•
foix;mte
&
dout e perfoones rcnfermées dans des ael–
lulcs différentes pour fa1re une traduaion de l'Ecri–
t ure, fe rencontrent fa ns aueune communication
a
traduire tous mor pour mor de la
m~me
maniere, ce
feroit un miracle qui p rouveroir inconrefl:ablement,
non feulement l'autorité de la verfion, mllis la vérité
de l'écrirure d
vieux Tetlamenr;
&
les chrétiens
ci'alqrs s'intére!loient également
~
ces ¡leux
chof~,
auffi bien que les Juifs .
J u!lin martyr done trouvant
a
.Alex~ndrie
cette
t radition re'iue,
y
donna toure fa croyance ,
&
s'en
fervit
m~n¡e
conrre
J~s
P•yeos pour défeodre la reli–
g ioo qu'il profelroit . Enfuire lrél)ée
&
les autres
peres de l'E"life go(}rcrent
~
leur tour la n¡eme idée
fi fiatteufe, Mais pour fe
eonv~incrc
du peu de fonds
que mérite l'autorité de JufHn martyr dans cette af–
faire,
il
n'y a qu'a jerter les yeux "Jilr les erreurs de
ía narrarion , Selon tui , Ptolon¡ée envoye demander
a
Hérode le livre de
13
loi . Jufl:in ne fo,¡geoit pas
que non fet1lement Ptolomée Philadelphe dont il vou–
Joit parler mnis rous les autres Pcolomées fes fuc–
cefYeurs . ltoient morts avant qu' l:#rode ¡>arvlnt
a
la
couroone en J udée. Cette bévue
n'
a¡:<;rédite pas le
refle de fon récit .
,Ajourons que ce perl! de I'Eglife étoit fort cré–
dul e;
&
que quand il eut embralré le chriflianifme,
il fe Jaifl"a trap emporter
~
[on
zele pour
la
religion,
&
donna tro¡> aifément dans rout ce qui tui paroi!loit
la
favoriíer. En voici un exemple bien fenfible . Ecant
a
Rome,
il
y rencontr¡: une !latu; confacrée
a
Sé–
rnon Sancus, un ancien
demi-die~J
des Sabins .
ll
s'i–
rnagine auffir6t qu'elle e!l dédiée
~
Simol! Magus Otl
le
rna~icien ;
&
fans
au~r!! fo~demMt
que cerre vi–
fion, 11
reproche
a
u peuple rom1in de
s'~tre
fa ir un
dieu d'un ill)po!leur .
1,.~ m~me
facilité tui
tic
ajou–
ter foi aux diícours des jtli fs d'Aiexandrie, qui en
tu i mon trant les ruines de quclq t1es vieilles maifons
de 1'11e de Pharos , l'alrurerent que c'éroient
le~
ma–
fures' des
cellu l~s
des
fipta>ltt .
V II. La
rel~tion
qu' Epiphane dQnne de cette ver–
fi n, e!l
[¡
dilfere1¡te de romes les autres, qu'elle íem–
ble tirée <!'une aurre hilloire que <le cellc o¡) avoient
p uifé Joíephe
&
Eufcbe , Apparemment que quelq ue
chrérien, depuis ] ufii1¡
mar¡yr, avoit p mafl"é tour
ce qu'il avoi t pu 'rencon
trerli1r cette matiere,
&
en
avoit compofé le nouvel
A.ri!l~e
d'Epiphane, d'oil il a
~iré
ce qu'i l en dif . l l e!l du-n)Oil)s bien filr que 1' .1\ri–
ll:ée d
1
Epiphane a paru apres le ren¡s de
l'aur~ur pr~tendu de cett1; piece; car la íecor¡de
lettre qu' Epi–
phal)c en
ci.re, comme écrite par Ptolomée Phila..:
delphe.
a
Etéa~ar,
comn¡ence par cerre maxime:
, U n rréfor cacl¡é.,
&
une ÍGUrQe
bouch~~,
de quel
,, ufagc peuvent-ils
~tre
,
1
Cette fenter¡ce e!l vit)ble–
ment tirée du livre de
l'Eccléfia~iqua
1
f~·
xx.
30.
&
c!J.
f(/j.
14.
qui
n~
fut publié par le fils de Sirach
q ue vers l'a n
1
p.
avanc féfus.Chri!l,
&
II )
ans
apr~s
la mort de Prolomée Phifa delphe , par l'ordre duq ue!,
fel on cct aureur,
la
w rjio11
du
flptalltt
s'cfl: fai te.
Entin , le détl il qu'on viene ile
li re , prouve , jc
crois , íufli ían¡ment que tour ce qu'Arii!ée , Phiion,
J u!lin martyr
1
Epiphane,
&
ceux qui les ont l"uivis,
o nt débit.! íur la verfion des
fiptantt,
efl: une pure
fable , qui n'a d'autre fondemerit, finan gue 'fous le
regne de PtQiomée Philadelphe,
il
fe lit une ver–
fion de la lQj de Mo1fe er¡ grec
1
par les
juif~
d'.l\7
)exandrie .
Vril.
Pour le mieux
cqmpr~~dre ,
il faut obíer·
ver, que
quaq~
Alexnntlra batir
Alexandri~ ,
il
y
at–
tira quantité de juifs. J;'colomée Snrer
ay~nt
fa ir aulli
fa capitnle
de
certe ville , apporta rous (es foins
a
J'augmenter
j
en conféquencc
il
y
attira encare un
g ra1¡d nombre d'autres J uifs, en
leur accordant les
m~mes
privileges qu'aux Macédoniens
&
aux c;recs ;
de torre qu' ijs f.liíoienr une partie
rres-confiJérabl ~
des ha bitans
de
cerr~
grande vil le .
J..e
con¡merce con–
~iq~el
qu'.ils
a v~ien~Lavec
Jes
ci~oyens
cJu _lieu, les
obilgea b1cnt6t
a
apprendre la langue dommante qui
éroit le g rec'
&
a
la parler communément.
Il
leur
arriya dans cette occalion
1
ce qui Jeur étoit déja
arrivé dan·s une aurre
parcill ~
·a
BabyiQr¡e;
je
veux
dire, d•oublier leur · bngue
1
&
de prendrc infenfi–
blement celle du pnys.
N'cntend~nt
done plus l'h<'–
brfu , oil on avoit accoutumé
<le
tire enoore pre–
miercment le
te~re;
ni le
chaldé~n
1
ou l'on en don–
noit l'explication
d~ns
les
fynagogu~s,
ils "en fireot
uñe veríion g req¡ue poilr eux-memes. Voili\
la véri–
table raiíon qui prod4i(lt cette . verfion g recque ,
a
q ui le
rop:¡~n
q'Ar:iflée
~
fait dooner le
~urnom
!les
(éptill/te.
·
,
,
SEP
D •abord on ne traduifit en grec que la loi, c'elt-a–
.dirc les cinq livres de Moi"te . Eníuite du tems d'An–
tíochus Epi ph1ne, ceux d'Alexandrie , qui pour lors
Ce conformoicnr
a
rous les ufages de la Judée
&
de
J éruíalem pnur le fpiriruel, traduilirenr en grec les
prophetes . Enfin , des parriculiers tr3duilirenr le relle
pour leur ufage domelliquc, enforre que la verfion
a
qui l'on doone le nom
des fipt¡¡ntt ,
fe trou va com–
pletce ;
&
certe verfion fu.t
cell~
dont íe fervirent les
JUifs helléni!les dans rous les endroirs de
Jeu~
difper–
lion oil l'lln parloir grcc.
1~'.
Q.u'il
n' y
eut que la loi de traduite en grec
du tems de Prolomée Philadelphe, e'el} un fair clai–
rement marqué dans rous
les aureurs qui om com–
mencé
il
parler de cette verfion : dans Ari!léé , Arif–
~obu
le, Philon
&
Jofephe, cela efl dit exprelrémenr .
2v.
Q.uece fut a Alexandrie que fe lit certe verfion;
la dialeéte d' Alexandrie qui
y
regne par-tour, en efl:
une [lreuve fuflifante.
¡v.
Qu'elie fur faite
il
plufieurs
reprifes,
&
par des perfonnes dilféreores .
L~
diffé–
reoce du llyle des différcns livres ,
la
diff~rente
ma–
niere dont on
y
trouve les mots hébrcux
&
les m!–
mes phrafes traduires, entin le foin qu'il paroic que
i'ol)
a
~pporté
a la rraduéHon de cerrains
livres,
&
la négligence qui fe voit dans quelques-autres ,
011
pltJt:ót l'exaétitude de quclqucs-unes de cei craduétions,
&
le manque d'exaétitude des au¡res, en íont une dé–
monllrarion fa ns réplique .
Ij{. La paffion qu'avoit Ptolomée Philaddphe, de
remplir
f.1
belle biblíorheque de toures forres de li–
vres, ne permer pas de dourer que, des que certe
veríion fut faite
a
Alexandrie , on r¡'y en mit un
exemplair~
qui
y
demeur~
jufqu'a ce que ce riche
magalin des
fciences fu t confumé par un incendie
que Jules Céfar occafionna. Mais
il f31loit que cet
exemplai rc fü t bien négligé ; puifi¡ue pas un des au–
reurs g recs qui IOI)t parvenus jufqu':rnous , ni les an–
ciens au reurs larins , n'¡m
u
jlmais die le moindre mor.
La curiofic.! pour cette verfion ,grecque de I'Ecri –
ture, fe borna a la feule narion ¡uivc; ils s'en Jer–
v,>ient er¡ publ ic daos les fynagogues , pour y lire
les le<_¡ons réglécs
p~ F
leurs canons ;
&
fans doure
9u'ils en ¡¡vo1ent auffl des copies en particulier
d~ns
leurs fa milles ; mais jufqu'au tems du nouveau Te–
tlan¡enr, il ne parolt poinr qn
1
ils les montra!l"ent aux
étranger~ ,
Quand l'éyangiJe fe fyt -étendu
a
tOUtCS les
narions , alors cette
v~rlion
s'étendié avec tui parrout
ou l'on cntendoit la langue grecque; elle ne fue plus
renfermée el]tre les juifs hellénifl:es, elle fut entre les
mains de tQus ceux qui en
e~renr
envie
1
&
les co–
pies le multiplierent. Auffi voir-on, quelque rems
apres Norrc.Seigneur; que !Qs p,1yens commencent
a
connol cre le vieux Tellamcnt; au Jieu qu'avanr le
chrillianifme, tres-peu
1
ou plut6t pas un d'eux,
ne
l'avoit connu .
•
X.
A mefure que la rel igion chrétienne fe répan–
dit, cerre verlion grequc: des
fipt•ntt
fut auffi plus re–
cherchée
&
plus eflimée . Les évangélilles
&
les ap6-
trds qui ont écrit les livres du nouveau Tcflamcnr
1
la
citen
e;
les peres de la primitive Eglife la cicent auffi.
Toures les églifes greques s'en fervoi<:nt;
&
jufqn'a
S, Jérl\me , les latines n'avoient qu'une
traduétion
faite fur cette v eríion. T ous les commentaircs pre–
noient cette verfion pour le texte,
&
y
aju!loienr
)eurs explications. Et quand d'aurres narrons íe con–
v~rti lfoient
&
embra!lorent la religion chrérienne,
pour .tyoir I'Ecriture en leur lang ue, les verfions íe
f¡¡¡foienr fur celle des
fiptnntt;
comme l' illyrienne ,
la go¡l¡ique, l'arabique, l'éthiopique, Jlarménienne
&
la l'yriaque .
' XI.
Cependant
a
mefure que
!~
verfion des
flp–
tante
aagnoit dn érédit parmi les Chrériens , elle en
perd01 t parmi les J uifs. Comme ils fe trouvoient pref–
(és
par qivcrs palrages de cette traduélion que les
Chr~ticns
faifoient
v~ loir
cpntre eux, ils fongerenc
a
s•en prc¡<mrer une nouvel!e qui leur file plus favo–
rable. J\quila , juif proftllite ,
ex~cuta
le premier cet–
~e
befQgr¡e . Peu de tems
~pr~s
Aquilo
1
il fe lit deuK
~u
eres vcríions
greque~
el
u vieqx Tefl:amenr , l'une
par Théorlonon ,
&
l'aurre par Symrnachus, comme
llOU< Je dirons plus au long" au
11fQt
v~P,SIONS
GRE-
QJES .
.
C'efl: alrez de remarquer ici qu'Origene ra!lemblt
dans fes héxaple< les ¡rois
d~rnieres v~r(Jons
clone
nous ven\lns de · parler, conjoiptemenr avec celle des
{tpta>Jtt .
Pamphile
&
Euíebe ayant dácouvert vers
la fin du iij. Gecle l'héxaple d
1
0rigene dans la biblio–
~h~que
de
C~farée,
tirerent de cer ourrage quelques
·
co-