S E R
t•.
Il
y
a une autre diff€rence
3
obferver entre le
fi rmmt
que l'on avoi r fJit aux gé.néraux,
&
cclui .que
J'on (Jifolt aux empereurs. Tacare, au prénuer hvre
de fon hí!l01re, raconre que les légions de la haure
Germanie, le jour
mtme
des .:alendes de Janvier,
au
lieu de
pr~ter
firmmt
il
Galba, felon le courume ,
marcnr e
o
paeces fes images; mais que craignant
de
p.rolrre fe
révolter COIItre
l'empirc , elles jurerent
obéi/J'ance au féoat
&
au
peupl~.
a
qui depuis long–
tero• , dir l'hi!lorien, on ne
pr~roit
plusfirmmt.
Jp70
ulendar11rn JanuarillrJIIn dir dirumpunt imagi11u
Gt~l
bL .
...
a< 11c rrwrentithls imprrii rxurrt vsdtJ·mtur ,
i n
S. P.
Q;
f!. .
oblitrrata jam nomiu , /izcrllmtlltll
• d–
'/Jocab~tllf .
Ce ¡>afrJge prouve 9u'aurrefÓis en
pr~canc
~u
généra l
le
{trmmt
de lidéltté , J'armée le prtroir
nommémeur
a
la nariou ,
&
confirme ce qui fe erouve
d aos le J 1xieme livre de Oenis d' Halicarnafle, que
les foldm juroienr de ne rien fuire au préjudice du
l'eu1>lc romain .
Le meme rcxre prouve aulli que des l'an
6S
de l'ere
chrétienne , il y avoir long-rems que les chofes éroienr
changée~ ~
ce
e
égard,
&
que l'on ne prerote plus le
(rrme11t
qu'a
l'~mpereur .
Mais il n'e!l pas aifé de
lixer l'époque de ce chaogemenr'
il
en ancérieur
a
é–
ron
&
mtme
il
Claude, puifque des le rems de Gal–
oo
il éroir déja (ore ancien ,
S. P.
Q
R .
oblittrata
j11m JIOIIIÍna.
Suppofé que Ca'ius l'eOc ancrodu1t , l'hor–
reur que l'on avoir de ce cyran l'auroi r
fai c abolir
apres fa more. T ibere
&
Augu!le ne paroifrenr pas en
avoir été les auceurs. Ainfi
il faut croire que nous
dcvons remoncer jufqn'au cems de J ules-Céiar,
L
(énac
&
le pcuple ayanc accumnlé (ur fa t!te
tous les rieres , rous les privilcges, cous les honneurs
hu mains
&
divins, on dé'clara le généralac héréditai re
~
pour fes defcendans,
(o
ir par la nacure, foi r par l'arlop–
rio n, il c!l Yraifremblable que les armées reconnurenr
folemnellement J ules-Cél3r pour général perpéruel,
&
' tui
pr~cerent
_hrment
de nouveau . Les cribuns qni
le lirenc pr.c!ter , fupprimerenc faa\s dome le nom du
fénat
&
db peuple' bien afli.m!s de faire leur cour
a
un defpore qui nc gardoic plus de mefu res avcc la na–
tion .
fiicn
n'emp~che
de croire que des le tems d' Au–
gu!le la formule n'ait écé cell e-li\ meme c¡ue rapporre
V egece,
&
de laquelle on fe fervo it fous Valentl–
nien H. en etcep!"Jot pourcant la rldl:erencc qu'avoic
introduice le changemenr de rel igion. Les folda cs, dir
ccr au reur , jurenr au nom de O acu, du Chri!l
&
de
l'Efprir ,
&
par la maje!lé de l'empereur .. . . d'exé–
cutcr en bravc gem cour ce que l'empereur
leur
commandera ; de ne jamais defcrcer,
&
de faerilier
leur vie, s'il le fau r, pour la républiquc romaine .
] u–
rant MtJttlll ptr Dt11m ,
&
per Chriflum,
&
p~r
Spiritum
·
Jjsnflum,
&
per majtjlatem imperatorir ..
..
omnia
fl
J¡,.t!Hit
[aflu!·~•.
'JIIIt
pr-ruperit imperator; mmsquam
tleferturo;· msltttllm; 11ec mortem recu{irturo> pro ro–
man/1 rtpublicll
.
Ce mots,
pro rom•n• TC{JIIblica
,
éto1ent une elpece d'équiva!enc qu'on avoit fubilatué
a
ceux du
.fénat
&
du peuple,
qui
y
écoienc aupa–
ravanc .
ll
n'e!l pas douteux que pendant les vingt mois qui
s'écoulerenc depuis la more du diébteur jufq u';\ la li–
gue des criumvirs, le nom du fo!oac
&
du peuple n'air
éci rérabli daos le
{tl'llsmt;
mais on doit croire aulli
que fous le rriumvlrar 1l fur rerraoché pom· rou jours .
Lorfquc le jeune Céfar syaot réuni come la puj(lance
de fes collegues, fe
lit
conrraindrc d'acceprer l'em–
pire, les officiers exigerent
lefirment
felon la formule
nouvelle. Augu!le ne 6r pds leml>lant de s'en. apper–
ccvoir, perfonne n'o(a s'en plaindre;
&
d'ailleurs
dans les
tra~fporrs
rl'admiration
&
d'idolarrie qu'avoic
excité dans cous les creurs
fon abdicacion préren–
due, les Romains éroieoc plus difpofés
ii
le forcer de
recevoir ce qu'il rcfufoit, qu'a lui conce!lcr ce qu'il
vouloie bien recevoir, Ajourez
a
c:ela que peut-erte
la formule n'avoic jamais éré fixe,
&
que les rribons
étoienc maltres de choifir les termes.
C'eíl
ainli , fe.
Ion roure apparence que s'érablit ce nouvcau
_hrment,
fans aucuhe attache de l'autorité publique, fans or–
dre de l'empereur, fans decret de la nacion, fans
qu'elle renon':llt
a
fes droits .
Enfin, pour donner au letleur une idée netre des
flrmmi milit11ires
des Romains,
il
doir favoir que [ous
la république il y avoit crois forres d'engagemens
pour les rroupe¡. Le premier
s'sppelloir.facrame11t11m ;
c'étoir celui par Jeque! chaque fol dat preroic
flrment
en parciculier entre les mains de fon général,
&
pro–
meccoit de le fuivre par.tout ou fes ordrei le condui-
S E R
roient, fans
jamais l'abandonner, fous que que pré–
rexre que ce pOr
~rre ,
julqu'a ce qu'il
li1r éré li–
centié .
La feconde efpece d'engagemenc milira· e s'appel–
loic
conjur11tio;
c'ell-a-dire que <fans les rroubles im–
prévus, ou qu'a l'approclle
fu
bit de l'cnnemi, ,·as qui
dem;tndoir un prompt fecours,
&
qui ne laalloit pas le
cems d'exiger Je
fir111mt
de chaque folda r en parricu–
lier, le confui mooroir au
cava
role,
&
de-la levant
deux érendards, )'un de couleur de rore pour l'infan–
reric, l'aurre bleu pour la ca valerie, il
~·écrioic:
Ouiconqtst vmt le/alfil de
/11
dpublique, qu'il me
Ji¡j.
w.
Les Romains alors
(e
rangeoaenr lou> le. drap.,
3
u ,
cous juroient enfemble
d'~cre
firleles,
&
s'obligeoient
au fervice que la république arreudoir d'cux.
L e croitieme cogagemenr fe failoic lorfque les ma–
gi!lrats
dép~choienr
en divcrs
lieu~
des hommes de
choix , avec pouvoir de lever de
rroupe; pour les
befoins de la république . Cen e rroiúeme maniere de
s'engager s'appelloi c
wocatto
.
Ou cre le
{trmeut
qu'on prtroic dans ces crois ma–
nieres de s'engager, les rribuns exigeoienr le
flrmmt
particulier de rous les foldacs
d~
ne rien pcendre pou
r
eux, mais de poner cour ce q u'ils erouveroienr ,
a
la
rence du général.
Pl urarque nous apprend qu•iJ n'éroic permis
ii
su–
eun foldac de tuer ou de frapper l'ennemi avanc que
d'avoir faic le
{trmmt militaire,
ou npres avoir obrenu
fon congé .
(D .
J.)
•
.iRM ENT , (
Gramm.
&
]11rijj>rud.)
e!l une invo–
cacion que l'on faar de quelq_ue chole de faint, pou r
arreílcr d'une maniere plus forre ce que l'o n die, ou
pour s'obliger plus efficacemenr d'obferver quelque
chofe .
Les plus
anci~ns
exemples que l'on rrouve de
Jer•
men.t,
fonr ceux d'Abraha m au roi de Sodome,
&
au roi Abimelech , celui d'Eliefer
a
Abraham ,
&
ce–
lu í de Jacob
i\
L aban .
Le
jcrm~nt
devroir i!rre une cérémonie fuperflue,
íi
r¡¡us les hommes éroienc bien perfuadés que l'on
ne doir ¡amais s'écarrer de la vériré ni de fon devoir;
mais comme on a malheureulemenr reconuu qu'il n'y
en a que ti'Op qui s'en écarrenc, on a introduic l'ap–
p>reil du
firmmt,
dans la vQe de conrenir par-lit
ceux qui leroient difpofés
a
s'oublier .
Anciennemen\ en France en employoit en rouce
occation la
forma lité du
flrmmt ,
comme dans les
cunrrars
&
aucres affaires civiles .
Au concilc de Cl ermonc en ro95, il fue ordonné
que rouc homme au-de(lus de douze ans jureroic de
garder les articl es donnés
au,~:
gens de guerrc par
f'archevéque de Bourges entre les mains
a
e fon é'
~-
9ue ,
&
que l'on ne (eroic
re~u
a
la foi d'a ucun licf
fans renouvellcr fon
firmmt .
C'e!l ainli que les juges
d'églife .commenccrenc
il
s'acrribuer IJ connoill3nce
ele tomes forres d'affaires cempurelles, méme entre
les la'a'ques, lous prérexre que la foi du
formmt
avoit
éto! violée .
En quelques endroics les nobles précendoient n'e–
cre poinr affujccris
a
la formalicé du
/ermmt
comme.
les roruriers ,
&
que leur parole íuffiloit . On en
rrouve un excmple au cerner de Chaff.1gnc, oil Gil–
les d'Arlos reconnuc en IJíS une vigne, promerrant
de bunne foi,
&
fans faire aucun
jermmt,
fuivanr
(
e!l-i l Jir) la co urume des nobles, de déclarer les
fens
&
fervis lorfqu'il verroic le contrae qu'il n'a–
voir pas.
Prélenremenc couces perfonnes font obligées de pre–
rer
flrment
quaod le cas y echee, excepté le roí, qui
prete
flrmmt
a
fnn (acre .
La reine ne
pr~re
pas non plus de
flrment
en ¡u
ni–
ce . Lorfque la rd ne femme de
Ch~rles
VIl. fur
inc~r
rogée par le chancelier J uvenal des Urfins, pour l'in–
formation que l'on lit J'ur les calomnics répanducs
conrre la dauphine qui venoit de mourir; elle ne lit
point de
firment
.
Lorfque les
p~inces
du
fan~
fonc dans le cas de
rr~cer
firmmt
en ¡u!ltce , c'e!l-a-dire de faire une
3ffir–
macion, ils la font en !'hOtel du juge.
Les év!ques joui(lent au!Ti de cerre
préro~acive .
Le
fermént
e!l ou déféré d'offi ce par le ¡uge, ou
deférl par la parcie,
&
ordonné par le juge.
Voytz
SERM!NT SuPPLéT IF,
&
'ERME Nr otvtso rRI!: .
On prére aulli
flrment
de di re vériré, avanc de fu–
bir incerrogaroiru.
Voy .
IN ri!:RROGATOr RR.
Lorfqu'on e!l
re~u
dam un office ou fonélion ou–
blique, on
pr~re
flrmmt
•
f/oytz
ÜI'FtCE ,
REC:I!:P•
YION.