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turll"'

'1/0till'!

1

No_n

pe~~~~

ir . .

EJ!

~11im

ex t¡uo

1111·

.,

t11.font omma, <UJUr fpzrll'f 'IJIVImtu . Vir illum vo–

'"''

mtmdtmJ' Non

Jizll~rtr.

lp{e efl enim totum

;;

qu_od vid!.t, totur fuir p11rtibur. inditur,

&

fl

Jit–

'

jlmenr

VI

jü11 . Q!.ufl. natm·. ltb.

X/.

c11pit. xlv.

fl.r ailleurs

il

parle ain(i :,

f2!tid efl autem , cur non

,

exi(/imn

in

eo tlivini 11/iquid exijhu . f2!tir D•i par

,.

e/l

f

Totum

IJoc

!fUO

continemtlr

,

&

unum efl

&

,

beur,

&

.foú

i tJIII fumur

&

membr11 . Epij1.

91..

Lifn ainú le rli(cours de Caton , dans le

/V.

liv.

de la Phar(ale,

&

fur-tour conli<lérez-y ces rrois

vers.

l!fl-n,

o,;

.feder ni{i ,,,.a

&

poutur

&

tur.

Et ctrlum

&

virtur

f

Superor quid qtJIIrimur

ultra?

Jupiter

eft

quodcumque

-;;ides,

quoctJmque

1110v~ri

r .

Pour revenir

il

Spinofo

,

tour le monde conviene

qo'il avoit des ma::urs, (obre, modéré, pacifique, dé–

fintérellé,

m~me

généreux; Ion creur n'étoit

rach~

d'aucun de ces vi ces qui dt'shonorent . Cela ea étran–

re; mais au fond

i1

ne f:1ut pas plm s'en érooner,

c¡ue de voir des gens qui vivent tres-ma l, quoiqu'ils

aient une pleine perfuaúon de I'Evan<Tile; ce que

l'amait du plaifir ne lit point dans

Spi~oía

¡

la bon–

&

l'équité narurelles le firent .

De

ton

obfcure

retraite forrit d'aborel l'ouvrage qu'il intitula,

trait;

tMolo,rico-politiqt~e,

paree qu'il y envifage la religion

en

el le- m~me'

&

par rapport

a

ron exercice' eu

égard au glluverncment civil. Comme la certitude de la

r~v<!lanion

ea le fondement de la foi, les premiers

el!"ores de

Spinofa

font contre les prophetes .

11

rente

rout pour alfu•blir l'idée que nous avons d'eux,

&

que nous puifons dans leurs prophéries.

11

borne

a

la fcience des mreors rout le mo!rite des prophetes.

ll

ne veut pas qu'ib aient bien connu la nature

&

les

perfeélions de

1'

Erre fouverain. Si nou\

1'

en cro–

yons, ils n'en favoient pas plus,

&

peut-~tre

qu'ils

n'en

iavoient pas tdnt que nous.

Mo"ife, par exemple, imdginoit un Dieu jaloux,

complaifant

&

vindicatif, ce qui s'accorde mal avec

l'id~e

!JUe nous devons avoir de la divinicé .

A

l'é–

gard des miraeles , dont le récit el!

G

fréquent daos

fes Ecritures, il a

rrouv~

qu' ils n'écoient

p~s

vérita·

bies. Les prodlges, felon lui, font impoffibles; ils

dérangeroient l'ordre de la nature,

&

ce dérangement

eft contrddiéloire. En fin pour nous atrranchir tout–

d'un-coup

&

pour nous mettre

a

l'ai(e. il détruit

Jlar un chapitre feul route

l'~utoriré

des anciennes

Ecritures . Ell..-s ne font pas des aoteUl'S rlont elles

porrent les ¡1oms, ainfi le ¡>enrareuque ne fera plus

de Mo"1fe, mais une conlptl>ttion ele

vi

eux

mémoires

mal dirigés par Efilras. Les aurres livres facrés n'au–

.ront pas une origine plus refpeélable.

Spi11o.(d

avoir étonné

&

fcandalifé

1'

Europe par une

rhéolog•e qui n' avoit de fo ndement que

l'

autoricé

de fa paro!e.

11

ne s'égara pa•

ii

demi. Son premier

ouvrage n'éroit que l'e(fai

ue

res (orces.

ll

alla bien

plus loin dans un fecond .

Cet

autre écrit ea fa mo

rale, ou donnant carriere

a

fes méditations philofo–

phiqoes. il plongea ron leé\eur dans

le

fe in de l'a–

rh<!ifme. C'etl" principalement

a

ce monflre de har–

dielle, qu'il doir le grand nóm qu'il s'ell fait parmi

les incrédules de

110 1

joors .

ll

o•ea pas vrai que

fes (ethreurs foienr en gran

ti

nombre . Tres-peu de

perfonnes fonr

fou~nnées

d'adherer

a

Ca dofrrine,

&

parmi ceux que l'on e11. foupc¡onne, il y en a

peu

qu~

l'uient étu_dié,

&:

t'h~re

c_eux-c-i

il.

en a peu

qui

l'

:uent compnfe,

&

qut fo1enr capables d'en

tracer le vrai plan ,

&

de dávelopper le fil de fes

príncipes. Les plus fincert!! avouenr que

Spinofo

ea

mcompréhenfible, que fa philofophie fur-tout ea-pour

eux une énigme perpétuelle·,

&

qo'enfin s'ils fe ran–

genr de fon parti , e'en qu'il nie avec intrépldité

ce

qu'eux-m~mes

avoient un penchanr fecrer

a

ne pas

croire .

Pou• peu· qu'on enfonce daos c;:es noires té'nébres

QU 11

's'ell enyeloppé, on

y

décoovre une (uite d'a–

<byme~

pu ce•rémérn1re raifonneur s'ea précipité pref–

que des le pfemier pas , de!> propofitions évidemmenr

'fauffes,

&

les aurres contel!abtes, des priocipe ar–

bitraires fubairué's

&Ulll

príncipes namrels

&

ame v€–

rirés fenfibles :

un

abu

des

termes la plüparr pris

il

contre-fens, un amas d'équi voques

;~ompeufes,

une

nuée de comradiélions pafpables .

De

tous ceux qui ont réfuté le (pinoúfme, il n'y·

a

perfonne <jui l'a1t dé-velop6c

a.u!TI

nerremenc,

ni

com–

)ime

XV.

S

P I

393

battu avec

au~ant

d'avantage que l'a fait M. Bayle •

C'el! pourqu01 Je me fais un devoir de tranfcrire ici

un précis de raifonn.emens par lef<¡uels

i1

a ruiné el"

fond-en-comble ce tyaeme monarueux . Mais avanc

el'en f~i

re

fentir le ridicule,

i1

ea bon de l'expofer.

Spillo.fo

(oucient

1°.

qu'une fubaance ne peut pro–

duir

e une. aurre fubaance;

l.".

que rien · ne peut

~tre

eré~.

de nen, pa_rce que _ce feroit une conrradiélion

rna01fene que D•eu trava•llit fur le néant, qu'il ti–

rae

l'~tre

du

non-~tre'

la

lumiere des ténébres

la

vie ele la more;

J•.

qu'il n'y a qu' une feule

fubtÍ~n­

ce .• paree

qu'o~

ne

p~ut

appeller

jubjl1111<e

que ce

qu1 en éternel_, mdépendant. de toure caufe fupérieu–

re, que ce qUl ex1ae par

fo1-m~me

&

néceffairemenr.

Or mutes ces qua lit¿s ne convienne•it qu'

a

D ieu

clone il n'y • d'autre fubaance dans

1'

univers

qu~

D ieu (eul.

Spi11o{a

ajoore que cette fnbl!ance unique, qui

o·ea ni

divil~e.

ni divifible. ea douée d'une infilllté

d'attributs,

&

emr'autres de l'étendue

&

de la pen–

fée . Thus les corps qui fe trouvent dans

1'

univers

font des modifications de cette fubaance en tant qu'

étrndue,

&

que les ames des hommes lont des mo–

dificarions de cecee fubaance en tant que penfée. Le

tou~

cependant

reae

immobile,

&

ne perd rien de

fon effence pour quelques ch1ngemens legers, rapi–

dos, momentanés. C'ea ainli qu'un homrne ne ceffe

point d'erre ce qu'il ell en clfet, loit qu'il veille, foi t

qu'il dorme, foit qu' il

fe repo(e nonchalamrnent,

foit qu'il

a~ille

avec vigueur. E.:outons ce que Bay–

le, oppofe

a

cette doélrine .

t".

11

ea impoffible que l'univcrs foi t une fubaan–

ce unique; car tour ce qui el! étendu

a

oécellaire–

ment des parties,

&

tout ce qui a des parties ell:

compofé:

&

comme les parties de l'étendul" ne fub–

linent point !'une dans l'atltre, il faut nécellairement

ou que l'étcndoe en général ne foit pas une fubllan–

ce, o

u

que chaque partie

de

l'étendue foit uue lubf–

tnnce particuliere

&

dinin.:le ele toares les aun·es .

Or felon

Spi11tij(J,

l'érendue en généra l en l'attribur

d'une (ublhncc: d'un autre cóté, il avooe avec les

a

utres philolophes, que l'atcrib ur d'une fu baance ne

dilrere point réellement de cene fu bllance ; d'ou il

faut conc¡ure que chaque parric de l'étendue en une

(ubllance particuliere: ce qui rUine les fondemens de

rour le

tytl~me

de cet aureur . Pour excufer cene ab–

furdité,

Spinofo

ne fauroit dire que l'étendue en gé–

néral el! dininéle de la fubllance de Dieu , car s'if le

difoit, il énfeigneroit que cette lubllance ell en elle–

meme non-étendue; elle n'eOt done jamais píl ac–

quérir les trois dimenfions, qu'en les créant, puifqu'il

ea

vilible que l'étendue ne peut fortir ou émaner

d'uo t_ujet non éreudu, que par voie 'de création:

or

Spmofo

ne croyoit p·oint que

d~

rien on pfit faire

rien. JI en encore vilible qu'unc lubllance non éten–

due de

f.1

nature, ne peut jamais devenir le fu jet des

trois dimenfions: car commem feroit-il pollible de·

les placer fue oe point mathématique ? elles fubúae–

r:oienr done fans un

fu jet , elles leroient rlonc une

tubnance; de force que li cet auteur aelmettoit une

diainélion réelle. entre la fubaance de Dieu,

&

l'é–

tendue en

~énéral,

il feroit obligé de dire que Oietr

fcroit compofé

de

rleux fubaances diainéles !'une de

l'autre . favoir

ere

ron

c!rre

non-étendu.

&

de l'éten–

due: le

voil~ tto~c

obligé

a

recomlOitre que l'éten–

due

&

Dieu ne font que la

m~me

chole; & comme

d'ailleurs, daas fes príncipes, il n'y a qu'une lubt:.

rance daos l'univers, il faut ql)' il en(eigne que l'é–

tendue

ea

un

~rre

fimple,

&

auffi exempt de compo–

lition que les poims mathématiques; mais n' ea- ce

pas fe moquer du monde que de fourenir

~el

a? ea-it

plus évidem que le nombre millénaire en compofé de

milie un ités, qu'il ea évictent qu'un corps. de cent

pouces ea compofé de cent partles.

r~ellement

dillinc–

tes !' une de l'autre, qui onr chacune l'étendue d'un

pouce?

.

Pour fe débarraífer d'une difficutté ú prelfante.

.Spinofo

répond que l'étendue nl'ea pas compofée de

partí~,

mais de modificatioos. Mais a-t-il bien

p~

fe promettre quelqu'Jvantage de ce changement de

mot! .qu'il évite tant qu'il voodra le nom de partie.

qu'il fubairue tant qu'i l youdra cetui de

modalité'

Oll

modification;

que fait cela

a

l'alfdire? les idées que

l'on attacbe au mot

parti~,

s'elraceront-elles ? ne lea

appliquera-t-oo

(Y.!

S

au mot

modi/ication

r

les úgnelll

&

les

caraéler~

de diff'érence IÓnt·ils moins réets.

ou moins évidens, quand on divife la

matie

re ert mo..

dificatioos , que

qu.an.d

on ls qivife eo.

parti.es,

i vifiona

Ddd

~e