SEP
1.
On ne pene pas doocer Qo'il ne fe foir fait une
traduaion greque
d~
livres facrés hébreux du cems
des Prolomc!es en Egypre; noos avons encare cene
traduaion ;
&
c'cfl la
m~me
qu'on avoir du rems de
Norre eigneur, puifque prefque cous les paíbges
c¡ue les écrivai ns
facrés du nouveau Té!lamenr ci–
renc du vieux daos !'original
~rec,
fe rrouvenr moc–
~-mot
dans cecee veríion. L'on ne peur pas douccr
non plus, vu la paffion qu'onc eo les princes de la
race des Pcolomées de remplir leur bibliocheqoe d' A–
lenndrie de rooces forres de livres, paffion done rou'
les hifloriens de ce
cems-1~
parlenr, on nc peuc dou–
t er, dis-je , que cene craduélion n'y aic éré mife des
qu'clle foc faite.
H. Le livre qui porce le nom d'
Ariflé~ ,
qui efl le
fondemcnc de couc ce qu'on a débicé fur la maniere
done fe lit
cecee
rraduélion par les
71.
anciens , en–
voyc!s cxpres de J érulalem
a
Alex_andrie , du tems de
P rolomée Philadelphe, efl une tiélion manifefle in–
venté
pour accréditer cette veríion . Les Juifs, de–
puis leur retour de la caprivité de Uabylone jufqu'au
t ems de
otre-Seigneur, donnoient
excr~mement
daos
les romans de religion , comme cela parole par leurs
l!vres apocryphes qui fe fon c confervés jufqu'il nous .
L e livre que nous avons encore íoos le nom d' Arif–
tée , cfl un de ces romar¡s écrit par un juif hellénif–
te;
&
c'e/l une chofe évidenre par plu1icurs raifons.
¡
0 •
Q uoique l'auceur de ce livre
fe d1fc payen
g rec , lf parle par-tour en juif;
&
dos qu'il s'agir de
D iou o u de la
religion des Juifs , il en parle daos
del térmes qui ne conviennent qu'a un juif,
&
fait
pa~ler
de la
m~me
maniere
Pcolom~e
, Démécrius,
Anilré , Sozibius,
&
les aueres períonnages qu'il incro–
duic fur la fcene .
1.• .
ll faic faire une dépeníe prodigieuíe
~
Ptolo–
rnéc pour avoir cette verfion. ll lui en couce pour
n cheter les capcifs,
66o
rateos: en vafes d'argenr
envoyés au temple,
70
calens: en vafes d'or , so:
&
e n p1erreries pour ces vafes , cinq fois la valeur de
l'or; c'efl-a-dire
1.~o
talens: en facrifices
&
aucres ar–
ticles pour l'ulage du temple, roo talens. Il fait pré–
fent oucre cela
¡\
chacun des
72
Mpurés, de 3 talens
d'argenc
il
leur arrivéc,
c'efl-~-dire
en rout, de
2 16
talen•;
&
qu~nd
il les congédie , de
1
calens d'or
il
chacun,
<!e
d' une coupe d'or du poids d'un talene.
Tour cel,t mis enfemble, donne la f'o mme de
10-<fÓ
ca–
leos d'argenc,
&
I6oo ralens d'or , qui réúuice en
monnoie d' Angleterre, fait
191 8S3 7
liv.
/lerlings
10
fchellings, en comprant le talene fur le pié de celui
d'
Ath~nes ,
comme le
doa~ur
Uernard en a réglé la
valeur. Si on
renoir les caleus pour Jes calens d'A–
lexandrie , oil étoit la Icene, ce feroir !Jien pis encore,
car ce feroit le double.
Si l'on ajoute
il
-cette large(fe pluíieurs aucres me–
nu~
pn'fens qu' Ariflée fatc f:ure par ce prince ;tu"
députés, omre les frais de leur voyage
&
de leur
dépcnfe pendane leur féjour en Egypce , il íe erou–
-vera que l'coloméo , oour avoir le livre de Moife
en grec , aora dépenl'é plus de deux millions-flcr–
l ings
c'efl.i\-dire :\-peu-pres vrngc fois autant que
la
bibliocheque alexandrine pouvoic valoir . Com–
rncnr irnaginer que l'colomée aic fait cene prodi–
gieule
dép~!tle
pour up ouvrage , done ni
lui , ni
fa cour ne J evoienc pas cercainemenc erre forr cu–
rieux.
3°. Les qucflions qu'on prqpofe aux 7'- députés,
&
teurs réponfes, n'onc pas moins l'air d' un roman .
L'env01 de anciens de Jérufalcm
a
Aléxandric pour
cene rradua1on ,
&
qu'on tira lix
a
li~
de chaque
t ribu, fonc l' invenrion d'un juif, qui a en vue lo
únl"té<lrin ,
&
le nombre des douze tribus d'
Ilr~el;
mais il n'y a pas m! m<:
~pparc:r¡ce
qu'il y euc alors
Tome XV.
( 1) La verlion des
s,,,,,,¡,
Interpretes. donr
.Ariflll
noat a tnn(miJ
l'~ii\oire
ne
fut
J.lm.u~
l'ebjet de la Critique; elle jouit :ao contui.
r• fort lo•g ceras ele
la bonne foi qo'en :woient lu Jaifs
&.
le1
C;uholiqncs . Mai•
~
peine:
c.a.Liger, Vivés, Oupin, Simon, le D.x:.
tcar
Hody,
V:mdJie lk autrct Crltiqnet •'arpctfDrent de cenaines
~!ra6nftan~·
qni accompagnent ce rait h.iftorique contonu dan• le
hvre d' ..
4•,Ju ,
qu'iu ne ¡utreQt
s'abA~nir
de penftr que route ccr–
te naualion ne
fClt
apocryi'be. Le d¡,lcbre Prido Jaor fon biftoíre
dcJ
JUlf.,
,.,,,
1
/i~.
IX,
nout
rappoue c!'ane
maniere
fort
~tcndue
b verlion des
Stf1411tt,
oU il
d~ta.iHe
les prcnves le• pla' (orcc:a
dc1 Critique•. qui en combauent la
prob~bllitl,
8c
t·argace~¡
de
faox
11 rembJe que le
~h.
de J.¡acoan n'ait fa.i\ qoc nan(crire daot
CCI
anic;lc, tO.._t ce qac:
CC:t
.aqrc~r
dit
~
l'occ.a6on dct
SI/U nlt
ln–
ICJprctes .
Q..~t~oiqu'il
m
folt de b. rclauon de cctte blftoirc: , cene
vcrfion n'cn e! pu moinr aathentique
~
legicime, contcnant la
parolc de Dic:u. C'cl\ pour,aoi S. Jérome n:
fü
poiot
diAicult~
d'affqrcf
d'-nt
(a
prUacc det
paralypomCne',
t¡nc,
fi
l'flidoe~
du
S E P
57
~~ns
to?te la J odée íix hommes qui eulrenc les qua–
l~tés .
qo on leur donne pour cer ouvrage ,
&
qui cn–
tendJ!rent afrez de grec pour le faire _ Ce n'efl pas
tour ; il fallolt ég-alemenc encendre l'hébreu qui écoir
la langue de l'onginal: or l'h.!breu alors n'écoic plus
leur langoc , car depuis le rerour de la Chaldée , c'é–
roit le chaldéen .
4°.
11
y
a
dan~
le .réci_c <I'Ariflée pluíieurs áucres
falts qu'on ne fauro1t a¡ufler avec l'hifloire de ce
cems-la. En pawculrer , ce Démérrius rle Phalere
qu' Ariflée reoréleme comme le favori de Philadel–
phc, loin d' t!rre en faveur
a
la cour de ce pr•ncc,
avoit encouru fa difgrace, pour avoir voulu décour–
ner Ion pere de lui mecrre la couronne fur la
t~ce;
&
d'abord apres
la more du pere qu i l'avoic proré–
gé, on mit Démérrius en prifon oil
il mourur peu
íle rems apres, comme le dil' D10gene de Lacree.
M1is ceoK qui feronc curieux d' aoprofondir davan–
cage la fable
el'
Ariflée, peuvenc
tire ce qu' en ont
écri c MM. Dupin, Simon,
&
(ur . tour le do eur
Hndy dans
Ion
fava nt ouvrage
de Bibliorum 'Jerjio–
IIÍbtts
g r-ec.
( 1)
ll l.
Anflobu le ne mérice pas de nous arrccer long–
tems, paree que fon récit c/l tiré d'Ariflée done le
roman avoir déja la vog ue parmi les ju1fs d' Alexan–
drie. Ce que le //.
liv.
des
Mllcchab.
j .
x .
rapoorre
de cer Ariíl:obule qui écott préceprcur de Pcolomée ,
l'an
188
de !'<!re des concr:tcs,
&
conere tnuce appa–
rence. C'éroit Pcoloméc Phyfeon qui ré" noi c alors;
&
l'an
1
S8
de 1' ere des contraes efl
t:i'
1-1
de {on
rcgne,
&
la
~6
apres la more de fon pere. 11
fal –
loit done qu'i l eGt pre de foixan re ans pour le moins ;
&
l'on n'a pas de précepceur
il
cec
age .
O n dir
en~orc
que cec Ariflohu le avoic
<'cric
un
commentai re fur les cinq livres de M o1fe,
&
qu'il
l'avoic dédié
a
Pcolomée Philomecor ; mais roue fai t
fo upc_¡
nner que ce commencaire écoic 1' ouvrage de
quelque juif
hell~nifle ,
compofé long-cems apres la
date
qu~il
porte ;
&
ce qui forriíi<: ce foupc_¡on , c'efl
que Clémenr Alexandrín efl le premier qui en park ,
&
Eufebe le dern ier . Cecee obfervacion prouvc cou–
jours que ce commentaire , que! q u'il far, n'a pas
duré longcems .
IV. Q uanc
il
Phi!oo, fes addicions
ií
l'hiftoire d' A–
riflée fonr _cirées eles craditions rcc;ues de fon cems
parmi les ¡uifs d'Alexdlldrie . Le· pn nci·
~1
&
l'accef–
foire vienner¡t ele
la meme \oure¿ , c'cfl-it-dire
qu~
l'un
&
l'au crc écoic
invcuc~
pour fnirc valoi1' la re–
lígion juda'tque, pour la fairc refpcé'cer aux étran–
gers ,
&
attir~r
8 cecee vcrfion une vém!ranon
&
une autoricé parciculiere du c:ommun de leurs J1ropres
gens. Q uand cela eur une fois
p~ílé ,
il
nc fue pas
, <liffi cile d' introduirc la folcmnité d' un anuiverfa ire
pour en fait·e la commémorarion, celle que Philon
l'a vue praciquer de fo n cems. .
V. ll parolr que la ddf¿rence du priKde la ranc_¡on
eles j uifs qui fe rrouve curre Jnfephe
&
Ariflée, efl
viíiblement une faurc , ou de l'auceur ou des copifles;
clr la fomme rocale ne
s'accord~
pas avec ce qui ré–
l'ulce eles fommes parricul ieres. Le nombre des jltlfs
rachetés . dit j oí'ephe '
fue
12.0
mi l!e'
a
20
drach–
mes par rete, comme Arilléc le r:tconre , c'efl ju!le–
menc
400
caleos qui ell la
m~me
fo:nme d'A riíl:ée ;
mai
J ote he dJt que la ran<;¡
n écoic ele u o drach–
mes par cErc,
c'efl-~-dirc
lix
fois aunnr ,
&
cepen–
danr fa
fomme totale ne va qu'a 460 talens . 11 y a
done erreur dans les nombres ; ou il
fau c que
la
ran<;¡on foir plus
p~tire,
ou il fau t que la lomme foic
plus groíle.
VI. Pour ce qui efl de Juflin, marcyr,
&
d s au–
tres peres qui l'onc fui vi , 1ls
fe
fonc perluadé rrop
qifémenr ce qu'ils fouhairoienr qui fur vrai ; car, que
H
íoi-
s,,,.,t,
loterprere• .avoit con.fetté cene
pnret~
qa'olle avoic, lorf..
qu'ih en firent
la
rr.\duélion c:n Grec, il auroit été
inutilc de fe
donncr
la peine de bite en
l:uia une nouvetle lnteroretiltion de
l'ori¡;ma.l: voici
(a
¡¡ropre• terme• :
Si
LXX.
'""'f"triHD,
dit~il ,p•~
.,,.
&
NI
.s6>
t iJ
;,
GrAtHm
wP{•
tjl ul/ti1 l"nutntrt' ;
{•ptrfl~t
nfl•
tb, rn•ri,
'l i/Cop.,,m
f•t~fflJ/im•
llliJ• • dotlijfinu im;t lltru .
"''
Ht,rAA
.,,(11min.s
J.zi,,
¡,,,.,,,
trA~J¡,,_,. . ~1'on
cambute
tant
qu'on vou–
tilra le line d'
..Ariftit
m~is
qui qae ce fo it qui ait fait
c~ne f'et'~
fioo , ordinairemtiH
~ppelléc: 1Jirfi~.n
Ja Stf t•ttll ,
elle fc:u toojouu
dignt" de
v~n~r~tion .
l3'Jt
qu'c:lle oc fer:1
potnt
atte1nre de• erreuu
des
Am~nacnfe. .
Sí,l'on "ouve dans ce lin t dc.s cbof.
i01probable' l!c
bbuleufet,
~·a
f \é
l'oovngc cies copil\es qlli
y
ont
fa~t
ces .at!diti.ons.
~infi
que le rroavmt dcr autcurs de
la premierc claffe .
qpl
~!\
(ubfh nce
fouueuncnt
b
•erité de ce fait hift-Drique ,
V•; a.
Noé!J
Alc:undrc. diífe:n.
Vlll. Sur l'biftoire da
vicax tdhmenc
2u
6. Sgo
da monJe , U ífena•
dan.t
fh
An.nale•
l
l'aan~c
do monde- p 17
Cla~
..
de FrarJen
Di{t¡•ífi•· .BiJtit .
,,...
l. P"l·
J. f8.
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