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\\

STY

partage la

n#i'veté ¡/u fl.yle

.elle

demande un gour

nacurel perfeébonné par ' la {eébve de nos vieux au–

·reurs frao<,¡ois, d'un Amyor, par

f!x~mple,

donr la

nni'veté

t/tJ

jlyü

en charmante .

11

paroir afi:ez par rous

ce~

Mrails, que les plus

g-rands défams du

Jlylr

font d'erre obfcur , pas, em–

poul~ ,

froid, ou roujours uniforme ,

, Un

jlyte

qui en

pbfi·rJr

&

qui o'a poiot

d~

clarté ,

en le plus grand vice de l'élqcurion. foit que l'obfcu–

rité vienne d'un mauvais arrangement de paro)es ,

d'une eonnruélion louche

&

équivoque , ou d'un!' rrop

grande

bri~¡•eré .

ll

faur, dit quir)til iee, non-feule–

rnent qu'on ruiffe nous encendre, mais .qu'on r¡e puif–

fe pas ne pas nous enrendre; la lamiere daos un

~crit

doit etre comme C¡!ll¡! du "lolei( daos l'univers, la–

quelle ne demande point d'atter)tiOI) pour i!rre vue,

il ne fa'ur qú'ouvrir les ye ux .

·

La

bf/ffijfo

t(u

llyle,

conf¡ne principalement

d~ns

une diélron vulgaire,

grol!i~re, fe~he,

quj rebure

&

dé<rofite le leéleur .

·

·

t e

flyle

eltJporl{f,

o•en qu'ulle élévariqn vicieufe ,

i1

renemble

a

la bouffirlure des malade>. Pour en

connoirre le ri_diaule,

011

peu~

!ir-e

·re

fecond

eh~

pi- ·

tre de J:,or¡gin •. qui aompa re

~litarque,

qui lj'avoit

que du vent daos

(es

écrits,

~

un homme q¡¡i <;>Uvre

unr urande bouch!; pour fou'lller daos uqe perite

Ru–

te . C'eux qui on r l'imagination vive

romben~ aif~menF

daos

l'en~ure

du

jlyle,

enforte qu'au-)ieu de ronoer,

comme ils le crolerit , ils ne fq nr

qu~

niaifer commé

d~s enf~n~.

·

Le

.fty/6 Ji-oíd

vienr ranr8t

d~

la

nérili~é,

tant8t de

l'intempéranc des idées. · Celui-lii parle fiqidemcnr!

<¡ui n'échauffe point. notre ame,

&

qui ne

(a

ir pqint

l'éleycr. par la vlgueur de .fes

i#~s ~ d~ f~s

ewre[–

fions,

!;e

flyle

trop

tt'!iform~

nQus affqupit

&

r¡oq~ ~ndort ,

Poulez-yotJs dt> pr¡blic mér(ter les (11llOIIrs,

Sans

éejfi

•11

t.criwmt

'll(lriez vos:

di[cqurs;

Un

ilyl~

trop

égat

&

toujuttrs

unrforme

En vaiJI

bril{~

a

1/0S

yeu>r. it

fqu~

qtJ'

i{

'!OIJI

tl1"

don!l'r..

Ü>J

lit

"peJt

ces

""""IN,¡;,.

pottr nou1

em111yer,

Q!'i

toujqtJU

for

in¡

~onfln¡blmt

pftlmodier.

La varil'té néceffaire en

fQUt,

l'en

d~ns 1~

<lifcqqr.s

plus

qu'~rll eurs .

ll faur fe défier de la

mor¡o~onie

du

l/yü ,

&

fayQir palfer qu grave au

dQu~,

Qt¡ plaifa nt

a u

f~vere .

En fin, G quelqu' un me demandoir la

O\~'Qiere d~

fe

former le

ftyl!J.,

¡e lqi ré1>0ndroi> en d.;\lx mots,

av~c

l'aureur das prlrícipes de

l it~rarure,

qu'il faur pre–

mieremeqr lire beauco11p

&

les

"1~ill~ur~

écrivains:

fecond~men¡,

écrire

foi-m~me

&

prendre uq ccr1feur

judicieux; tr'oiGemement, imiter

d'excellen~

mqdeles,

&

rlci1er de leur

re(\em.~lcr .

je

voudrqi~ ~m'<or~

que l'imi¡arcur étudiJ.t l_es.

!10111:

m es ; qu'il prit d•apres narure

des

exprefl10ns qur

foien t'llO(hfet~lement

vraies, COOlrl\e daos

Url

portrait

qur

r~lfemi? le,

mais vivames.

&

anicné~s

comme le

moclele

rn~me

du p,ortrait. Les Orees. :¡yoienr l'un

&

l '~utre

en parrage, le geriie pour les. ct\ofes,

&

le ralenr

d<!-

1'-ex

_p.rd

!io.n .." ll n'y a jama,is eu de peu–

ple qui air rrava,illé avec plus

d~

gbut

&

de jlyle;

ils

buri~~:oienJ plur~~

qu'Hs ne

peig:nc~ie11~

,'dit 'Qel,\is d' Ha–

Iycarnal(e. O n lait les

eff'ort~ prodigi~UJ(

que lit Dé–

mo.l\h~rre

J'OUr forger ces foudres, que Philippe re•

dou~ort

plus que ro.urés les. fiottes de la répul:¡lique

d' l\

ttr.er

\es. !,'laton

a

quatre-ving~

ans. po.lillbit errcore

fes di(\)ol?;ues. On trouva apre1

(a,

morr , de¡; Qorrec–

tions qu'rl . avoir táites

a

cer ' !_!?¡e fur Jt:s

t~blettes .

(Le.

éJeva)rot;

JJE

].AvcovRT. )

S,TY~E,

bff>:mqpie

dJt.

~~yez

Ü RA,TOIRE, HA¡RMO–

NJI! '

ELO.Q)! ENCE .

( D .

J. j :

S.rv

't:" ;

(f.ogiq. ) le.ffyle

de~ Log~ciens

&

qcs Phi–

lofophes ne cloir' avoir d'a.u tre h,ut que d' ex;p(iq,uer

e xaélement

no~

·peoNes aux

autre~;

c"en pourquoi il

convic¡nt d'établir

qu,elq11,e~

regle>

parricul_ie~~s

a.

ce

genre de

jly ü ;.

renes ror¡.t les

fuival.lte~.

'

r

0 •

~

ne s'écarrer jamais, des Ggn_ifications, re<,¡ues

des termes.

·

·

2

'!.

Qu,e les

m~mes

termes foient toujours.

pri~

darrs

le

m~me

fens.

3" ·

D.e fixer la. Ggn!Rcation des mots qui ont un.

feos vague

&

ir\déterminé.

4°·.

D,e déGgrier les ob)ets

eílentiellemen~

dilférens

par

cj.es

npms

différe.ns

.

.

.

s-P.-•.

1:-.e.

lpg_icien. ou. le.

phH~fo~he_ dor~ cou¡,ours; uf~¡¡

/

STY

des

~xpreffions

les plus propres,

&

ne poipt employer

plus de

mQt~

c¡ue

c~mc

qui fui

Ion~

précifém'enr né–

ceffair.es

pour

~tablir

l_a vériré de l_a -prop_ofttip n qu'il

avan·ce.

Poyer;

a ce fu¡et Wolf.

Difc. prf!/Jmrll'. de la

J,ogique ,

c. v.

1

(

D.

').)

ST-YI-E ORI,:NTAL ,

(P,rif!_

&

Po¿¡;,.)

le

flyle orím–

fal

a cet avantage, qu' il éleve l'ame, qu'rl (outienr

1:aneqtion,

&

qu'il fai t lire avec une forre de plailir ,

des chp(es quí pour le fond ne font pas coujours

nou-

velles.

{D.

'J.

)

.

• SrY1-E ,

Po#.fi.e

drt,

(

Poijie.

)

la

pvéfie

dtJ

jlyle,

comme

Jl4.

le Batreux l'a remarqué, comprend les

penfées, les mots , )es rours,

&

l'harrnonie. Toures

ces parries

(e

rrouvent daos la prcfe

m

~me

; mals

comnr~ d~ns

les ares, tels c¡ue la Poéfie, il s'agir non–

feulemenr

de

rencjré la nacure,

&

de la rendre ave

e

tQus Ces

agr~merrs ~

fes

~~armes

poffibles; la poélic,

pour

~rriver

ª

fa 6n, a été en droir d'y ajourer un

degré

d~

perfeétion, qui

l~s élev~r

en quelgue forre

au,deffus de leur czóndi¡ion narurelle .

.

C'en pour

cert~

raifon que les penfées les mor.S,

les tours, oqr

d~r¡s

la Poélle une hardieffe, une li –

berté, une riahelle

1

q¡:ri paroftroir excer1ive dans le

langage ordi naire. Ce fqnr des comparaifons rorrres

nues, des métaphores tklatantes, des répétirions vi–

ves, ·des apoflrophes íingu lieres .

C'!lfl

1'

A9rore, fil –

Ie du rnarin, c¡.ui ouvr<; l!'s portes de

l 'o.rien~

avec

fes

doig~s

de rofes; c•en pn ileuve appuyé (ur fon

urne

penchaq~e,

qui dorr au bruit ilatreur de

(on

o~rfe

naif!ant~ ;

ce font les jeunes zéphirs qui fjalhrent dans

les

pr~iries ~maill ées,

ou les nlyades •

le jouenc

daos leurs P\ lais de crynal ;

ce

n•czn poinr un re.pas ,

cteij une fete.

·

. La

ppijie

dp jlyle

conf!l\e encore

a

prerer des fen–

timens inrércfidm

~

tour ae. qu'or¡ fair parler, coro–

me

a

exprimer par des figpr\'s'

& •

préf~nter (ou~

1

des

in1~ges

capables de IJOUS émouvoir , ce qui ne

nous ropcheg¡i¡ pas, s'il

~tqi~

dit f!mplement en

flyl~

profi(qqe .

·

·

J\1ais chaque geore de poeme a quelque cfioft! de

parricp)ieP dans !a

poéfle de

{o11 fl.yle;

hi plªpart

des

ir!)ages

~ont

il conviene que le

jlyle

de

1~

rrag\'die

fqit nourri, po,ur ainG dire, fout rrop

gr~ves

·pour

le

Jl:J!Ie

de la comédie; du-111oins le poiinre comigue

ne doit-il en fa

ir~

qu'11n u(age tres,fobre. ll ne doic

les employer

qt¡~

co.mf

!le Chrémes , lorlqu<;

ce

perforrnage entre PO!.!r

U(l

(ll.Oment daos une pallfon

tragique . !\'ous avons déja

di~

daos

qu~lques

ani–

des, ·que les églogues

emprun~ienr

l'eurs

p~intures

&

.leurs images

q~s

objers qui parerrt 'la campagne,

&

rl~s

4vénemens de la 'vie rqnique . t.,a

poéfi.e

du.fly–

/e

de

1~

latyre doir

~rre

nourrie' des i111ages les plus

propr.es

¡¡

exciter notre hile.

~·ode

m.O.Ilte dans le¡

cieux , po,ur ei11Pr unrer

(es

irl\ages

~

fes co.mparai–

fons du tonrrerre' des al\res.

&

des dieux memes:

nrais ce (oqt des chofes donr l'eÍpérie11ce

a

déja in-

1\ruit

rou~

ceux qui aimenr la Poélje .

·

, Il

faur d.orrc que f\OUS e royoos voir , pour ain4

drre, en écouraot des. vers:

ut_ piflttr,a_

poefl.s,

dit Ho–

race ·. Cléo.parre startireroir moins d'anenrion ,

fi

le

poere lui

faifo.it

p,ire ,en

jlyle.

profa¡:que aux mir)inres

odieux de fon frere : ayez peor,

méch~os

;, Céfa_r qui

en june' va veqir la fqrce

¡¡

la . m

a

in;_ il arriv.; avee

des

'troupe~ .

Sa,

pen.fée a Qj¡en 1111 a,um;

écla~;

elle

pa,roit bien plus relevée'

lor(qu'~lle

en

r~vérue

de

figures ,poé¡iques ,

&

lorfqu'elle mer entre les mains

de Céfar ,

l'ir¡firum~nt

de la 1¡engeance de Jupiter c.–

Ce vers

Tremblez, méchans, trm¡blcz: voici

v~11ir

la

fottdre.

me pré(eote Céfar armé· du. tonnerre:,

&

les meur–

triers de Pom,pée foudroyés. Qire. li_mplemenr qu'il

n'y a pas UQ gra11,d, mé(ire

a

(e

faire aim,er d'un. hom-.

m<! q_ul

devien~

a.moureux facilement;,

ma.is.

qu'it ell:

beau de fo; fai re 3imer par un

hpmm~

qul ne témoi.–

gna ja_mais de difpoGrjon

¡¡

l'amour ;. cé

fo;~oir

dire

une vérité CO"\m,une,

&

qui ne s.'atoke¡;oit pas beau–

COU(l; d'attention . Quand R¡acino;.

m.el!

- daos la bo.uche

d'Aricie cette vérité, rev2ru·e des. beautés que lui

prete la,

fJo~(i_e

de.

.(o.n.

Jly,te,

elle nous. cfta.rme , _Nous

fommes fédui ts par les imag_es

don~-

le. poé\te fe ferc

, pour

l'exp~imer;

&

fa penH!e de

rri~iale

qu.'elle fe-

1 roit, énoncée en.

_{!,y/e,

profai:que, devient dans fes

vers un difcóurs.

~loquent

qui nous. frappe '·

&.

que;

1

nous. retenons :.

·