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VI N
ñomme.
f e civilifent ; la bieofaifance
&
1'
affe tion
q Lti ls a
oient pou·r
·f.e6
-érra ngers, leur fir doouer par
Jes All ema ods le nom de
Goths,
qui íig nifie
bons.
I ls
l'éco ient en etfer; ranciis <.JUe le re!le de
1'
Euro pe
.gémillo ir dans la défol ation
&
la barbarie, ou la vio–
lence
&
l.,opp reffion des gouverne:mens
~es
plus po–
~ icés
l'a voi enr plongée . On voit Théodoric, l'un de
1eurs premie rs rois, f a-ir.e reg.'ler en ltalie les lois
&
Ja· jufl ice ,
&
dooner 1e
R~Jodel e
d' tm
go u ve r~1 e '?e n ~
.éq.uitable
&
modéré . C
'e.lldommage qu'on a1r a lu1
reprcacller
'la
mor<t
deS
'}' mma que
&
de l3oece, qu' il
Jir périr injuflem..ent
.f.urde s fdux rapporrs
¡
il ~ étoi~nt
phil o foph
es , ji fall
oic bie n qu'ils
f.u{}eo.r
!=íl lomoiés
:a upres d u
pri.n.ce.
C es pe
upte-s ,&
rant d'aurres
pe
r.etlemblen,t plu¡
.:1
ce
q u' i·l~
o flt
été; ma is ils n'ont fa it qt¡e fe ci yi li–
'rer dav an-t·age. Chez les
n~rions
fa uvages les plus vqi–
fines
de
l'état de narure qtJ'on ait
decouverte~ ,
on
·t rouve une forre d'union qui ell
l'ert~inement
le ger–
me d'un état de foci été plus parfait que le tems
&
rhabitude pourroient déye lppper fans Je
[e<;our
~ d<;J•e:rem ple . L'hofpitalite que
ce~ n~tior¡s e~~rc~nt
!JV.Tctant de piéclf
1
prouvept qu' elles í.entent le
b
e f.o u)qu'ont les hommes les uns des
autre~
. C,e
~efoin
efl
la foure
du dróit n
attlrel ,
~
l' état de nature efl
Jui-m~m e
un état
dt;
fo.ci~c~
rég je par ce droit . ¡;:.n- '
fin le peoc han t d'uo
fe,x¡; ve rs l'aut:rc, qui n'!'!fl
cq.n–
tinu qu e d3 ns 'l'ef:pe¡:e humajn e
f~ ulement,
&
la lon–
gue imbécilité de l'enfance,
re~lar¡Jent
évidemmant
eoncre c
erre opiqion d'un étlJt qriginaire
;Jbf~lumel)t
jfolé
&
f.olit.aire, que la forme aéluelle
d~$ foci~ré.~
, Re prou
ve pasplus que
13
coordination de l'univers
ne fuppofe le nean.t.
'
Quoi qu?i l en
~oit,
&
d~
quelque ,maniere
'jU'!!ll~s
f{)ie'nt parveoues
a
l'état ou nous les voyons , les (q–
ciétés civiles ont un príncipe fondamt:ntal, d'autaot
plus ' íncóntefiabl.e' .qu'
il
~(l
&
lera toujours celui
des fociécés lubf¡llances íous qu,elque forme
qu'el l~$
~:rillent.
Ce
prineip.e efi la défenfe
~
la confervation
com~
mune pour laquelle chacun s'ell
~lfocié,
&
d' ou
~m
a•
l)eor' les obligations des círoyens entre eux, de tous
.envers la fociété,
&
de la
foci~té eo y er~
tous .
· Ces obligations coníi llent de
ja
p.art
~es
ciroyens
~
unir tootes leurs force s pqur en eoo!ljrue r la pu i
r–
f«nce générale' qui doit
~
fo n t qp r e rre employée
a
les protéger
&
a
les
~Oflferver
o
Tel ell le bu
e
des
i:Ociétés; chaciJn inettant fa force en commun l':mg–
rnente de celle
de~ aurre~ ,
a
(Jure
f~
¡3 ro pq: e1' iller1-
ce de l'exiflence entiere
du
corps polit\qu.e doqt il
f:e
re nd partie.
'
'
11
l'uit , que la fociété n'étant
form~e ~u~
P,e l'union
des fo rces de tous , chacun lui doit fa pare de la íien–
ue. Par force, je
n~eotends
Pl!S
l'eolement la
qu~ l!ce
phy1iq ue que Pon délig ne ordina jrel)lent lo!JS
ce
norr¡,
mais route
la pu illance rant
pl"¡yfiqq~
que mQrale,
dont joni!Tent les hommes comme
4tre~
&
COffiJTI!!
citoyeo'5 . Sans certe unioo rotale des rr¡e:ml?res qui
le
c'ompo[ent
&
de
to ure leur puifiance, le corps
p,olitíque ne peut pas plus ex ífl:er qu' un root
fan ~
paníes : ainíi dao s cetre 3fl ociation chacun appar:
tieot
a
tOUS ,
&
tOUS appntiennent
a
ChJCUn.
· Par cet engagement,
jc
ne veux pas di re que cha–
'qu e citoyen' alt · renoncé
a
fa propriété perfonnelle.
ni
a
celle de fe s
po ~df¡on~ ,
&
qu'eHes
foien~
deve–
pu es les prop ri érés du po blic. · Je Iuis bien éloigoé
~'í n fi nue r
de p¡¡rcilles
ma·~ imes
·. Cerré ·renonciation
feroi t CO iltraire
a
l'efpri t du paéte fo'cial dont la
fill
~!l
de les eonfe r ver ; t;lle fe ro
ir
m~rne
préjudiciaple,
~
non av3ntage ufl!
ii
la fociété ,
•
·
Les Homai us , qui
for01~ r~nr
la république
1:¡
plp,~
puiíf.1nte do monde co r¡ nq , pe pt;rmirent
j a n)ai~
q!le
le gou vernemeot , en ce qui
n'in~~rdloit
p:n
' l'or~re
~
la
!~ reté
pub lique , .
e O~
au cuns dr oíts fur
lelirs
p erf,onnes, ni fur lenrs biens . l is en joQirent avec la
pl os
gran de fra nch i e ,
&
dan
touie
1'
étendue des
P. roj~~
qoi dorw enr
ie
riere
d €
pr.opr,iétr ;
c'efl: ce (JLJ'il$
appello ien t
po.f{édtr
.OPTIMO 'JVR E·,
o lÍ
li!S
t¡tiÍYÍIÍtlf!J,
<¡ui ne' fue abúil que (ous j urli o1en,
6(
que 'Cicéron
re comma nde cfobl'erver
a
ceu x qui gouvernent . ,
La
.; p; ioc ípale cho fe
( cFr· il
de
ujf.}--a
quoi ils doi–
" venr prenqrc ga rde, c'ell que le bien de cl)ac¡ue
~ .
¡>aniculier . lu í f'ei r con f'ervé,
&
que· jamais '¡'II U"'
•J
tOrJté pt1bl!que ne
l~e nr~ me
, .
·
M
lis
ces
bi,e ns
&
' Jep r.s perfonnes n' en.
é¡oie~t
<lue
plus
d~vou~s
a la
~é P,u bhque :
lor:fqu'il s'agiffoit dt; fa
défenfe ,
q~
fa g l01 re
e;>
u d.e fon util íté, chacun voyoit
~!l)r~
foil
l"f~rfc .P.~qtc~her
dans
1'
intéret
g~néral
•
~,ot
\:
,\,
••
-
•
•
;
•
·.. ... .
.
/
VI~
Ll liberté e f\ un b ien 'inellTmable;
&
plus
Ofl
peut
p erdre . plus on a de zele pour fe défendre . Aufli
pendant to ng -t ems 1es armées
romai~es ,
C()mpofees
de citoyens fa ns folde , n'éroi·en-r , s'i l efl permis de
s'ér.JOne-er
de
la force , .que des armées de
cortf~dé
•
rés , dent ehacun, fans .dépendre des aue
res , ~uppor
toit
a
fes fra is toures les dép.enfes
&
les
fatig.ue¡
o
de
la guer re.
' Cela prouve qu',eo
confer~ ant
dans toute foo in–
tég ritéce droit invio lab le
&
pr imiti f q u'on t
l e~ cj~
éoy.e.nsfu~ ~ u x- m~ m es ,
&
fur tour
ce qui leur ap.
p¡¡l'.f~ ent ,
lol.i
ne -s' 1mpofe nt
CJllC
r lus
fG.rtement
I
1
0bfi–
gation d'eo .fonrnk
a
l'état
COtlt
Ce
qui e(l nécelJair.e
pou.r
fo1J mairttien
&
fa conferva-cio.n; enforfe que
qu:¡nd cecee of? ligadon ne fero1t pas déja
eon.traéh~e
par les co nve nrióAs du contrae iocial, elle réfulce–
roit
de
1-'i nrér,et
i~dí.vidue l
des membres qu i l'ont
fqu fc.rit , <j ui fe trou ve en ce point dao s une tUpen–
dance
recJp ro~ue.
&
daas
~n
rappor<t .mut.uel avec
l'intérer ,cqmmun :
JWais j'a i· rr\onrré qne l·' nnioo civil e n'a pour objet
9l!e ' l'infliéurioq ae lá pu iflance générale , Les char–
ges publiques d'on 'elle tire Ion e xillence fon.r done
f.é~itnnes ! puifq~' élles
conflitueltt cette puilfance qu(
f~ J~
I:J
corfe~v~tl0n d~ '~
fC?CJété '
&
J?3f
conféquent
celle des
)l)~lvtdus
qu1
la compofent: ·Jolles , puifqu•
élles fonr CQiliffiUOes
a
tOUS
1
&
Qld e Cbacun s'd} né–
<;eQairement Toum·is ath coodi'ti?ns qu' il
a
impofées
aux autres .
II.
~
la jullice
&
a
la Iégirimité des charges pu·
·bli'ques,
¡¡ ·
faut ajouter qu7elles
font
encore un tri–
b4t que tou s
le~
·ciroyens doivenr
a
la fociété, deg
aya nt'ages qu'ell€ leur ·
procur~ .
N'efl-ce- pas fous
la.
fauve rg¡¡rde de . la P!l ilfance commune ou du corps
p~li~ique
9o'il s JOUifi eo t'
lj~
fa liberté civ ile, rant pour
leur~
perfó nnes· que pour · leurs biens?
Daos l'origine,
ce
tfl h~• t
·éroit de tour ce que pof–
f!!do ient les citoyen s ,
&
encore de-lcur !ervice
per~
fonn ~l
:
,Aiop les forces généra les trop bornéés exi–
geo!ent la
p~un lon
de:
tootes
forces parc ic ulieres.
A
mefure que les fociétés
fe
fon t étendues , leu1· ·
p1.1iffance
~ ·efl
accrue de toote celle
des
in ~i vidus
qui ' s'x .fo pr joincs,
&
leurs richell es
des
plps gd nds
e'fpacés de terrein qu' t: lles ont occupé .
La
ror:tliré
des forces individuell es n'a plus éte nécf !faire pou r
la
défeqf~.
&
la fil reré cornmune, il a fuffi d'en fopr–
oir
u n~
partie pou r. tbrmer la puiffancc général e
&
fuprc!me : clefl
~
quoi fe funt r édoites les
o~lig~tions
de
tou~
envers tous ,
Ce tribut l'e
leve '
fo us dilférentes formes
&
di f–
férens noms; mais ce chang eme nt n'eo
a
pas pro–
d uit daos fa naruce. C' ell rou¡uurs la mc!me contri·
.b urion de for ces q ue rous les ciroyens fe lont enga–
g~f
de fourn ir popr. le ma in tieo
do
'cor ps
poli ~igue ,
<tot).t
ils font les pa rri es
.1
d'ou !loo voit qu e perfon•
ne Il'.en peut
erre affnJndli'
&
que toutes immuni–
t~s
1
~.OJJtes
e
xemptio.nsqui en difpenf'ent fo nt o\]lles
par J.e proit
primordial
&
inaltérable de
ch a qu~
d–
w ·yeq·
<;oo tre tous,
&
de ro
u . conrre cha cun; qu'elles
fon~ aúé~.~~~ d'attenr a t~·
a
la
1
t reté publique
~
a.
l'q–
niofl
{
qci a'l,!,> , done ' la dellruéUon ·
réf~l.teroit
du pro-
ghfs
M
ce~ ~xern prio ns
•
.
C' ~~
b1en
pjs
íi ceux qui en jou
ifie.ntpolledent
e11cqre' la ' pl t'JS ,grande partie des bie
ns de,l'éta ~,
ti
ne
contribuán't' en riel) au 'maintiea de la fociété' ils
propténr
~eul ~
de rous fe s avantages,
&
n.' en fup–
portenr pas les cha rges. Oe tels cicoy.e ns.
n'en
peu–
v~nt
erre rt>gardés ·que comme les
enner;nis. ~
dont l'é–
tat ne ·pelle rrop h4'cer la ruine,
s'il
Yeot t!viter la
fie nne.
· ·'
·'
· · Mais nous aurons oecalion de parler ailleurs des
dang ers
de
cei: abus :
Apr~s
avoir établi la légitimité •
l~obligafion
&
la juflice' des c::harges publi9ues, mon–
trons ·qu'ell es n'ont poqr obJet que le b1en général
de
la
commurmuté & l!avanrage parriculier de ceux
·qui la compof'enr .
·
·
llf .
Les ·
foc1écé~ fon~
entr'elles
ce
qu,'oo fuppofe
·qu'tftoienr les ' ho mmes
avan(
qu'
elles fullenr for–
mées, c'efl-a- di re 'en étar
·d~
g 4erre; mais
c~t
érar
e!l bien
¡T.
os réel
&
plus généfal qepui s que
le
droit
de <j!lel que,-I.IOS
a
to-ur a' été
fu blli ru~
_a
celni
de
rous,
~
cj tie l'ambiclon , les patfions
d ~u11
teul
~)O
de plu–
heur s ·,
&
iilln
·pa~
'le be1 óin
o'o
1'
.tupem phylique
ind ivíd u ~l
peur détermwer l'a rca que
~
forccr
a
.¡
défen fe ,
,
.·
·
..
Ce~
état
de g uerre un iverfel
&
cop ripuel qblige
chac¡ue gouver nemenr civil , dónt la pt:incipale
fon~
tl100 etl d'afi'Qrlir le repos
publi c ,
~ e~~~ · P,.Cr p~tuel-
.'
·
·
·
' ~ement
'