce plinthc, (oat irnaginaires , i.! n'y:

en a poin< for le lieu.

~e

fecond

pied~fta[.

eft different

du

foubaffement ,

en ce

qu'~I

faic un plan oCl:ogone. parfait; c'eft-a-dire,

qu'il a l;uit faces egaks, fur lefquelles iL ya de bdlcs

figures en

demi-rdie.fs

, qui reprffcotent des divinices,

&

done

Oil·

verrn !'exp

lication plus bas; il n'a poin2

de b:ife ,

&

ii a quatre pieds neuf pouces de hameur,

compris

fa

corniche, qui

f::

termine auffi en gorge ,

&

qui ell:

tres-beUe ;

on

y

voit

Hois

modillons

fur

chaque fa€c ave€ dts rofes entre-deux.

Sm cc picdeftal. s'eleve la

colo11ne

done

Ja

oofe qu·i .

cft attique eft d'une tres-belle proportion, le re!l:e du

fut de la·

colon11e

comp•is.

La

bale

dl

de Ereize pieds

. trois pouces de hauteur , faifant prefque les deu'x tiers

~c

fa

ha~teur :nrier~.

Celle de EOUt !'edifice eft

a

pr~knt de vingt-cinq p.1eds fept pouces , non comprjs le

chapiteau

&

l'entablement qui manquent.

Le

.P.

Mont–

fa~con_

n'eft pas exact , en portant la h·auteur

a

vingt–

hu1t p1cds. Le P. Lernpereur, J efuite- , dit, dans Ces

Differtaliozrs ,

irnprimees chez Cot , Paris

1706 ,

que

Jes gens de

Cuj/j

affuroi

em cle f

oo rems que la

cnlo11nrr

etoit une fois aufTi haute

lorf.qu

'elle eroit entiere ; rnais

c'dl: une erreur ,. lcs pro

portiol

)s ne permettent pas de

le croirc.

Le flit enrier de

b

colo1mt

etoit orne de fc ti>lptu-re •

a

en juger par ce qui . rcfte ; le l>a

e(l:

une efpece de

mofa.ique qui

a

trois pieds deux pouces de hauteur

deffus

la. bafe; cccte

rnofa"ique ell: compofee de plu–

lieu_rs petites bJndekttes d'un pouce de largeur qui (e

cr~1fent

en rampant aurour de la

colflnne

,

&

dont !es

vu1des formeni:

de

grands

lofanges , rernplis par de

beaux

flet~rons ;

le refte cle la

colom1e

ell: charge de plu–

fieurs feu_1llcs.d'eau, la pointe en

e~s ,

on en compte

encore fe1ze

~ta

0

es.

Tol!te cette parcie de l'eclifice

cfr

'.lomt JI.

C 0 L

'481

ma! reprefentee dans le plan qn"eo· donne le P. Mont·

faucon,

Suppl. r.

JI. page

224;

ks bandelettes formant ·

Jes lofanges n'y font point exprin1ees,

&

ii

prc~d l~s

feui\les d'eall pour de petites eaa11les,

CC

qu1 fa1t Ull

mau-..ais cffec.

Tour ce monument ell: confrrnit d'une fort belle pier–

re

rouflarre qui a pu · fare polie comme du rnarbre ;,

cbaque affife

c!t

d'une foule pierrc, etles font tourcs

po!~es

a

fee ' c'e!l:-

a.

dire '

fans

mortier ni

cime~t

maoiere de batir volontitrs obfervee pal" les anc1ens

dans

les barimens de confeqllence. Le P. Lempc–

reur die que ccs affifes etoitnt retenues par des cram–

pons d'airain qui ont fae enleves par

tlll

feigneur de

C11.f!y.

M.

Thomafftn avoit toujours regai:de

cettc

colo1me

comme etant d'orclre Corinthien par fon .renflement ,

qui eft

toujours au tiers de

fa

.haineur par en

b~s;;

car ce tiers

fo

trouve

ici de

peu plus de

dcu~

d1a–

merres

&

demi du bas de la

colomte:

cette con1ectu–

re

fe verifia

par

la decouvertt: qu'il

fit en feptem–

bre

1724,

de

la partie

fuperieu.re

du

.chapicea~

d_e

eettc

co/o

m;e,

qui eft

a

la grange d

'Auvenet

~

metat•

rie

a

une

lie.ue

de la

colomre,

oil un feigneur de

Cuff1

la &t cra

nfporce

r pou-r faire une mardelle au · puits

?e

c~tre

metairie. M. Thomaffin cro1:npe·par la mauva1fe.

dcfcriptiofl d.u pretendu chapiteau, donnee par

le

~.

Lemp~reur

&

par la ridicule anecdote qu'on en de–

bitoit daas ·le pay.s ,. avoit negligc d'aller

vi!il~r c~tte

pierre; mais

s'y

erant rrouve par hazard,

ii

fut lu r–

pris

d'y voi< la figu-re du chapircau Corinthicn ;

en

ayanc pri-s les dimenfions ,

iJ

trouva que .cene mar·. ·

delle ne pouvoit venir que de·

la

·colonm .

de

Cuif!:

rnem.e goot de tr-av-ail

&

meme pierre. Suivanr_

le

d.1~·

mare du bas de la

colonm: ,

ce chapiceau devote avo1r

trcnte-deu·JC ponces d<: hauteur; ii etoit

apparemmen~

de dcux allifes,. car la parcie fuperieure, la foule.qul

ft:

trouve, n•a q·ue vingt pouces , cc.Ile du ddfous cje–

voit

m

avoire donze de hauteur ;

&

felon routes les

app~<ences

die portoit les p1:e!11ieres feu.illes du cha-,

piteau ,

mai~

on n'e11>. volt plus aucuns vdl:iges•.

Ce chapitea11 dcplace n''ell: pas moins fymbohque

qt1e

le piedeftal de la.

aolomze;

au.

~ieu ~!es

rofcs· d11

tailloire on. y voit

fur

chacune des quatre faces um:.

tere de divinice paymne , au-xqudle!i- oo a donne une

groffeur con!iderabk pour

l~s

mieux faire

difri11~uet

<fen-bas de la

colo11ne ,

enfone qu'clles occupent une

eonne parcie

cl~s

faces du- chapitcau, ce qui a

emp~

che

d'y

menre des volutes, de5> ygettes • des. coli·

coles ,

&c.

ce font feulement cle g.ran<les feuilks- d'a.

canthe. qui garniffcnt le refie de chaque face

d.u

cha–

piceau , dont les· Fe.overs du fommei: qui fe recour–

bent fous !es .angles du tailt.ant,

fon~

l'cffcr des volu–

te~

On voit dans Vignole des exemples de pareils fym–

eoles fur d¢S ch.apiteaux Corinchiens anciens

>

OU

au

ticu

de

rofes du- tailloiF

I CC

font des

tCCC~

cJe divini–

teS , quoiqu'elles ne

foiont

pas d'unc propomon

li

grQlfe· que ce\le du chapiteal:! en q"1eftion. L'une de

.::es tc!tcs cft environnee de rayons

&

n'a point de bar–

be ,

ce qt1i fa fair atf,;ment reconnoitre pour ce_lle d'A–

pollon;

l'autre• tete ayant

nne

barbe fort touffue

&

un air majeftueux' fernbleroit etre celle de Jupiter;

la troificme tcte, qL1-0iqu'alR:z e1facee, eH ay.fTi d'un

homme barbu : elle eft fru(k

&

porte quelque chofe

q11i·

pcm

d0!1nt1 l'idee d'une depouille di!

I

yon

&

an–

noncer Hercule; P.OUr la derniere tete ii n'y' reftt< qi:e

. la place,

&

l'qn

n'y

peut rien <littinguer: ks trots

autres

font

belles

&

de grand gout.

.

.

l l eft aife.

de

fo

convaincre

qu~

cette pierre, que

M. Tbomaffin alfure fare

le chapiteau de la

;olomre

(

olle n'eft poi nt fur le deffi.n) , a ere portec a Au–

venet pour en fain:

b

marddle du puics , _pufque le

diametre du puics

r.ft

plus grand que c:lu1,de l'o.u–

·ve-rture de la pie

rrz ,

qui

n'a

p~

.perm1s den faire

une plus grande. Suivant la

tradmo? d.u pap , la

metairie d'Auv;enet

~ppartenoit

autrefo.1s

a

LIO

fe1g~eur·

de la Rochepot

&

de Cuffy , fans gout pour ·ks, oel–

ks.

cho!es, qui decruifu , ii y a plus d'un fiede, ce

Ppp

''