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~so.

r

~ulon

travaille en France,

&

on ne s'en fert goere

que pour les c!coffes les plus riches, com111e velours,

raffetu, damas, b'rocards ,

&~.

11

y a aulli une autre

e[

pece de

flie

bouillie qu'on

pn!pare

a

aller au moulin en

1~

faifanr bouillir ,

&

qui ne peut pas recevoir cecee

pré¡>.~rarion

fans avoir

auparavanr paOé pat l'cau chaqde ,

.Il ell défentiu pa,r les

~oi.s

dp

France de mNer de la

jot

e cru

e avec la

joze

hou1l11e, paree q!Je cela 6reroir

la

ce.in~

ure,

&

que la

foie

crue gace

&

coupe la

(oie

b

ou!

lhe.

Lafoi~

t8rfl

&

retorfo,

ell celle qui indépendarn–

me¡tt du filage

&

du devidage, q de plu$ pa(fé par le

moulin

&

a écé corfe.

Elle

re~oir

cecee préparation par degré ,

[elor¡

qu'on la paOe plus ou moins Couvenr fur le moulin.

Cependanr,

a

proprement parler, les

foies

corfes fonr

celles dunr les fils fonr rors en gros

&

retors enfuice

<Utférences fois,

Soie p14te,

ell celle qui n'ell point torfe, mais qui

ell préparée

&

teinte poQr faire de la rapi(!'erie o¡¡

autres ouvrages

a

l'aiguille .

Soie tPOrimt

o u

de,·

/tu(es orie11tqles;

ce!le qu'on

appepe

propr~ment

a_infi , n'ell pas

l'o~vrage

des

versa

fo¡e

¡

ma•s elle v1enr

d'un~

plante qu1 la produit

d.ans

~es

coffes femblahlet,

a

cclles que porte l'arbre

du cocon • La maciere qui efl renformée Qans ces:.

coffils 1 ell excremement hlanche, fine

&

paOable–

menc luifante: elle fe file aifemer¡t,

&

on en fair une

e[pece de

.foie

qui entre da11s la compofition de plu–

úeurs étotfes des Indes

&

de la Chine ,

Soie

de

Fraile(

.

Ce n'efl que daos

l~s

provinces les

plus méridionales de la France qu'on cultive la

foie,

qu'on plante des mOriers ,

&

qu'nn nourrir des vers

a

.foil.

L~s

principales fonr

le Languedoc, le Dau–

phiné 1 la Provence, Avignon 1 la Savoie

&

Lyon .

Cene derniere ville fouroir

a

la vérité bien peu de

¡o;,

de fon ' propre crí) : mais c'ell un entrepllr confi–

dérahle, ou les

march~nds

de Paris

&

des aurres

villes vopr s'en four11ir :. du-moins

il~

fonr ohligés

de les faire paOer par Lyon, quand

m~me

ils les

ti–

r-erojent •d'ailleurs, foir par rerre

ou pa

r mer ,

On compre qu'il en entre daos Lr.on ,

~nnée

com–

mune,

6009

bailes,

~cene

foixante livres par halle:

defq_uelles

6ooo

bailes il y en a

1400

qui vlennent

du L{!vanr,

4600

de Sicile, I)oo d'Iralie,

300

d'Ef–

pagne ,

&

n eo du Languedoc

1

qe

frovence

&

de

D auphiné ,

·

D ans le- tems que les maQufaé\ures de Lyon éroient

daos un écar floriíT'anr, on

y

comptoic zSooo métiers

employés aux écotfes de

foie;

mais el jes font relle–

ment tomhées, que 01eme en

1698,

il y en avoit

a

peine

4 000.

n

n'y

3

pas moins de dirninution daos

celles de Tours: on

y

voyoic anciennemenr

700

rnou–

lins pour devider

&

préparer les

.foiu ,

8ooo méciers

occupés povr fabriquer les écolfes'

&

40000

perfon–

nes emplo)"ées

a

préparer

&

travailler les

foiu ,

Tour

ce nombre ell réduit

a

préfenr

~

70 moulins , uoo

méciers,

&

4 000

ouvriers ,

Soi's

de

Sicile.

Le commerce des

fo.iu

de Sicile efl

fort con(¡dérahle ; ce fonr les FlorentillS, les Géuois

&

le¡

Lucquoi~

qui le font: ils en tirenc une grande

quancité tous les ans d¡; ce royaume ,

&

principale–

ment de Jl4clline, done une partie fert

a

entrerenir

Ieurs propres manufallure¡;

&

ih vendene le relle

av~::c

profir

a

leltrs voifins

l~s Fran~ois,

&c.

Les Ira–

liens ,

&

furcour les Génois, onr cer avancage fur les

autres peuples, que comme

il~

ont de grands éca–

bliffemens daos cecee tle,

il~

fi>nt regardés comme les

nacurels du pays ,

&

ne payenr poim de qroics pour

les tranfpqrcer .

·

La

fui

e

qu'on fait en Sicile ell en parcie crue,

&

le reffe ea filé

&

mouliné; poQr cet>e

d~rniere

efpe–

ce, celle qui viene d<e Sainte-t,.ucie

&

de M elline ell la

plus ellir¡¡ée , Les

fous.

crues qui ne font poioc rra–

vaillées s'acltetcent tou¡ours argenr comptant; les au–

_rres fe vendenc quelqucfois en échange d'autres mar–

chandifes .

Soiu

ti'

/tali~.

Les

foíes

qu'on tire d'ltalie, font en

partic cravaillées,

&

en partie crues fa ns acre tra–

vaillées , M ilan 1 Parme, Lucques

&

Mod~ne

n'en

fourniflent que de la derniere efpece: Gene. heau–

coup de la premiere ; Boulognt;

fourni~

des deux

forres.

Les

foies

d'

E./P4gne

forJt rouces crues;

&

on les

file

&

on les r¡¡ouliqe ,

&c.

~;n

Anglererre,

~

propor–

tion des

Dllvr~ges

auxquels on !es defline .

Lesfoin (fe

Turquú

[onc

toute~

crues ; no

u~ trQ\1~

S O

I

vons daos le commerce des

foíes

du Levanr un avan-.

tage .qui manque dans cclles de Sicile; c'efl que les

dermeres ne peuvenc venir que dans une faifo n par–

ticuliere de l'année; au lieu que les premieres peu–

venr

~ere

amenées en toures faifons. On

les tire

d'Alep, de Tri poli, de

S~yde,

de l'ile de Chypre

de Clndie,

&~.

Mais la principal e vil!e de Commerce'

particulieremenr pour les

foi~s

de Perle, efl Smyrne:

Les

(8ies

y arrivenr en caravanes, depuis le mois de

Janv1er ¡ufqu'i\ celui de Septembre: tes caravanes

ae Tanvier fonr chargées des plus fines

.foiu;

celles

de Février

~

de Mars les apportent rouces inditfé–

remment;

&

c~lles

des

autre~

¡nois ne fe chargenr

que des

plus

grollieres ,

Elles

vi.en~

enr

rouces des diiFérentes provinces de

Perfe , prmc1palemenr de ce!les de Qu•lan

&

Schi–

rev~n,

&

de la ville de $chamacl¡ia, qui fonr licuées

pfl!s des hords de la 111er

Cal'pi~noe :

un auceur hol–

landois prétend

qu~

ces trois places ne fourni{f'enc pas

moins de

30000

halles de

.foie

par an. Ardeuil ou Ar–

dehil, aurre ville de Perfe qui n'efl pas éloig11ée des

pays ou on fair la

foie,

ea le lieu ou on la Mpofe

&

d'ot) les ca ravannes prenne11r le chemin de Smyr–

ne, d'Alep & de Conllantinople: & cette ville &

celle de

Sch~inachie

onr coujours <!cé regardées com–

me le centre uu commerce de la

foie,

quoiqu'on ait

tiché plulieurs

fois

de l'éloigner ae Smyrne

&

de la

M édi tQrrpnnée, .en faveur de

I'Arch~ngel

&

de la

mer

Bl~nche.

en les .tranfporrant a-traversla Jl4ofco–

vie par le Vol¡:a

&

la

D oüine , qui font deux tleu–

ves qui

traverfen~ l~s

principales provinces de

~e

valle empire,

Ce nouveau coQrs des

foies

de Perfe en Europe fut

d'abord propofé par Paul

C~nrurion,

génois, au czar

Bafile, fous

le pootificaf de Léop X. Les

Fran~ois

eurent le meme dellei11

en

¡6~6.

Le dt!c d'Holflein

envoya en

16¡¡

des ambaffaueurs

a

la cour de- Perfe

précifément daos le

m~me

de(fein ;

&

en

1668,

le czar

Alexis

Jl4ich~l

fit lui-meme cecee enireprife ; mais il

en fue détqurné

p~r l~

révolre des Cofaques

&

par 111

prife d'Allracan ,

·

En

1668,

le commerce des

foiu

de Perfe fue un

peu

déto\lrn~

de Sf11Y,l'11e

~

caufe d'un rremblement

de terre qui houleverfij toure la ville;

&

fans douce

certe rranslation de commerce fe feroic faite, f.111s les

puiOans moyensque les Turcs mirenr en a;uvre pour

l' cmpécher . Quoi qu'il en foir, Smyrne ell cou¡our$

demeurée dans fon ancienne poffelhon;

&

les iliffé–

ren~es

narions de l'EQrope continuenr toujours d'y

envoyer leurs ·i!orres,

&

q'en cranfporter les

.foies:

&

les chofes refleront fans qouce daos cer état,

it

moir¡s que les conquEres que le der11ier czar a faites

le long de la mer Cafpie1¡ne, ne mettenr fes fuccef–

feurs en étac d'exécucer ce

gr~nd

projer que

lui-m~me a eu certainemenr en vuc .

·

Soies

de

111

f;hitJe

&

t{11

.111pot¡ .

D iiFérentes provin–

ces de la Chine font

li

aóondaores en meuríers,

&

d'un climarli favorab.leauxvers

ii.foie,

qo'on ne fa u–

roir concevoir cambien elles produifent de

foir;

la

feul e province de

Tcheki~m

pourroir fuffire

a

en

fournir toure

l~

Chine 1

&

mEme une grande parrie

de I'Europe . Les

foies

de cette province fonr les plus

eain¡ées , quoique ce\les de Nanquín

&

de Cantoll

foienc excellentes .

Le trafic

d~s

foit¡

ell le principal commerce de la

Chine,

&

celui qui 0 ccupe le plus de mo11de. Mais

les marchan<;ls européens qui y rrali,quenr, furrou t

en

foies

rravaillées, dojvent bien prendre garde au

filage,

&e.

paree que ces

.foie¡

fonr fujettes

a

avoir

heaucoup de dechet, comme la compagnie fransoife

des IQdes orientales l'a éprouvé dc:puis

p~u

a

fes dé–

pens .

Le Japon ne fourniroir pas moins de

foie

que la

Chine, fi

les Japonois , qui ronr un p.euple barbare

&

(oupgopneQx , n'avoienr interdir rout commerce

avec les étrangers, furcout

avec

les EuropéenS1 ex–

cepté la [iollande, qui y ell

re~ue

daos des termes

impies que <favernier rapporce, 111ais que nous ne

pouvons pas croire. Au(li les Hollandois fe font effor..

cés de

Ji;

difculpc:r par la plume de piu(ieqrs écrivaim

fameux .

Les

(oies

des états du grand-Cflogol viennenr rou–

res de Kafem-Bazar, ville lituée daos le milieu des

recres, d'ou elles font rranfporrées par un canal de

quinze lieues daos le Gange, d'oil elles font encore

rranfporcée~

a

quiuze autres li(!ues plus avant jufqu'a

l'emhouchure de la fameufe riviere de l'Iodoflan.

L~.

foie

de Kafem-Baz¡¡r efl jaunatre 1 comene fQnt

aull~

celle§