R E N V
O
J
de
la
page
164,
VlN
V
INGTI EME,
tMl'Osi.ttoU,
t.
m,
(
!Jcaf'J. pol.
)
dans eerre accepcion parciculie-re ce
mot ex
pri–
me une portian de revenus que tou s les cicoyens
donnent
~
l'état pour les befoins pu&lics ,
&
done lá
quotité eft déterminée par fa prdpre dénomination .
Cette maniere de contribuer aux chatges de
la
fociété eft fort ancienne; elle a plus de tapport qu'
aucune autre
a
la natl!re des obligations
contr~élée~
envera elle
par
les c1toyeos : elíe
t;fi
áuffi la plus
julle, la ·moins fufceptible d'arbitraire
~
d¡abus , . ,
JI
parotr
~
a
u rapporr de Plutarque, que c'eft atnfi
que
les Perfe& altéyoient les impórs. Darius
1
pere de
Xerces • dit·il, ayant fixé les fommes que les peu.o
pies devoient payer fur leurs
r~•enus,
lit
allernbler
Jes principaux habitans de chaque province,
ti
leur
demandiol fi ce$ fommes o'étoient point trop fdrtes
~
moyennement ·, répondirent-ils . Auffi·tót le prince
en retrancha la inoitié. Les peuples feroient
heureu~
{1
le pl"ÍJ1Ce regloit ainft
t~s
bc;ofoins fur les leurs •
Les tributs fe leVoient
a
Athenes dans la progor•
tion du produit des terres; le peuple étoít
divif~
en
qua~re
claíles.
La
premiere compofée des
pent•éof!.o·–
medifm11tJ
1
qui jóuiíloient d'un revenu de
soo
me~
fures de fruits liquide!s ou fecs
&
pa~oi·ent
un ta.lent .-
Ceux de la feconde clafle, non\més
chev11lrers
,
C)Ui
n'
avoient que trois cens mefures
'd.C-Fé·v~nu,
pa-
.yoienr ,un detni-talént.
_
· Les
zeugitei .
qoi forr11oieor la troifieme
el
afie,
&
C)Ui ne potlédoient que deux cens mefores de .reve–
. nu , donnoient dix mines ou la 6xiemé partie d'un
taleot.
'
·
Enlin les
thttei,
qul avoieot moins qué deux cens
mefures de revenos ;
&
qui compofqienr
lá
quatrie-
m e claffe , ne payóient tien •
_
La proportion dé ces taxes entre elles
n\~toit
pas ,
comme on le voit ; d¡¡ns le rapport de5 reventis en•
tre eux, mais daos
é~lui
de ce qui doir refter de
franc au contt'ibuable pdur fa fubfillancel
&
~ette
portian exempte étoit ellimée la
m~me
pour tous .
On
ne penfoit
pa~ ala~s
que
po~r ~tre
plus riche
o~
eur plus de befoms
J
1! n'Y avo1t que le fuperflu
(}UI
fur taxé.
_ .
A
'Spi!rte , ou rout étoit cornmun, ou taos les
biens ·appartenoient
il
t(?us; oit le peup!e,
& .
non
pas fes officiers, étoir -t'état
&
ne payoit perfonne
pour le gouvern_er ni
p~ul'
le défendre, il
n~
falloit
point d'impóts; 1ls aurment .écé
fQperfl.us&
1mp~ffi·
bies a lever: les métaux précJeux en étOJent profcms
J
& avec eux l'avarice qu'ils produi(ent,
&
les diflen–
tions qu' elle
~ntrafne.
Tanr
qot1
la pauvreté gou–
verna Sparte, Sparte gouverna leS
nll~ions :
les plus
opulentes y venoient chercher
de~
légJslateurs .
Jufqu'a
Conftan~in, qu'~o
appeUe ."-
gr'!nJ.,
le.s
tributs dans l'emp1re romam confifl('rettt. prmcJpale–
ment daos des taxes fur les fpnds: elles étoient fixées
au d iiieme
&
au huitieme du prodliir des te,rres la–
bourables,
&
au cinquieme de celui des lltbt'es frui–
tiers, des befiiaux,
&c.
On levoit encare d'autres
contributions en nature, en grains,
&
en toutes for–
res
de
denrées que les peu!'les étoient
o~ligés
de
foúrnir, indépenoarpment des (axes en argenc qui fe
' nommoieot
(/11us.
Dan·s prefque tous les goov(lrnemens aéluels de
l'Europe,
&
principalement daos ceux qui font agri•
coles, la P,lus grande parcie des imp,6ts
~íl
égalem.c;o,r
affeélée fqr les · tc:;r.res. L'ufage
·de
Jes,.l ~ver
par
~mg
tieme
du produit fubfifle encare
f!"
Arcois , en Flan:–
dr~ ,
dans le Brabant',
&
il paroit
q~'i.t
a
lieu. de
m~me
dans la
pl~part
des provin«e·s qu1 compo(menr
autrefois l'aocien duché
de
Bourgogne . On
y
paye
un, deux, trois, quatre,
&
jufqu'a cinq
vingtimJu
fui\·ant que les befoins
&
la volonté du fouveraio
l'exigent.
En France
il
y
a des impócs de. toutes les efpe2.
ces., fur les terres' fur
les
perfonnes. fur res denrées
&
le5 marchandifes de confommation, fur l' indullrre
fur les hvieres, fur les, cbemins,
&
(ur la liberté'
de ,les
pratiquer.
On y
per~oit
auffi
le
'Vingtitfllt
ou
VIN
les
vingtiemes
des re.Jehtis
d~s
citoyens; ces impoli
tions n' y font établies que pár extraord ioaire, elles
écoient inco1tnues avant
1710.
Ldtiis
X IV. ordonoa
le premier la levée du dixieme :Nec celle de la ca–
pitacic)n quí n'a point été fupprim
ée
depuis . Le dixie–
me l'a
~té ápr~s
la derniere guetre que ce prioce
euv a foutenir , Sous la régence du duc d'Orltsans on
voulut le remplácer par le cinquantieme qui n'a point
duré . En
173
3;
&
il
roures les gnerres fuivantes, le
dixieme
'1
toujours
été
rérabli
&
fupprim~.
Enñn en
17SO
le
vingtitme
y fu t fubll itué pour l'acquitremeQt;
des dettes de l'état ,
&
il en a été levé jufqu'a
trois
pendabt la goerre commencée en
17)6,
eocre cerce
couronne
~
1'
Ángletetre.
En tr:iitané de
cet
impÓ't je· me fuis propofé d'en 4'
tret daos cjuelques détails fur la ' nature
&
·l'obtig_a~
tion des chatges pul>lique's.
11
ell pea dé milriere
plus importáóre que cette partie de l'adminiflration
politique. Ce n'eft pas pdur l.t multitude . Le peuple
n'y +oit
q~,te 1~
néceffité
de
payer ,. l'homme d'étar:
que
1~
prodriit, le tináncier qtie le bénéfice. Le phi–
J'ofaphe
y
voic la caufe de
13
prdfpérité ou . de la
rliin~
des empires
1
celle. de lá lil5etté du .de l'efCI-a–
vage dés ciroyens, de leur honheur du de leur mi•
fe re
J
H
n'eff point d'objet plus intéreflánt pour lui,
pare~
qu•¡f
d
1
e'tt eft point de fi _prochain de l'huma.
oiré;
&
qu'ir
tf.e
peu
e
étre indifférent fur- roué ce qui
le relucHe de' fi pres ,
.
Avl1nt que'
d'examí;u~r-
ces
divedes {ortes de tri•
buts ou de Moits qui font en ufage;
&
de développer
les incd!Jvénie'ns
pu'
les avantages qui téfultent
de
leu r's différentes narures
&
des diverfes manieres de
les lever; je 01ootterai !
•
1°.
Que les chargeg publiqt1es í"ont d
1
autáot
plus
julles
&
d'auránr plus légitimes qu'elles font
fot1dées
fur le5 conventions foéi ales ,
&
que
.l'exilleuce
&
la coofervation des fociérés en dépendent ,
2°.
Qu'elles fo11t url tribut que lui doivent tous
les citoyens, des
avan~áges
dont ih jouiílent, fous fa
proteétion.
·
.
3a .
Qu'elles ont pour objet le bien général de la
république,
&
le bien íntlividuel de chacun de ceux
qui la compofent.
4o.
Que ne pouvant fe gouverner parMelle-meme,
la. fociétt
a .
befoin d'une puiílance toujours aélíve
qui la repréfente, qui réunit1e tdutés fes forces
&
les mette eti mouvement . pour Ion urilicé, que cette
puiílance efl le gouvernement ;
&
que chaque ci–
toyen en tui foürnillant la conttibution ·parriculiere
des forces ·QU'iJ ddtt
a
la fociété; ne·' fait que s'ac–
quitr:er de fes oblit.ltions envers elle
&
envers lui-
m~me
• .
.
~
0
•
Enfin que la Íociét6 ou
lé
gouverÓement qui
la .repréfente, a droit' d'exiger en fon nom cette con–
tr~burion;
mais que fa
m~fure
doit
~tte
l' útilité
pu–
bhque
&
le plus grand .b1en des patticuliers
1
fans
q_u'elle puHie t!tre e1cédée .fous aucun prétexte légi–
ume.
¡0.
n
en ell du paíJage des hommes de J'état
de
nature
a
l'état civil ' comme de Jeur e·Jttrllélion du
n~ant
a
l'exiflence' c'eft la chofe du rnonde dont
01)
parle le plus
&
qu'on entend
1«
moins. Ce paflage
s'efi-H
f~it
par une tranfirion fubite
&
remar11Jua·bfe
~
ou .bie.n
s'~ll-il
.opéré par dés changemens graduels
&
mfenfibles, , a 111efllre que les hommes
ont
fenti
une meilleure
r:n~nier~ d'~r·re
&
l'onr adoprée
~
qu'ils
.
qnt
apper~u
les 1nconvémen5 ·1e leurs ulages
&
le.s
ont reélitiés
?
_
"
· A
en croire P·exemple
de
rous
tes
peuples,
&
mt!~
me ce qu•on voir de nos jours ,_ c'ell aíofi que les
fociét~s
fe-font infiituées
&
perteélionnées . Les Ituf.
fes éroienr un peuple avant le regne do czar Pierra :
les changemens prodigieux que le génie de ce grand
ho¡;nme produifit
da.nsfa nation , en ont faic un peu·
pie plu5 policé, ma•s non pas nouveaQ .
Le5 Goths avant leurs conq-ui!tes vivoienr en com–
mu,nauté
~ pratiquoie-n~
les
g~auds
príncipes d'hu·
manic~
1.
qui
fcmblent
ie
détram~
a
mef-ure que les
·
homo