Table of Contents Table of Contents
Previous Page  245 / 824 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 245 / 824 Next Page
Page Background

S O I

-

R

*

lf

*,

de la

fa~on

dont ils en parlent, fert plut8t

a

fe

conlirmer

qu·~

l'éclaircir'

&

encare moins

a

le

r~foudre .

L'au

rorité de l

a chofe jugée

(e)

ne milite pas moi ns

qu~

les

princip.es

en faveur du mur de P iémont: en–

fin

rl

a

pour lur l

'expérrence de

~oute

I'Europe . Muni

de tanr de tirres, peut-on lui refufer une préférence

auffi juftement acquife; préférence d'ailleurs dont il

a

été déja jugé digne par l'épreuve qui en

a

été faite

en

17-48,

en préfence de Meffieurs les iotendans du

commerce, chez

M.

le Tourneur, l'un d'euy?

L~

perfeélion de ce tour n'a poinr échappé aux

lqmieres de

M.

Rouillc!, [ecrétaire d'érat, fous les

yc!ux

duque!

il

a paru . ,, j'ai vu (/) , dit ce fa'>'aot

, miniftre, le rour du íieur Othon, qui ell celuj du

,., Piémont :

j'ai vu foo devicloir,

&

j'ai

ére

con–

"

tenr de l'un

&

de l'autre

».

Cene approbation efl

un

garant alfuré de celle

qu'or~

a lieu d'Jttendre de

rous

les connoi!reurs devane <jui

l'o" renouvellera

l'épreuve du tour de

PiélllOil~'

ti

le confeil le juge

a

propos .

L'importance du tirage ou filage de la

flie

démon–

rrée par lui-mlme

&

reconnue par l'unanimité des

f.1briquans de l'Europe, rien de plus intére!Iant pour

¡..,

bien du commerce du ro.yaume en général,

&

en

particulier des manufaélures des érotres de

fiie

q11i

en font la brancbe la plu1 coníi.dérable, que d'alfurer

la

mé~hode

de ce

m~me

tirage, par une décifion qui

pronouce irrévocablemenr fur la préférence que la

machine de 1>-iémont mérire l"ur les concurrentes. Et

comme cene décifion doit poner fui' ces deux objeis,

¡

0 •

la flruélure des rours,

2.<1..

leur utilicé; fuppofé

que le confeif

u

e crouvSt' pas, 'luant a-préfent, ees

objets

o.u

l'un des dcux fuffi.famment écWrcis, par

les raifoou expliquées dam

ce

mémoir-e, en ce cas

ríen de plus limpie que d'en faire f-aire la vérilica–

tion en préience de nolfeigACurs les commilfaires du

confeiL, par les dépucés de l'académie· royale des

Sciences, conjoinremcnt aveoceux du commerce,

&

des. manufaauriers , artilles

&

connoilfeurs .

Ce.tte pr-écautÍOI). qui efl conforme

a

la fagefie

&

aux. maximes du conf"eil, diflipera j.ufqu'au doute le

plus leger'

&

acquerra infailliblement

a

la machine

ile Piémont une plénicude d'é(ldence,

ii

laquelle fes

adverfaires , s'il lut en reiloit encare al"ors,

ne

pou•-

ront réfiller.

.

1

Autres obflrvatiuns fi•r

/~ tirag~

der

foiu .

Quoi –

que l'explicatron de la méthode dont les Piémontoís

le

fe-rvem pour tirer leurs

(oies,

paroi!Fe íuilifante pour

¡>arveoir

ii

cette perfeélion qui leur e(l; commune, il

fcr0ir néanmoins néceffaire d'établir un ordre . qui,

fans excirer les murmures que caufenr ordinairement

les nouveaurés, ¡ur .rendre le public cértain de la

fcli dité du gran

ob¡er qu'on fe propo(e .

L'ordre qu'on fe propofe d'étal>lir, pourroit erre

une e(pece de cégl-emenr, qui pfir concerner roures

les perfonnes

t~ui

s'appliquenr

ii

fa.i re des

foi.$,

prin–

cipal.ement celles done la mauvaiíe foi peut donner

lieu

ii

de

grand~s d~feéluofirés

dans celles qu'elles

follE

!irer;

JI

u

e peut fe erouver qu<." de perfonnss

femblables

ii.

qui cette nouveaucé dorme de la> ré?U–

gnance ; il efl nécelbire d'expliquer quels font les

abus

qlli

peuvent fe comm.ecrre en pa-reil. cas .

C:etl un ul"age conllam en France, en Píémon-c,

en ltalie .

&

depuis peu dans le royaume de Naples,

que chaq!Je particulier qu.i

f~it

faire des

(oús-,

a la .

liberté de les fa•re rirer

a

ía fancoifie' c'ell-3-dire .

a

canr de cocan&, plus

ou

moins. Cette li berté ne doit

poinc etre l)cée

3.

cenx qui en jnuiffcnr, crainre de

décourager les perfonnes qui

s'appliquen~

a

f:tire des

nouvelles

planrat~>S

de meuriers . Mais elle entraine

apres foi un granel- inconvénienr, en ce cjue, excep–

néanmoins en Piémonr, la

fii4

tirée

a

17

cocons

ell bien fouvent vendue daos les foires ou marchés

(ur le meme pié

&

au méme pnx que celle qui ell ti–

rée

a

13

ou

¡¡

12.;

celle tirée

ii

n,comme fi.e lle écoit

tirée

i\

ro

ou

a

9,

ainfi des aurres. C'ell' a

u

moyen de

cette fraude qui échappe

~·ux

lumieres des plus fa .

meux conooilfenrs, par la finef];e d"e la

foie

tirée, que

tous les organfins de

1'

Europe , autres que ceux de

Piémont, ne font jamais portés

cene perfetiion

ii

nécellaire pour celle des étoffes,

ti

l'on en exceprc

néanmoins cerraines fabriques, qui ayanr des fond;

afiez con(idérables pour arheter dans le tems de la

récolte la quanrité de cocons

don~:

elles peuvent faire

Tome XV.

(•)

Réglemen~

de

Piémont

de

J7>~·

S

O I

l'emploi pendant le courant de l'année , fonc en état

de fournir une quantité proportionnée d'or[!anfi11

égal

&

bien fuivi auquel on donne communément le

nom

d'organjin de tirage.

lndépendammcnr

d~

la

fraude qui peur erre mife en

pratique dans le tira¡¡-e des

foiu ,

cont·crnant la qua

n–

tité de brins fuppofee, la croitade fi néceffaire ¡JOur

l'union des brins qui compofenr le fil,

&

ti mile pour

par"enir

ii

faipe un bel organfin, ne peur-elle pas erre

négligée

¡

Tour le monde fa it que plus il

y

a de C'roi–

fure , plus la

foie

acquiert de perfeél10n ; mais auffi

elle fe tire bien plus doucement; d'ou on doit con–

dure que l'avidité du gain,

&

l'expédirion du tirage

pour vendre promptemenr

lajr»e

tirée ou gréze, peut

occafionner la négligence d'un article auili clfemiel

dans le réglemem de Piémonc, de l'imporrance du–

que! dépand toure la perfeélion de la

.foie .

Il efl peu de F:ibriquans de

foie

en France qui

foient eo état de fe fournir cout-d'un-cou p de la quan–

tité de cocons qu'ils peuvenr faire tirer,

&

done ils

tont préparer la

fo ie-

pour ecre employée dans

leur~

manufaélures,

&

les fairc travailler pendanr le cou–

ranr dmne année, s'ils ne fonc de ceux

a

qui le con–

feil a fait des fouds, o u aceordé des privileges pour

en crouver plus fac:ilement;

il

fa ut done avoir recours

a

cecee mulrirucle de particuliers qui fom rirer eux–

mcmes;

&

c'eft

préci(ém~M

cette quanti

té d

e

Joú

de

différens ti(ages qui altere les organ!ins

q.ui

en

pro–

viennenr: ce qui n'arriveroit pas'

ti on obf

ervoir

a

cet égard la

m~me

regle

qui

efl

pratiqu.ée

en Pié–

mane .

11

efl nécelfaire d' obíerver encare qu'il eft peu de

iabriquans d'éroffes qui achetent les ·

(iiu

ceuvrées

comptanc;

le

terme du paye¡nent erf

toujours au

mpinS d' tllle

année~

if ef\ porté quelquefois

a

plus de

1

mots,

&

cela par

rappor~

au eems long flOllr la

préparation de la matiere

&

la fabricarían

de

l'étoffe;

de forre qu'un marchand

de.Jjlie,

qui au commence–

men~

de la récolte vendra

lajoie

achetée dans le com–

mencement de la précédente, q11'il 11'aura pas pu fai–

re préparer plucOJ:, pour cootinuer fon

~ravail ,

qu'il

oe peur ni ne doit faire difcominuer•, alill d'entrece–

nir fes ouvriers pour ne pas les

perdre

,

(era

obligé

d'attendre plus de deux années,

ava.nt

que de pou–

voir fe procurer le remboudeme

nt tres a

vances qu'il

aura été obligé de fai re en acheranr les cocons de

divers partic:uliers qui ne peuveM vendre que com–

ptant .

11

n'en eft pas ele m!me

des.

particuliers qui fonc

~irer

les

foiu

qu'il$ cueillent: ceux-la ne

lonr pas

obligés

óé

vendre leurs cocons comptant , attendu

leur bien

~ere,

&

le bénélice qui fe erouve íur la

.foie

qu'ils font tirer ,

&

fur les fraudes que quelque;-uns

. peu.vent mettre en pratique, ainfi. qu'elles onr été ci–

tées . lis vendem la

.foil!"

qu'ils font,

a

ceux qui la

préparent pour fa vcndre aux nrbriquans

d'

éroffe.

Ces fabriquans de

joie

n' en aehetent qu'

a

fur

&

mefure qu'ils en crouvem le

d~bouché:

ce qui fait

que rouces ces parties clifféremes , acherées de diffé–

rens particuliers , réunies pour compol"er un meme

balot , ne peuvent fa ire qu'une marchandife ou ma·

riere tres-défeélueufe.

Pour prévenir un abus aufli pcrnicieu>e,

il

feroit

nécelfaire ·de faire un réglemenr íemblable

a

celui de

Piémonr, qui, entr'autres anicles, en eílr un qui af–

fujettit chaque particulier de faire une déclaracion all

charelain ou procureur fifcal du bourg ou village

ou il feroir fa réíidence, de la quanriré de cocons

qu' il

a

cueillis :

i\

<lombien de brins

il

voudroit les

faire tirer': les croifer en conformi té- de la quanrité,

a

peine de ,

&c.

dans le cas ou il feroit une faulle

déclaration : charger eeux qoi· la recevroient, de faire

des vifites exaéles , en leur attribuanc une pnrtie des

amendes encourues , on autre indemnicé pour les ex–

citer

a

veiller: prépofer une perfonne pour fa ire des

vifites générales ourre les parriculieres: enfin ne ríen

nég-liger de

ce

qui pourroit conrribuer

ii

faire des

jotes

parfaites.

Toures les précaurions qu' on pourroit prend1'e

pour parvenir

a

la perfeélion du

tíra~e

des

foies'

de–

viendront inutiles, des

q~u'on

néglrgera celles qui

conduifent

a

la perfeaion de l'organfin, qui oe fa u–

roir lcre parfait, ni

m~me

boo ,

fi .

celui qui le pré;

pare, n'efl pas cerrain de

!a

quanm~

de

lil~

ou

~nns

qui compofenr les fils. On ne fauroJr'erre

rnfltm~

de

G

g

:z.

cer-

{f)

Lettre

du l.S

Aout

t748

a

M. de

Four<¡lleux,

pr~

cureur général de la

clwnbte

des

compres .