STO
fit,
mais on ne put le dérerminer
a
reprendre les
a~imerls.
IL
étoit, difoir-il, trop pres dn rerme pour
revenir fur fas pas . On lui éleva, rard
a
la vérité,
une tres-belle ílarue.
·
Mais perfonne ne s'eíl fait plus de répurarion parmi
le:! Sto'iciens que Chrifippe de Tarfe .
ll
écoura Zénon
&
Cléanrhes: il abandonna leur doélrine en plufieurs
points . C'étoit un homme d'un efprit prompt
&
fuhril . 0 .1 le loue d'avoir pu compofer jufqu'a cinq
cens vers en un jour; mais parmi ces vers, y en
avoir-il beaucoup qn'on put loucr? L'eílime qu'il fai–
foir de lui-meme n'étoit pas médiocre . Inrcrrogá par
quelqu'un qui avoit un enfanr, fur l'homme
a
qui íl
en faltoit confier l'inílruétioq : a moi' fui réponrlit-il;
car fi je connoiflois un précepreur qui valílt mieux,
je le prendrois pour moi.
ll
avoir de la haureur dans
le oaraélere; il méprifa les honneurs . ll ne dédia point
aux rois fes
ouvra~es,
comme c
1
étoir la coutumc de
fon rems. Son e!jmt ardent
&
porté
i\'
la contradiél:ion
lui fir des ennemis.
ll
éleva C arnéade , qui ne profita
que trOJ? bien de l'an malheureux de jerrer des dou–
res . <:;hrdippe en dev1nr IU1-meme la viélime. ll parla
librcment des dieux: il expl iquoit la fable des amonrs
de Ju¡iirer
&
de Junou d' une maniere aufli peu dé–
cenre que religieufe. S'il e íl vrai qu'il app.rouv!lt l'in–
ceíle
&
qu' il Confeillat d' u(er de
la
chair humaine en
alimdns , [a mornle ne fut pas fans rache.
11
llifla un
nombre prodigieux d'ouvrag;es . ll mourur
l\¡¡é
de
83
ans : on lui éleva une ílarue dal1s le Céranuquc .
Zé11on de Tarte,
a
qui Chrifippe tranftnit le por–
tique, fit beaucou p de difciples
&
peu d'ouvrages .
D iogene le babylonien eur pour- maitres Chrifippe
&
Zéno n.
ll
accompag na Cricolaüs
&
Carnéade
a
L~o
Jlle .
Un jour qu'il parloit de la
col
ere, un jeune
é–
tourdi luí cracha au v.i!age ,
&
la rranqúillité du phi–
lofo r he ne démentit pas fon difcours.
ll
mourut 4gé
de
~S
ans.
Antipater de Tarle avoir été difciple de Diogene,
&
il
luí fu.ccéda. Ce fur un des antagoniíles les plus
redoutables de Carnéade.
·
-
Fanetius de Rhodes lai!fa les ar-mes auxquelles il
étoiQ appellé par fa nalffance, potir fuivre Ion goílt
&
fe
livrer
a
la Philofophie .
ll
fut eítimé de Cicéron,
<f UÍ l'introduifir dans la familiaricé de Sc!ipion
&
de
Lrelins.
Paneti~s
fut plus attaché
a
la pratique du
Stoicifme
qli'a fes dog es.
ll
eílimoi t les philofophes
qui avoient orécéJé , mais fur-tout Plawn , qu'il ap–
P.elloit leur
Homeu .
f 1
véc.urlong-tems
¡¡
Rome , mais
ti
mourut
a
Arhenes .
11
eut pour difciples des hom–
mes du prem ier mérire,
M
1efarque, Pofidonius, Le–
Iius , S cipion, Fannius, Hécacon, Apollonius, Poiy–
be .
ll
rejertoit la divination de Zénon: éorivit des
offices;
il
s'oocupa de l'hilloire des [eél:es. llue nons
relle aucun de fes oavrages.
Pofidonius d'A amée exer\;a
~
Rhodes fes fono–
tions de mRgillr
&
de philofophe;
&
a
u l'ortir de
l'éca le, il s'affeyoit li1r le tribunal des lois, fa ns qu'on
l'y trouvar déplacé, Pompée le
vi
lita. Pofidonius étoi t
alors courmenré de la gou tte. La douleur ne
l'emp~cha point
d'~nrrerenir
le général romaif"!.
11
traita en
fa pré(ence la quellia n du bon
&
d~
l'honnere .
ll
t!crivir difft5rens ouvrages . On fui
atrribu~
l'in venrion
d' une fphere artificie1le, qui imitoir les mou vemens
du fylleme ¡.>lanéraire: il mourut furr
~"é.
Cicéron en
parle comme d'un homme qu' il avoi t "enrendu.
Jafon, neveu de .Pofidonius, profefla le
Stoi'cifme
a
Rhodes, apres la morr de fo n oncle .
Vayez
4
l'a.-ticle de /a
PH!LOSOP!jlE
DES RQMAINS
l'hiíloire des progres de la feéle dans
oe~re
ville fous
la n5publique
&
[ous les ompereues.
Des
femmes eurent aulli le courage d
1
embrafl er !e
Stoi'ciji11e,
&
de
fe ditlinguer daos cette écok par la
pr:ttique
d~
fes venus aullere$.
La leél:e
jloiciemu
fur le
dernie~
rameau de la feél:e
de Socrate.
Des rejlatJ.-atmrs
de
la Pbiloflpbie floi'cicnne par-mí
Ju modem es- .
L es principaux d'entr'eux ont été Juíle–
Liere, SciopplQS, Heinfius
&
Garaker.
jaíle-Lipfe naquit dans le courant de
1447·
ll fit
fes premieres érudes
ii
Bruxelles , d'ou il al
la
perdre
deux ans ailleurs •
11
étudia la
Schol~ílique
chez
les jéfui res; le O'QUt de l'éloquence
&
des queílions
gran1maricales f•entrainerenr d'abor-d ; mais Tacite
&
Séncque nc rarderenr pas
a
le détacher de D onat
&
de Cicéron .
11
fut tenté de fe faire jéfuite; mais
[es
pareos qui n'approuvoient pas ce deffein, l'envo–
ycrent
?1
Louvai'n ou (a vocation fe perdir.
Lil
il
fe
livra
rop~
entier
a
la L ittérarure ancienne
&
a
la
Ju~
Tome
XV.
· ·
STO
451
ri[prndence. ll
(e
lía fous Corneill e Valere, leur
ma!tr<;! commun,
ii
Delrio, G i[elin, L ermer, Shott ,
&
d'autres qui
(e
font illullrés par leurs connoiffan–
ces.
11
écrivit de bon:te heure .·
11
n'avoit que dix–
neuf ans, lorfqu'il publia fes livres
de wtriis leflioni–
bus :
il
les dédia au cardinal Pernot de Granville , qui
l' aima
&
le protégea . A Rome, il
(e
plongea dans
l'étude des antiqnités: il y connut M anuce, Mercu–
~iales
&
Muret . De recour de l' lralie en Flandres,
il s'abandonna au plaiíir,
&
il nc paruc pas fe reffou–
venir beaucoup de ton Epiélete: mais cet écart de
jeuneffe , bien par(lonnaJ,Ie
ii
un homme qui étoic
rellé fi jeune fans pere, f¡ms mere, fa ns
par~ns,
fans
tuteurs ' oe dura pas .
ll
rev int
a
l'érude
&
a
la ver–
tu.
Il
voyagea en France
&
en All emagne, en ' Saxc ,
en 6oheme, fatisfaifant par"tout ía pa'liion pour les
fci ences
&
pour les favans.
11
s'
arr~ra
quelque rems
en Allemagne, ou le mauvais état de fa forrune, qui
avoir difparu au milieu des ravages de la guerre
a l~
lumée dans fon p:1ys , le dérermina
ii
abjurer le Carho–
licil'me, pour obtenir une chai1·e de profefleur
e
hez
des Lurhé1·iens . Au fond, indilféreur en fair
d~
rel i–
gion , il n'éroir ni
c~tholiquc,
ni luthérien.
ll
fe ma–
ria
a
Cologne.
lt
s'éloigna de cerre ville pour all er
cherch~r
un afyle ou i1 put vivre da¡1s le repos
&
la fo litude.; mais
il
fut obligé de prdférer la fécu–
riré
a
ces avanrages
&
de fe
ref~gier
a
Louv~in,
ou
il prit le bonnec de doél:eur en dcoit. Cet état luí· pr'J–
merroit de l':1i fa nce: mais
h
g óerre fembloir le fui–
vr¡! par-tour; elle le conrr:1ignic d'allcr ailleurs en–
íeigner parmi les Proteílans la J uriíprudence
&
la
Policique . Ce fur la qu'il prétendit qu'il ne falloit
daos uo érar qu' une r eligion,
&
qu'il falloit pcndre,
brQier, maflacrer ceux qui refufoi enr- de re confor–
mer au culre public : quelle morale
i'i
debirer parmi
des hommes qui vcnoieqt d'expofer leurs femmes,
leurs enf:llls, leur pays, leurs forwncs, leur vie,
pour s'afsprer la liberté de la cor¡lcience,
&
done
l:t
terre fumoir encare du (ang que l'iuto lérance ef'pa–
" nole avoit répa ndu! On écrivir avec chaleur con rre
Juíle-Lipfe.
11
devine odieux: il médica de
(e
rerirer
de la H
ollan.le. Sa femme fuperlti rieufe le preffoit
de changer de
reli~ion;
les
jéfui tes l'inveílifl oicnt:
il au<>'uroi t mal du lu cces de
1~ ~o~uerre
des Provin–
ces-Unies. ll !imula
UIJ'e
m:lladie : it
all~
a S pa; il pall:t
quelques années
a
Liege,
&
de-la il vine
a
Cologne,
o
u
il renrra dans le le in du Carholioifmc. Cerre in–
coníl:lllce ne nuifit pas auEant a fa confidérarion qu'a
fa tranquilliré , Les ¡é(u ires, am is aufi i cha uds qu'en–
nemis dangereux, le préconiferent .
ll
fur appell é pa.r
des villes, par des provinces , par des fouverains.
L'ambicion n'étoi t certainemenr pas fon défaur: il
(e
refula aui<
propofitions les plus avantageufes
&
les
plus honorables .
Il
mourur
a
Lou vain en
~6o6 ,
agé
de
~S
ans.
ll
avoit beaucoup fouffcrr,
&
beaucoup
rravaill é; fon érudition éroir profonde:
il
n'étoit pref–
qu'auoune (cience dans l:1qnelle il ne fú t ver(é; il
avoir des lettres, de la critique
&
de la philoíophie.
Les langues anciennes
&
mod«rnes luí écoienr tami-.
lieres.
TI
avoi r étudié la Jnrifprudence
&
les Anti–
quirés.
Il
étoit grand nwraliíle; il s'étoit fa ir un ílyle
partioulier, fententieux, bref, conois
&
Íerré ,
JI
avoit
re~u
de la nature de la vivacité, de la
~ha leur,
de
la íagacité, de la juílefTe mErne, de l'imllgination, de
l'opi niarreré
&
de la mémoire .
ll
av9Ít emhraflé le
Stoi'ciji11e ;
il déteíloit la philofophie des écoles.
ll
ne
dépendit pas de luí qu'elle ne s'améliorar.
n
écrivit
de la politique
&
de la morale;
&
quoiqu'il
~ir
laiflé
un affez grand nombre d'o uvrages , qu'ils ayent pref–
que rbus été compoíés dans les embarras d'u ne vie
tumulrueufe
~
il
n'y en a pas un qu'on
li (e
ía ns quel–
que fruit : la phyfiologic
jlolciemu,
(on
rraité de la
con1}anoe, fes policiques, les obfervations fur
Tacit~
ne font pas les moins ellimés : il eur des moeurs, de
la douceur ' de l'humanité. ane7) peu de relig ion .
ll
y a dans fa vie plus d'imprudence 4ue de méchance–
té: fes 3poilaties conrinuelles fon r les [uires naturel–
les de fes príncipes .
G3fpar Scioppius, donr on a dit rant de bien
&
de ,
mal, mat·cha fur les pas de Jufte·Lipfe .
11
publia des
élémens de la philofophie
/l'olcim11e ;
ce n'eíl g uere
qu'un abré<Té de ce qu'on (avoit avan t luí .
Daniel f-lcinfiu s a fai t le cuntra1re de Scioppius .
Celui-ci
a
délayé daos une oraifon
de pbi!oflphin
Jloi–
ca
ce que Scioppius avoit refferré .
Gataker s'eíl montré forr fupérieur
a
l'un
&
a
l'au.,
tre dans fon commentaire fur l'ouvrage de l'empereur
Antonio .
Qn
Y.
r-etro
uve
par- tour t1n hommc
prQ~
L.llz
fonq
(
·'