~8
S T Y
fes fenrin¡e_ns P.leins de feu .
De-I~
les ter;1es ril!hes ,
forts,
hardis, les fons harrno(lieux, les figures bril–
Jantes, hiperboli.ques ,
&
les
tours linguliers de ce
genre de poéfie.
V~yez
ÜDE,
,Pot~JE
LYRIQ.YE,
&
PoEr.e
.LY.RJQUE .
.
Le
fl.yle bucoliquo
dc.llt er:e fans appr<!t , fan_s falle,
doux, fimpl e ,
na.if~ gracteu.~
dªns fes 4efcctpttons,
f/oy ez;
PAS:TOtt"AJ.~,
P9W6 .
. .
Le
ftyje de l'apologt;e
doit
~tre
ijmple, !amtlcer,
riant , gracieu.x,
na~urel
6{.
na'if. La JiC1Jplicccé de ce
jly le
conú(le
~
dire en peu de rnots & a11ec les ter,
mes ordinaires .tour ce qu'on vet¡t <lire .
11
y a
cepe~~
daqt des fal;lles
al}
la Fontaioe prend l'eflor.; macs
cela
~~~
lui arrive que quand les perfonnages ont de
)a
gr
~nde.ur& de l.a noblefle .. D'ail)eurs cette
élév~tion ne
détrui~
point la f¡mpliciré quj
s'~ccorde,
OIJ
ne
pelJ~ rnieu~, av~c
la dignjté. Le familier de l'apo.
}o_g~e
eft
Ul)
choix
d~
ce qu'il y a de plus .fin•& de
plus
d~lica.t dan~
le laoaagl! des
e9nverf~.ccon~¡
le
riant .eft
cara~én(é
p11r fon oppQf)ttQn
~u
féneux ,
& le g racieux, par fon oppoGtión au cjefagréable.:
/'1
f11a} e(/f fourrée, tme
·
Hf/¡me
au
beat1 plr¡mage ,
font
du
jlyle
riant . Le
fl.yle
g racieux peint les <;:hofes
agr~a
bles avee cout l'agrémenr qu'elles peuvenc reeevocr.
Les
lapins s'égayoiet¡t,
&
de tbim pttrfumoimt leurs
panquets .
Le narurel efi oppofé en général au recher–
ché', au forcé . Le nai'f l'efi au réfiéchi , & -femble
1\'apparteQir qu'au
fentjmen~, ~o
mme la
f~ble
de la
laitiere .
·
"
'
.
PaOons au
jlyü
de la profe: il peut etre
pério<liq~e
o u coupé dans rout genre d'o.uvrage ,
· ·
•
Le
jlyle périotfique
efi celui o
u
les propoficions ou
les pl}rafes font
liée~
lej t¡nes aux aurres, foit par le
fens meme, foit· p11r
de~
¡:onjonéHons .
•
Le
flyle coupf
e{! !?elui done toutes les porties font
indépenda~tes ~
fans liaifon réciproque . Un exem–
ple (uffira pour les
deu~ efpe~es
.
, Si M. efe Tt¡renne
n'~voir
·rn
que
cqmba~rre
&
,
v~il)cre,
j'il l)e s'étqit élevé
~ u-def!'us
des
ver~us
, huCl)aines,
ti
fa valeur
&
fa pn¡dence n'avoient
,, été anill)ées 'cl'l!n
'~:Cprit
¡je foi
&
efe chariré, je le
, mercrois au tang des Fabius
&
des Scipions',.
Y
oi–
lii
une période qui a quatre
m~mbres,
done le fens
en fufpendti, Si M . de Tureqne n'avoit
[U
que
c"m–
battre
&
vail)cre,
(;le.
ce feos n'eít pas
~chevé,
par–
~e qu~ (~ CQnjo~éfion
ji
promet au-mqii)S un fe,ond
mell)~re;
ainfi le
jlyle
~ll 1~
páriodique . Le veuc-qn
coup~,
il fu!I!t d'l)re'r la conjqnél ion:
~·
eje Turenne
l"
fl! aucre diofe
qu~
combame
&
vacncre
1
il s'efi
¡!levé
~u~de(J'uj' d~~
yertus
~úmaines ; 1~ v~le~r
&
fa
pr1.1dence
~toi~nr
anill)ées d' u.n
ef"pri~
· tle foi
&
de
charité; il eft bien au,delfus
eje~
Fal¡ius, des Sci–
pi(¡'n~ .
Ou
fj
l'oi¡ yeut un aucre exemple : ,
11
palfe
t•
lt;
R~in,
il
obf~r-ve
les mouve111ens des ennen¡is .;
, il rel eve le courage des alliés
1
& f. , . ·
J..,e
fl.yle périodique
a deux
avant~ge~
fur
1~
flyle cou–
pé·:
le premier , qu'cl efi plus
~armonieux;
le (econd ,
qu'íl
~ie~t
l'efprit ·en fufpens. La période commen–
cée ;
l'~fp,ric
de l'auditeur s'eng'aae ,
&
ell qbligé de
fúivre !'¡¡rareur juli:¡ulal) poinr ,
~ns
quoi il
pe~droit
le fruit
de'" l'attentiOI~
qu'il a cjonnée aux premiers ·
rnors : <:;ene Ít¡Jpc;nfion en tres-agréable
i\
1
1
auqiteur '
f!ll e le tiene tóuJoars
év~ill~
&
en halei
0
e .
·
Le
jly le
coup~
a ¡¡lps ·de vivaoité ·
&
plus d'éclat ;
on les en¡p·loie rous de
u~
cour-:\- tour , fu ivant que
la
matier.~ l'é~ige.
Ma is
cel~
ne fuffic pas
~ -beauooup
pres. pour la
·pe~fe~ion
qt¡fl.y!e:
il
fauc done obfer:
ver avant comes
chofe~
que la
11)6n¡~
remarque que
nous avons' fair<! ·au fu jet de
fa
poé¡ie , s'applique éga–
lement
~
la prof'e
1
je ve9x di re que ' chaque genre
d'oqvrage
profa~·que
demande 'le
fty le
.qui lui efi pro–
pre . J.,e
jlyle
qrarocre , le
flr¡ le
hlttonque
&
le
/lyle
t-pifiola ire !Jnt chacun
le~rs
reg les, leur roo ,
&
Te"ur$
lois' particulieres.
·
··
Le
fl.yle aratoire
req~iert
un arrang-ement
c~oifi
des
per¡f~es '
&
des exprelltons conformes
~u
fu jet qu'on
doit 1raiter . 'Cet
arrang~ment
des rr¡o_rs
&
des pen–
fées comprencj .toqres les efpeces de ftg ures
<le
rhé–
rorique ,
&
t0\l[C5 les comqioaifons qui peuvent pro–
du ire l'harmonie
&
les nombres.
Voycz
·
ÜRII TEUR,
Ü RATI!URS gl'ec$
é~
romains,
E LocuTÍON,
E LOQ.Y EN–
Cl! , '
HAR~!ONIE
,-
M hoocE, NoMllRE ,
&c.,
·
Le carac1en¡ ·principal. du
.flyle bifloriqr•e,
efi la
clareé , J:..es
im~ges prillanr~
fig ureut avec éc{at dans
' l'hifioire : elle peine les ·faits; c'efl le comqat des
J-Ior-;tces
&
des
Curi~ces ;
'c•en la peft
e
~ome,
l'arrivé!l d' Agrippine avec les cendres de Getmani–
~~s ,
oq
G~rmanicus lui-m~me ~u li~
de la mort .
Elle:.
STY
1 .peiot
l~s
rraits . du corps,
le
caraélere d'elpcit, les
l
mceurs . C'eft Carol), .C:::atilina, Pifpn; la fimplicité
lied bien au
fly/6
<,le l'hilloire ; c'efl en ce point que
Céfar s'efi mon.tré le premier homme efe .fon fiecle.
11
'?'efi point
frifé ~
di¡
Cic~ron, ~ü
pacé, ni
aj~tté,
malS
¡1
en plus beau qu7
S'l~
l'étolt . Une des prmci–
pales qualctés du
flyle hjjlortt{IIC ,
c'e(l d•erre rapide;
.enlin il .doit erre proportionné au fuj et. Une hilloir
générale ne s'écrit pas du meme ton qu' une hilloire
particuliere; c'efl
pre(q~e
un difcours fourenu;
ellt~
.efi plus périodique
&
pl~s
nombreul"e.
Le
fl.y/e fpiflollfire
doct fe conformer
a
la nattire
des leúres qu'on écrit . On peut dillinguer deux
Cor–
tes
de Iettres; les unes
pbi~ofd~hiques,
ou l'on traite
d'une' maniere libre quelque fu)et littéraire ; ' les au–
tres familieres, qui font une el pece de converfation
.entre !es abfens j le
flyle
de cell e-ci doit reffembl er
i\
celui d'un · enrrerien, tel qu'on l'auroir avec la per–
fonne merne f¡ elle ·éroit
préfen~~.
D ans les !emes
phílofophique.s , · il conviene ·de s'élever quelquefois
p.vec la mati(!re,
f~iyant
les
cir.conftances . On écrit
d' un
fl.yle
fimple aux perfol)oes les plps qualiliées
aa–
def!'us de nous; or¡ écrl t
a
fes amis d' un
fl.yle
fami–
Jier . Tour ce i¡ui el): fan¡ilier'
.el):
f¡mple ; ¡nais tour
,ce qui .eft fim'ple n'!!l! P,¡¡s
.f~mili~r.
J.-e caraétere de
firy¡plcccté fe trouve lur-cout dans les lenres de ma–
darne de l'ylacnrenon: ríen Eje
fi
aifé, de
(¡.
doux , de
li narurel .
'·
,
' '
' Le
flyle ;pijlolaire·
n'efi point afl'u¡erti aux lois dn
difcours orato•re: fa m'arche efi fans
coqrr~inte :
c'eíl:
le rrop de nombres qui faic le 4étaur des
· lem~s
de
Balzac .
11
eft une forre de nég lig!!nce qoi plait, de
m~me
qu'il y a qes fell)mes
a
qq¡ il lied biel)
4~ n'~tre poinr
p~rées.
Telle efi l'élocucjon fintpl'e, agréa–
ble & touc::hante fans chercher
a
le paroirre ; elle dé–
daigne
la
frifure, les perles, les 1liamans, le· blanc,
le rouge ,
&
tour ce qui s'áppelle farq
&
ornement
érranger.
f::a
propreté feule, joinre ilux graces na
tu•
re.lles, lui futfit pour fe rendre
a~réable
.' ·
Le
fly~e
fpijlolaire
adrnec cauces les
figure~
de rñots
&
"de pcnt'ées, mais il les admet
a
fa maniere :
JI
y
a
des mérar.h0res pour rous
le~
érats
¡'
lés fufpenfious,
les interrqgations fo¡¡t ici permifes ; paree que ces .._
tqurs font les eiiprellions
m~me
.de la nature . ..
Mai~
foir que vous écriviez une. lettre,
u~~
hif–
roire' une
oqi[on'
ou
~out
aurre 'ouvrage ,· n'oubliez
jamai~
<N
ere clair. La · .:larté
de
l'acnngep1ent de'¡
paroles
~
des pel)fées , efi la 'premiere qualité du
ftyle.
Qn marcl¡e ave
e ·
pl3ifir clans un beao ·jQI!r ,
toús les objets fe préfencenc agréablement;
mai~
lprf–
que le
ci~l
fobfcurcit, il communique la "noirceur
a
tour
~e
qu'on trouve rur la route'
&
n'a ríen qoi dé-
domm~ge
de la fatigue du
voya~~,
·
·
A la clarté ¡je votre
flyle,
jqignez s'il
[e
peut la
noble (fe
&
d'é,clat; c'eft
p~r-1~
qpe l'admiration com–
mence
a
ria1tre dans norre efprit ; Ce fue par-la que
Cicéron
plaid~nt
pour Corqélius, excita ces empc>r–
remens de jqie
&
ces qqttemens de mains , done le
barreau rerentir pour-lors; mais Jléut dont je parle
doit re fouter¡ir ; un écfair qui nous éblouit pp{je lége–
rement
dev~nt
les yeux, & nous laifl'e
dan~
la rran–
quillité ol¡ nous écions
auRar~yant; '
un
fau~<
brillant
nou~
furprend
d'ab~rd
lo¡"
no·us agite; mais bientót
apres nous rencrons
d~ns
le calme,
&
nous avons
honre d'avoir pris du clinquant p.9ur de Vpr. ·
· Quoique la beauré du
fl.y(e
dépende
de~
ornemens
done on fe fert pour l'embellir ,'
il
f~ur
les ménaaer
ávec adrefle; car
unfly/e
rvop.
or~é
de1i'íent ipfipiJ'e;
il
faut placer la parure d!! mi\me qu'on place
le~
per-–
les
&
le~
diamans fur une robe que \'oo veut
~nr~chir
avec gout .
· Tachez fur-touc d'avoir
unflyle
qui revece la cou–
leur 'du fenriment, cette couleur contifle dans cer–
tain~
¡ours
ile
pqr~[e,
de certaines figures qui 'ren,dena.
vos expreflions toud¡antes . Si l'extérieur· eft crifie,
le
fly/e
doit y répondre.
11 ·
doit toujours
~tre
con-
fo~mc
a
la fituatiOI) de cejui qui parle .
.
.
' .E;nlin il· en une auere quslité ilu
.fl.yle
qui en
eh
ante
tour · le mor¡de , c:ell
1~
nai'veté . Le
flyle
naif
ne
prend ' que 'ce qui en c\é du ' fu jet
&
des circonflan–
ces :
le·· ~ravail
·n'y paro!t .ras plus que s'il n'y en
avoit point; c:en le
dioendi gmf!,S fimplex, fi'lccrum,
tltltivrtttl
des' Latins . La 'nai'veté dú·
/lyle
conhfle dans
le choix de certaines exprélllons !Íniples qui paroif–
fenr nées
d'elles-m~mes'rlutót
que choifies; dans
de9
ca nfiruélions faites ·comn1é par' ha[ard, dans certains
tours rajeunis ;
&
qui confervent encore
~.»
air de.
vieille mode .
11
elt
donn~
a
peu
de gens d'avoir en
·
par,