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· y

IN

forrqu'·i1s ·défendoient. feuls la ·Grece contre le grind

monarque de

1''

Afie,

&

qu'ils

fireQ~

tant d'autres a

e~

tions ·héro'ique¡; mais ils étoient moins ,enueux &

Rl!"ins

tou~hés

des ohofes

hon~etes.

Une nat-io.n qui.

.fatt des lots pour condamner a mort qui.conque pro–

pofera d'employer

a

un

aut~a

ufage Pargem delliné

'Pour les fpeClacles, prépare fes '·mains aux fers &

-~'attend

q_11e

l'infiant de les recevoir pour te.s por:er.

Dans

ti>

US

les eems,

&

dans tomes les forPes de

go~vernemens,

la

m~me

ca ufe a produit

&

.produira

tOUJOUrs le5

m~

mes dfets: on· a· die,

poin,t Je-

mont~l't¡:l~

fons. n,Qb_le.lfo,

.

paint

_áe no.blelfo

fa'!t

mo.narcbie-.

-j

a;me

rots mteux dtre,

por-11t

de

monarch11

fans

mtZHrl~

.

IJo.mt

de

rlliZ·NI•s fons

m;

g_ouv~nrement 'llerluefl~.

To

ut ell perd u quand l'or efi

~e

prix de

~out;

-q_uand. le crédie. la

CQnfid~ration,

les digt.lités,

&

l'ef·

ttme

d~

fes fcmblables, font de venus le

lo~

des ri–

<hcffes. Q._ui e-ft-ce qui préférera la verEu,

~e

juíle,

l'honn~te,

aux déGrs d'en acquérir, puifque lans el.,

-les. on

f!'dt

rien,

&

qu:ave~

elles on ell tour?

qt~is

·entm 1m:t-utem

ampleóJJ~«f'

1-pjam,

prO!_mia.

fi

tollas1

Alors ce n'efi plus le mérite · des aélions qui déter–

mine

a

les faire, c'efi le prix qu'elles va.udt•Ónt. A

~om·e

les couroones triomphales & civ-iqQes, c'eft-,a–

dtre les plus illufires ,_ étoitmt

de

ft~uiiiC:S

de laurier

&

de

chfne; les aut;oes éroient d'or. Quoi ·done!· ceux

qui

obte-nQient les premieres n'écoie'nt..ils pas

aíH:~

J"ecompenfé d'avoiv augmentá la gloire· de Jeur pa–

trie, o u d'en avoir fauvé un cicoye.n

~

m:üs ce

n'el\

-plus ce qui touche;

&

cene font' plus des cour

on-

1lCS

qu'il faudroit,

ce

font des monce&ux d'or.

11

e.fl

fi

vrai, que quand il rofie des mamrs

a

un peuple,

c:-'efi l'honneur feul qpi le couche, que tes

co.m:on~

nes de lierre '}Ue Cafon

fit

di'íribi:Jer, furenr,

préf~- ·

rées aux couronnes d'or de fon collegue; c'eft

f{Ue

ii

la couronne eft d'or-, elle a perdu

fa

"'aleur.

Le lu¡e· exceffif, en dépravant les mmurs & mut–

tipliant fes befoins

a

f'ex.:es, a produit cecEe av-idité

funelle

a

la venu

&

a

la pfofpérité des empiies.

Comment fatisfaire

a

des (upertluités

6

vall

es. avee

tme récompenfe honorable! les marque5 de diíli.nc–

tion, l'efiime de fes concitoyens, fone déprifées; on

veut

~tonner

par fa magnifioence,

&

non pas faire

:admirer

fa

vertu: on vcut dépouiller la eonlidéra–

tion avec fes habits, comme Hérodoce difoit que les

femmes dépouilloient la honre avec la chem,i.fe.

Ce

n'eft ni la rai.fon ni l'expérience, mais le dére–

-glement du lu¡e

m~me,

quf

a

énoncé cetre maxime

repetée avec tanc

de

c0mplai fance., qu'un

g-rand

lu–

:s;e

ell néceflaire dans uo grand

éMt.

Caton r•ancien,

fourenoic qu'une

c-ité

ou un poitlon fe vendoit plus

cher qu'un boouf, ne peut lubliller; & Cacon av-oit

raifon , tous les déforclre¡ naiífenr d'e cetoi-la,

&

il

ll'Cfl

eft po.int qui pris a

par-t, ne doive

CaUfé-f

la

pe'rte des 6tats.

Pour ne parler ici que de c-etui de

~s

Mfordre-s

qui ell le plus a-nalogue au fu jet que ·je rraice, que

·de mau x ne réfulce- t- il pas de

l'exc~s

d-es imp6rs

<lont

o.n

ell obl igé d'écraíer les peuples pour fuffire

a

l'avidité de ceur qui- ne connoi(Jent de grandeur

&

de b ien que leurs énormes fupcrfluic6s

~

Ces gens faltueux ne favent pas ce que coute

de

gémillemens la dorure qui

les

couvre ~

allez done,

hommes fomp@ueufemenu pervers , orgueilleux

in•

-humains, allez daos cette chaumiere., voyez

·y

vo-

-rre femblable e "ténué par la faím, n'ayant plus la

force de défendre fa

fubtillance qu' Gn

tui arrache

pour en galonner l'habit de vos valets : femblables

a

Sacurne, ou plut8t

a

d~s

bétes

pLus

féroce s encare,

:vous dévorez les enfans de l'état . Si route affeélion

ll3turelle efi éreinte en vous,

fi

vous l'ofez fans mou–

!'ir de douleur, regardez ces vtétimes

~nnocentes

de

v os débordemens, pendues

a

un fe in que vous avez

:flérr.i par la milere, vous les nourriflez de fang,

&

·vous en faices verfer des !armes

il

leurs

meres~

vous

.répondrez

la nature de la deftr

uaion

de tant

d'~~re.s,

qui ne voyent le jour que

~

o.ur

erre immolés

-3

vQtre meurrriere opulence; vous tui répondrez de

tou& ceux· qui n'auronc pas écé produits,

&

de¡ po–

,ílérirés done vous aurez cauf6' la perce, en defiéchanc

.par le befoin les fources de la géoérarion dans ceux

par qu i' elles devoient erre engendrées .

Mon' dellein n'eft pas de porter plus lo in, pour le

·préfe nr, .ces réfleyions

fu~

les e!fets du

lo~e.

Je

n'e~

;laminera! pas non plus JUlqu'a quel pomt

11

peut

lrre nécelTaire, mais

je croirai coujours ' que dans

·-tout état bien adminiftré, qui par l'étendue, la pofi–

·eion.

&

la fertilité de

fon

1ol

a

produit a.bond.tmment

f'(JfNI

,XP

JI,

VIN

IIU·del a de tous les befoins , fa mel'ure doit

~tre

ls

oonfommarion du fúperflu; s'il l'exc'ede, c'efi alor1

un torrent que rien ne peuc arrecer. Je dévéloperai

plus loin

Cefls

idées .

Les lois ne reprirneront pas plus le luxe que les

mamrs; la cenft1re pur bien les mainrenir

a

Rome

t3nt

qu'

il

y

en eut, mais ·elle ne les }\ auroit

pa~

rétablies qu':10d la dép,raYation les eut dérruires; l:t

vertu ne s'ordQn()e point , c'efi

l'e~emple

&

l' etlime

qu' on luí accorde qui la font aimer,

&

qui invitent

a

la pruiquer. Si le

princ~

ne difiing ue que le mé–

rice perfonnel

~

s'il

n'~ccueille

que ceu x qui font hon-

. nl!tes

&

modelles, les· hommes ··le deviendront. Sous

le's Antonins

il

eítc éeé difficile d'etre

p~rvers

&

fa–

ftueu" ; il le

feroit encore fous un prince de nos

jours , qui fait a

ti

jufte titre,

&

par tanr de quali–

t,és réunies,

1'

adf!linirion de l'Europe

apr~s

1'

avoir

etonnée.

·

Avec de quoi fuffire feulemen t au nécelfaire ,

il.

ell

rare de fonger au fuperflu ; le gofit de la dé–

peníe

&

des volupcé; ne· viene qu'avec les moyenJ

d'y fatisfaire: ces mo yens qne deu" fources originai–

res

&

principales; les richelfes qui s' acqulrem aux

dépens des rev'!nus publics.

~

célles que procurenc

les

bén~fices

du commerce.

Mais le commerce des fuperfluit&, qui feul pro–

duit des grains afle2l confidérables potir excirer .te lu–

xe, fuppofe un

l~>;~

prééxi(lanc, qoi lui a donné 1'2•

tr-e.

A1nfi

les gain9

du

commerce qui l'entretiennent

&

1'-accroitfenc, ne fonr que

de~

moyens fccondaires

&

accelloires; la mauvaile économie des revenus pu–

blics en eft ta premie

re

caufé, aomme elle ell aufJi

celle qui fournit

a

fa fublitlaoc-e .

Une adminifiratioA

fage

&

bien réglée • qui ne per·

me,aroit auc-une dépradar-ion daos

ht

rec:etre

&

dan'

la

de~enfe

do

ces reverms,

flUÍ

ne

~aiflereit

auéune

poffibilité

a

ces furrones inimenfes' illégitimes

&

fcandateuf~s,

qu-i fe fon2 par leur Fllaniment, 't3ri•

roit fans autre r<!glemenc

ta

fource

~~

les eanaux

d11

luxe; comme il

s~augmence· rouj our~

en r:tifon do

u~

ble , triple., quadruple; & dav·a·nrageo de fes moyens,

les profits du commerce

tui dev·1endroient

bient~t

infuffifans ¡ }es riehefles du til"c rie fervant pi

us a

re•

·nouv.eller cetles qu'il . chffipe,

il

fe confumeroit lui–

m~me

,

&

fioi-roit t>ar

fe dérruire , ou du-m0ifls fe

modérer¡ les grands 'feuls le foueiendroient par of..;

ten&ation

0

m.tis ce íeroit au plus l'atf'aire d'u11e

gé–

nération , celle qui ta fuivroir ne feroir point en écal:

d'en avQir

i

ils nc laiíleroient que 'des defcendans

ruinés ,

&

pe

m'

~tre

n'y auroit•il pas grand mal¡

plus

rapproch~s

des autres <:ituyens ,

ils en

fenti–

rQient mieur

la

retrernbla.ltce qu'·ils onr av-ec eme.

&

que les richefles font méconnoitre

a

leurs poftef–

feurs. Solon difoit

que ctlui

fui·

11

tliffipí fin

bina

(oit

rottwier-.

ll

n'y

auroit pas

~

do oter de

~·efficaeité

de . ces

moyens. fur--rour

(i

on

J

joignoit

l•ex~;mpJe. ~-

que

tQilt ce qui ell auguíle fUt (imple. D,¡ns te5 gouv-er–

nement fages on n'a pas été moins arrentif

~

repri–

mer le luxe de la fuperflition, CJUe' celui de ta va ni–

té; les lois de

.)..icurgu~

&

d~ Pla~O;O

font . admira.•

bies

a

e

égard.

.

La magniticence du culte pul)lic

e~cite

celle des

particuliers: on velit toojours imiter ce qu' on 'admi•

re

~e

ptus

1

quand on

dit

que cetre magoinc:énce eA:

n~ceflaire

pour infpjrer au peuple la vénération qu'il

doit avoir pour l'objet .de fa cróyance, on en· donne

une idée bien mefquine. 11 me femble qne lf:s\pr-e–

miers chrétiens en. avoienr une · plus

grand~¡

i s

a•

voienc, dit Orige-ne , de r•horreur pour les temples,

pour l,es aucels, ponr le5 fimulacres: c'efl en cffet

au mil,ieu de l'univers qu'il faut adorer celui qu'on

croie l'l!Uteor de tous les efpaces,. de tous les corpt,

& de tous les

~tres :

un aucel de pierre élevé fur

la

haureur, d'une colline. d'ou la vue fe perdrojr at1

loj,n dans l'érendue fl'un valle horifon. íeroit plus

. -augufle

&

plu~

d igne _de fa

majt::llé

~

que ees

édi~ces humains ou fa plllflance

&

la grandeur parOJf.,

fent reLJerrées entre quarre colonnes, o\)

il

efl re–

préfenté décoré comme un

~tre

fafiueux & V·ain. Le

peuple fe familiariCe avec la pompe

&

les cérémo–

nies, d'·auunr plus

ait~mene-

qu'étant pratiquées par

fes femblables , elles font plus proches de lui '·

&;

rnoi·ns propres

a

lui en impofer; bient6t etles de–

viennent un flmple objec de t"uriofité,

&

l'habirude

ñnit par les lui rendre inditferentes. Si la fina-x-e nc:

fe cé ébroir qu'une fois l'année,

&

qu'on fe raflem–

bllt de divers endrgirs pour

y

affifier, cgmme, on

/1,

a

a

a a

·

fat..