STO
qui s'évanouir
a
nos yeux ; tout retourne
a
la four(e
prerniere des cho[es, pour en érnaner rlerechef; les
chofes cellcnt; mais ne
s'an_~antilfenr
pas.
.
L1 matiere n'eil: p3s inhme; le mor¡de a [es 1!7
mires.
.
ll
n'y a rien
a
quoi elle ne pui{fe
~tre
reduite
~
nen
qu<elle ne puilf<! fouffrir, qui n'en puilfe
~tre
fsrt ; ce
qui feroir
imr>otTible li elle étoit irnmuahle: elle en
divifible
a
l'infini; orce qui en divifible ne peut erre
lnfini ; elle en contenue.
C'~n
par la rnatiere, par les chn(es qni font de
l~
matiere,
&
par la raifo n gén6rale ¡:¡ui ell préfente
a
tour. qui en en le germe. qui le pénetre. que le
monde en. que l'univers en, que
~ien
elle; on eotend
quelquefnis le ciel par ce mor,
!Jw•.
Le mon<le exill:e
f~p~ré
dq vuide qui l'environne ,
comme un rouf, la terre en a
u
centre;
il
y
a cene
différencc entre le monde
&
l' univeps, que l'Lmivers
€:11:
infini ;
il
comprcnd les chofes qui (ont,
&
le vui–
de qui les comprend; le _monde en fini, le monde_en
compris dans le vUJde qlll n'entre pas daos
l'acc~ptron
de ce mot .
Au
comm~ncement
il
n'y avoit que Dieu
&
la
matiere; Dieu, ellenlle des chafes, nature ignée
1
~ere
prol ifique, done une porcion aombinée avec la
matiere,
a produit l'air, puis l'eau; il ell
au monde
cornrne le
ger.me:\ la ;>13nte ; il a propofé le
ger.medu
monde dan
s l'eau, pour en fadliter le dével
oppement;
une parcie de lui-mt!me
a
condenfé la terre, une au7
tre s'ell: exhalée : de-la le feu .
Le monde elle un grand animal, qui a fens, efprit,
& raifon; il
y
a, ainfi que daos l'homme, corps &
ame dans ce g-rand animal; l'ame
y
ell préfente
a
toutes les partles du corps.
11
y
a daos le monde, outre de la matiere nue de
toute qua!iré ,
qu~tre
élémens , le feu, l'aiv, l'cau,
&
la terre; le fe
u
ell chaud, l'.tir fro id, la cerrc fe–
che,
&
l'eau moite; le feu teond en haut , c•en
(on
íéjour; cet élément , ou
(a
portioo connue fous le
nom
J.'~th(r,
a été le rudiment des all:t·es
&
de leurs
fpheres; l'air ell au-delfoqs du feu ; l'eau coule fous
l'air
&
(ur la
t~rre; l~
rerre en la bafe du tour, elle
ell
a
u
centre.
Entre les 'élémens deux font légers, le feu
&
l'air;
deux pelaos., l'eau
&¡
l~
terrj!; ils cendent au Ct'ntre
qui o'elle ni pefanr ni léger.
ll
y
a une converfion réciproque des élémens en–
tre eux ; rout ce qui
celle
de l'un, paíle dans un au–
tre; l'air dégénere en feu, le fe u en air; l'air en ea
u,
l'eau en air; la terre en ea u, l'eau en cerre; mai$ au–
éun élément n'eíl fans aucun des autres: tbus font en
chacun.
L~
feu elle le premier des élémens, il a
Con
féjour
vers le ciel,
&
le ci!!l .elJ-, comrne nous l'avons dit,
la limite
dernier~
du monde,
o~
ce qui ell divina fa
place.
Il
y a deux fcux; l'artificiel qui fert
a
nos ufages.
le naturel qui fert aux opérations de la nature;
il
augmenrc
&
coníer ve le$ cho(es , les plantes,
le~
~nrmaux ;
e!
en la
ch~ leur
univer(elle
(a
os laqucll e rout
1
périt.
Ce feu rres-h,tut,
r~pandu
en tour, enveloppe der–
l)iere du monde. en
l'rether. efl autTi le Oieu tQUt·
puilfant .
· Le foleil ell un fe u tres
0
pur., il en plus grand que
la terre , e' elle un or be rond comme le monde ; c'ell
).111
feu ; car
il
en _a ro,us les
~tfers ;
il
e~
plus grand
c¡ue la
~erre
1
pur(qu rl
l'éclatre
&
le ctel en theme
tems.
.
Le
foleil en dpoc a julle titre, le premier de¡
dieux.
· C'ell: une portion tres-pure de l':ether, de D ieu
ou du feu, qui a connitué les aflres; ils íont ardens,
ils font
brillan~.
!ls
font animés. ils fentent, ils con–
soivent. ils ne !unt compofés que de feu . ils n'ont
Ti
en d'étrar¡ger au feu ; mais
il
ll!Y a point de fe u qui
n 'ait be!oin d'dlin¡enr;
ce
lo~t
les vapeurs des eaux,
de la mer,
<$1
de
la
terre, qui noqrrilfent le feu des
.all:res .
Puifqu~
Jes
~ !lr~~
font des porcions du feu natu–
rel
&
divir¡ ,
~u'i ls
fentenr
&
qu'ils
con~oivent
,
.pourqu_qi
n'~nnonceroi,ent- ils
pas l'av.enin ce ne foQt
pas
de~ erre~
qu !'on puiílc lire les cho(es particulie–
res
&
indiyHiuelles :
m~is
hien la fuite générale des
dell:inées; elle
y
en 6crite en caraéleres tres-évidens .
On app,ell e du non1
~'(ljlur
le foleil
&
la lune; il
y
a
cene diffécence el)¡re un anre
&
uue étoile, que
J.'é,tc_>ile el}
UJl
aiJ:r,c¡? 11)3iS que
l'~fir~ J'!'~fl
pas
\lq~
~~o¡Je .
STO
Voici l'ordre des aílres erfans; facurn e, jupiccr,
mars, mercure, vénus, Je (oleíl, la !une ; la princi–
pale enrre les cinq premieres, c' efl vénus , l'allre le
plus
voilin
du leleil .
La !une occupc le lien le plus bas de l'recher, c'efl
un aftre inteltigent, fage, d'une natore ignée; mais
non fans quel<Jue méhnge de terrenre.
· La (pheFe de l'air en
&
commence au-dello us de la
!une , elle en moyenne entre le ciel
&
les eaux, fa
figure efl ronde,
e•
en Junoo .
•
La rég ion de l'air fe divife en haute , moyenne,
&
baiFe
¡
la région
hau~e
en tres-feche
&
tre,-chaude;
la proximité des feux célenes la rend rrl:s-rare
&
rres-tenue; fa région halle , voi!ine de la terre ,
eft
denfe
&
ténébreufe; e'
elle
le réceptade deo exhalai–
fons; la région moyenne plus temperée
~ue
celle
qui la domine.
&
que celle qu'elle pre{fe . en feche
3
fa
partie fupérieure. humide
a
fa partie infé–
rieure .
Le vene eíl un courant d'air .
La ploie, un changement de nue en cau ; ce chan–
gement a lieu toutes les fois que la chaleur ne peur
ilivifer les vapeurs que le roleil
a
élevés de la terre
&
des mers.
La terre, la portion du monde la plus den(e,
(ert
de bafe au tout, comme les os daos les animaux ; elle
efl
e(')
uverte d'eaux qui
(e
tiennent du ni veau
a
(a
(ur–
face ; elle ell au centre; elle en une, ronde , finie,
ainfi que l'exige la nature de tour Cl!ntre; l'eau
a
la
mémc
figure qn'elle, paree que fon centre en le
m~me que aclui de la terre.
La mer parcourt l'intérieur de la
terre, par des
romes fecrottes; ·elle fort de (es ballins, elle di(pa–
roit, elle
(e
condenf~,
elle
(e
filtre, ell e
(e
purifie,
elle perd fon amerrume,
&
offre, ·apres avoir fa lt
bcaucnup de rhemin, une eau pure aux animaux
&
aur hommes.
La terre ell immobile.
11
n'y a qu'un feul monde.
Il
eíl éternel , e•en D ieu
&
la nature; ce rout n'a
point commencé,
&
ne finira poinr; ' !on afpeQ
pallera .
Comme
l'~nnée
a un hyver
&
un été , le monde
anrs une inoodation
&
une détlagrarion;
¡r
inonda–
tion couvrira
tquc~
la furface de la rerrc,
&
tout pé–
rira.
Apres cecee premiere révolution
p.trl'eau, le mon–
de
(era
embrafé par le feu, répan
du dans routes fes
parti
es,
il
con(umera l'humidité,
&
s' aflimilera les
erreS; ils prendront peu-3.-!JeU fa nature, alors tOU[
fe réfoudra en )upi ter,
&
le premicr cahos renaltra.
Ce cahos fe débrouillera aomme le premier, llu–
nivers fe reformera comme
il
efl,
&
•l'efpece húmai–
ne
(era
reproduite.
Le terns en
a
la derniere place entre les
e
tres .
A>1thropologi( du Stoi"&imr .
L'homme en une
ima~
ge du moude, le monde ell en lui, il a une ame
&
un corp$ comme le grand tour .
Les principes de l'efpece humaine étoienr daos l'u–
nivers
n~i llant;
les
p~emi~rs
hommes font nés par
l'entremrfe du feu d1vm, ou par la providence de
D ieu .
·
Dans l'aéle de la génération, le germe de l'hom–
me s'uait
il
la portion hu mide
de
l'ame.
La liqueur
(perm~tique
ne produit c¡ue le corps,
elle comr.enr en
p~trt
tous les corps humains qui fe
fJ~ccédP,ront.
L'ame oe fe forme poi
ue
daos
la matrice, elle
viene du
deho~$,
elle s'unit au corps· avant qu'il ait
vie .
Si vous remOQtez
a
la premiere origine de l'ame.
vous la ferez dí!!cendre du feu primitif
dont
elle
eft
une étincelle; elle n'a rien de peíant ni de terreílre;
elle ell de la
m~me
nature que la fubnance qui forme
les anres ,
&
qui les f.1it briller .
.
L'ame de l'homme ell une particule de Dieu, une
perite porripn de !'ame univerfelle qui' en a été, pour
ain!i dire, détachée: car. l'ame du monde en la tour·
ce féconde de toutes les ames .
IJ elle difficile d!expliquer la nature ; elle en ignée,:
drdente, intelligeme,
&
raifonnable .
U
y
a
des
ames mortelles ,
&
il
y
en a d'immor–
telles .
Apres la détlagration générale ,
&
le
renouvelle~
menr des chofes , les ames rerourneront daos' les
corps qu'elles ont animés avant cet événemenr.
L'ame en un corps,
~ar
elle ell,
&
elle
agi~
· mais
¡;f!
¡;qrps
eíl d'qne ténUJté
&
d'une fubtilité
extr~mes.
·
··
On