Table of Contents Table of Contents
Previous Page  489 / 824 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 489 / 824 Next Page
Page Background

SUB

SUBL.APIÓ,

oNrS,

(G~og.

ane. )

ville du

ari–

que ou de la Rhétie, l'uivant l'itinéraire d'Antonio;

mais Clavier croit gu'il faut Jire

Subjávio1u,

au Jieu

de

Sublavion~,

&

fa correélion paroit jutle . Quoi

qu'il en foit, cene ville n'eíl plus aujourd'hui qu'un

méchant bourg nommé

Siben

ou

Siibtl1,

dans le com-

té de

Ti

rol . (

D.

J. )

·

SUB LIMA

T ION,

f.

f.

(

Chimi~. )

efpecc de diílil–

lation dont le carafrere fpécial eíl de ne fournir que

des produits fous forme feche .

L 3 forme, ou plurllt la contillance de ces produits

eíl de

deu~

efpeces, ou elle efl ram•flée en une feole

m3fle fol ide, qu'on appelle quelquefois

pain

ou

ga–

ttiJII ,

teJs que Jes g•teaux de feJ ammon iac, Jes maf–

fes denfes

&

Jiées de fublimé corrotif,

&c.

Les pro–

duits de

lajltblimarirm

qui prennent cene confiílence,

Fetiennenr fpécialement le nom de

ji1blim( .

t..a fe–

conde efpece fe préfente fous la fo rme d'une cou–

che rare

&

fan! liaifon . Ce produ it eíl connu daos

l'art fous le nom

dejlmrs;

c'efl ainfi qu'on

ditflcurs

tft foufi·e, jleurs 4c mars, fleurs

d~

benjoill, &c.

Les

vailleaox fubl imatoires les plus uticés lont J'alambic

a

chapiteau borgne, les 311udels , les marras, les bou–

teilles de verre mioce, appellées dans les boutique!

phiolu

a

mMecÍI¡e;

le por de

t~rrc

a

double couver–

cle po11r les lleurs d'anrimoine en particulier, la cu–

curbite de cerre ba!fe furmontée d'un cone de papier

pour celle de beotioin,

&c.

tous ces vai!feaux

&

ap–

parei\ font repréfenrés dam les planches de chimie

(':loycz

ces

Plpnchrs).

La théorje de la fubl imarion

&

les lois menuelles

de cene opération doivenr íe dllduire abfolument de

la théorie

&

des

lois

manuelles eje

la diílillation en

génér31.

Voyez

DrsnLLATION. La feul e manreuvre

parriculiere donr l'arritle pui(Je

~tre

averri, c•en le

moyen de donner de J'air ou de ménager une i!lue

aux

v~peurs

qui fe rorétient dans l' mténeur de l'ap–

pareil fragile du marras ou des phioles,

&

eje tenir

le col de ces vai!leaux ouverrs pendant les premiers

tems de Jlopération, en rqmpanr ou dbatrant le fu–

blim~,

ou les fleurs qui l'obllrul!nt au moyen d'une

baguette ou cf'un fil-de-fer,

&c.

Cbl

SU{J-LUPAT/1'/,

(

Géog. anc.)

vdle d'ltalie, dans

la Pouille . L'itinérajre d'Anwnin la marque entre

Silvianum

&

C11nalu,

a

2.1

milies du premier de ces

licux

1

& :\

13

milles du fecond. Cene ville felon

H oltlen, étoit oil eíl aujourd'hui la ville épifcopale

d' Altamura .

(D .

J. )

SUBLIME,

adj . (

Mnth. Tr1J1ljc. )

géométrie

fi¡b/i–

me

o u rranfcencfante, eíl le nom qu'on donne parti–

culierement

a

la géométrie infinirélimale , ou des in–

liniment petits .

Voyez

GÉOMÉTRIE, TKANSCENDANT,

DJHÉR!N TIEL,

&c.

(O l

S

un

LIME

1

tll

A111Jtomie,

nom de deux mufcles fié–

chilleurs des doi_grs

1

l'un de la main,

&

1

1

aurre au

pié, par oppoti roon avec un autre caché par chacun

d'eux, qu'on appelle

profonrl. Voyez

PERFORÉ.

SUBLIMI, (

Art. orat. Poijie , Rbétor.)

qu'etl-ce •que

le fublime

1

l'a-t-on défini, die la Bruyere

1

Defpréaux

en a du-moins donné la defcription .

Le

foblime,

dit-il, eíl une cerraine force de dif–

cours propre

a

élever

&

a

ravir l'ame'

&

qui pro·

vienr o

u

de la

grandeu~

de la penfée

&

de

13

nohle!fe

du fentiment, ou de la magnificence des paroles, ou

du tour harmonieux, vif

&

anim~

de l'expreffion ,

c'efi-a, dire, cl'une de ces chafes regardées féparé–

ment,

o~

ce qui fair le parfait

.fublime

de ces n·ois

chales jointes enfembl e ,

·

1

Le

.fublimc,

felon

1'4-

Sylvain ( dans un traité

fu~

c ene m

a

ti

ere ) , eíl un ctilcuurs dlun tour extraordi–

naire, vif

&

animé, qui par

le~

plus nobles images,

&

par les plus grands fentimens, éleve l'ame, la

ra–

vir,

&

luí donne une haute idée

d

1

elle-m~me.

Le

.fub(ime

en général, dirai-je en deux mots, ell

tour ce qui nous éleve au-detlus de ce que nous

étions,

&

qui nous fait fentir en

m~

me tems cette

élevation .

Le

ji1blime

peine la vérité, mais en un fu jet noble:

il la peint' route enricre

~ans

fa caufe

&

dans fon ef–

fet:

il

eíll'exprel!ion oul'1mage la plus dogne de cerre

vérité. C'eíl un extraordinaire merveilleux daos le

dofcours, qui frappe, ravit, rranfporre l'ame,

&

lui

donne une haure opilion

d'el1e-m~me.

ll

y

a deux

fo~tes

de

(t1blim~ ~onr

nous enrretien–

dro"' le lefreqr, te

.fubllme

de~

1mages,

&

le

fi•bliiM

des fenrime ns . Ce n'efl pas que les fenrim.ens nc

pr~fentenr auffi.en \.l.D fens de nobles images, poifqu'ils

11e fonc

ji/bltm~

que paree qu'ils expofenc aux yeu"

SUB

479

l'ame

&

le creur : mais comme le

fi•blim~

des imaaes

peinr feulement un objet fans mouvement,

&

que

l'autre

.foblun~

marque un mouvement du creur,

il

a

fallu doílinguer ces deux efpeces oar

ce

qui dono ine

en chacune. Parlons d'abord du

foblime

des

image~,

Homere

6(

Virgile en font rem plis.

Le premier en parlaar efe Neprune, dit

Nef!tun~

ain(i m4rcbant dan,·

l~s

':la/}u campag11es,

Fatt trembler fous

ftr

piés

&

fortes

&

m~ntagues.

C'eíl-la une belle image, mais le poete eíl bien

plus admirable, quand il ajouce

L'mfor s'émmt

1111

bruit

de

Nepttm~

en

{iLri~:

Pluto11 fort

d~

(on tro1u, il palit, il

s'écri~; .

11

a peur que ct die11 tf4>1s

¡;~t

affreux fo}911r,

D'un coup de .fo11 tridmt

11•

falft

mtrer le jour,

Et par

lt

centre ouvert de la terre ;branl(e,

N e faffi voir d11 Styx ta rive défoléc,

N e decouvre aux vivans

c~t

empire odieux

4b1Jorrf du mortels,

&

frailrt mime des dieux .

.

Quels coups

efe

pinceau! la terre éhranlée d'un coup

de rrident ; les rayCJns du jour

pr~ts

a

entrer dans fon

centre; la rive du

Sry~

rremblante

&

défolée; l'em–

pire des mores abhorré des mortels! voila du

jiJbli–

me,

&

il

feroit bien éronnant qu'a

la

vue d'un pareil

fpefracle nous ne fu(ijons

rq~fpor¡és

hors de nous- ·

m~mes,

Homere toujours grand dans fes imag:es, nous of–

fre un autre tabl eau mao-nifiq'ue .

Thétis daos l' lliade va"prler Jupirer de venger fon

fils qui avoit écé · ourragé par Agamemnon; touché

des plainre. de la déefl e, Jupiter luí répond: .,

e

, vous inquiétez poinr, belle Théris, je comblerai

,

votre fils de o-loire;

&

pour vous en aflurer, je

.,

vais

fai re

UIJ

ftgne de

t~te,

ce tigne eíllc gage

,

le plus cercain de la foi de mes promeffes ., .

ll

die,

do mouvement de fa

r~te

immortelle I'Oiympe eíl:

ébranlé, . Voila fans doute un beau trait

d~

{ubli–

me,

&

hien propre

~

excirer notre admiratioa; car

tour

ce

q,ui

p~fle

norre pouvoir la reveille; remar–

quez encore

qa·~

cene admirarion il fe joint rouj ours

de

l'~ronnement. ~~p~ce

de

íen¡im~nt

qui eíl pour

lJQUS

d'un grand

pri~.

N'eíl-ce pas ert<>ore

le

(ubtime

des images , quand

le

m~me poer~

peine la I)itcorde ayartt

La e;ee dan; lu cimx,

&

les piés jur la

terr~.

Il

en faur dire autant de l'idée qu'il donne de la vl–

te!fe avec laquelle les dieux fe

rcnden~

d'un lieu dan&

un

aurr~

,

Autant qr¡'m¡ homme afllJ au

rivag~

du mers,

Voit d'tm roe é!ev; d ijpace dans les airs,

A utant des immortds

In

cor1rÍ1rs

intr~pidu

Eu francbif[mt t('u11 fout ,

Quelle idéc notJS donne-t·il encorc du bruir qu'un

di~u fai~

en

COJT\ba~tan~

1

Le ciel

en

rete11t#,

&

folympe

m

tre;,biiJ .

Virgile

'{a

nous fournir un trait de

(i•bllmr

fembla–

ble

a

ceux ci'Homere; le voici: les dovinirés étant af–

fembl~es

daos l'olympe, le fouverain a.rbirre de l'u –

nivers parle: rous les dieux fe raifent, la terre trem–

ble, un profond filen ce regne

au

h3ut des airs. les

vents retienqent leur ha,leine

~ 1~

m_er ca,lnw fes llots.

-

Eo dicmte Dewu domus alta. /ileflit;

Et trcmefa{/a foto tellru , (iter ard ms

~ther:

Tum :úphyripofoere,premir pla.cida f1!qr¡ora pontur.

Les peinrures que Racine a fait de la grandeur

de

Pieu, fonr

.fub(imcs.

Et~

vo,ic,i d,eux. exeonples:

]'ai v12

1'

impie JJtforé /11r la terre,

Pareil au 'cedre il cachoir de:ns- les cieux

Son (ront aut(a,cieux .

JI

fimbloÍt

a

.fon

.{Y~

gouvrn¡er

fe

tonn!rrt

1

Fouloit a11x piés ji's en_n,em¡'s vaincus ,

:¡~

n'ai foit que paffir-, it 11'ét

oit déja plus .

Eflher,

fe.

V. a

a . V. Racine.

Les