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S O
I
place dans la
SogditJIJe
un grand nombre de peuples
q ui
!1e
fonr poinc connus des autres géographes
(D.].)
SOGNO,
(
Géog. mod.)
petite province d'Afrique,
dans 1' Ethiopie occidentale , au royaume de Congo.
Ell e eri bornée au non! par le Za"!re, au midi par
1'Ambrili,
a
u levant par le Pemgo
&
Sundi,
&
au
couchant par la mer . C'eft une province ou
il
ne
crolt que des palmien; maisl'on
y
recueille fur les
bords de la mer beaucoup de fel, dont
il
fe fait .un
grand débit.
LtJtit. mhid. 6. ( D.
J.)
SOJE,
f.
f.
( GrtJm.
&
Hijl . n•t. )
eft un fil mol,
fin, délicat,
&
leger , qui eft l'ouvrage d'un infeéte
appellé
bombix
ou
wr
a
foi~ .
Les andens ne connoi(foient guere les ufages de
la
fli~,
ni la maniere de la travailler : ils la re¡¡ar–
dclient comme l'ouvrage d'une forre d' araignée ou
cfcargor , qui
la
tiroit de fes enrraille>,
&
1' entor–
tilloit aurour des perites branches des arbres. lis ap–
p elloienc cet infeéte
fir
de
Seres,
nom d'un peuple
de Scithie qui le confervoient: c'efi de-la que
lafii~
m~me
erl appellée
firimm.
Mais le
fir
a bien peu
de renemblance aiiec notre
bombix
o u ver
~ fli~;
le
premier vit cinq années; mais le dernier meurt tous
les ans, apres
s'~tre
enveloppé dans une coque ou
boule jaunarre, qui, compofée de petits fils atrachés
en rond, fait ce que nous appellons la
flie.
C'efi dans l'ile de Cos que
l'~rt
de
fa~onner
la
joi~
a
été invencée d'abord,
&
on en donne l'honneur
ii
P amp hile tille de Platis . Cette découverte ne fue pas
Jong-t~ms
ioconnue aux Romains . Oo lcur apportoit
la
foú
de Sérica qui ét"'t le lieu ou on trouvoit les
vers qui la produifent . Mais ils étoient
ÍJ
éloigoés
de tirer av:mtage de cette découverte, qu'on ne put
p as venir
a
boot de leur fa ire croire qu'un lil ti beau
écuir l'ouvrage d'un ver,
&
qu'ils formoient la-def–
fu~
mil le ,·onjeéture< chimériqnes,
Cet entétement fur caure que la
flü
fut une mar–
chandire bien rare chez eux pendant pluízeurs ízecles .
On l'achetoit rneme au poids ele l'or; de !orce que
Vop,[que rapporte que 1' empereur Aurélien refu(a
a
l'impératrice fon épou(e une ;obe de
joi~
qu'elle
IUI demando1r avec beaucoup d'mllance, par la rai–
foo qu'dle cou reroit rrnp. Dans la fui te, deox moi–
nes arrivanr des Iodes
a
Contlanrinople ep
sss,
ap–
p~rterem
avec . eux une grande c¡uantité de vers a
flu,
avec les mfiruét10ns néceOaires pour faire éclo–
re
le~
reufs. élever
&
nourrir les vers' pour en tirer
la
flu,_
la liler
&
la travarl ler : apres quoi on établit
~our
cela d S manufaétures
a
Athenes' a Thebcs
&
a Corinthe ,
"
Environ l'an
II
~o
Roger roi de Sicile établit une
n¡anufaéture de
flu
ii
Palerme
&
une autre en Ca–
la~re,
q u1 _furent dirigées .Par des ouyriers qui fa i–
foient parpe du bu no qu'rl a,·oit remporté d'Athe–
nes, Cormthe,
&c.
dont ce prince
~voit
fai t la
con~
q uete clan, (on expédition
d~
la Terre-fainre . In fen–
fib lement, a¡oute
Mé-Leray,
le refle de 1' lralie
&
de
l'Lfpagoe apprir des Siciliens
&
des
Cal~brois
la
1111,
nk re de gouverner les vers
a
(oie
&
de travailler
la
j oie ;
&.
a
la loog ue' les Frall(¡OIS par droit de voi-
\. finage, Com¡nencere• It
¡\
les ÍmÍter un peu avant le
r e¡;ne de
Fran~o1s
premier .
· L<s grands avanrages qui revenoient de ces nou–
velles 01anufaétures donnerent envíe
a
J acques ). roi
d'Anglererre de
les introduire daos
Ion royaume:
il
recomm~nda
pluízeurs fois do haor de ron tróne
~
engagea les tl>jets, daos des termes bien preffan s:
a planter des mOners,
&c.
pour la
r¡ourrirure
d~s
vers
a
flie :
mais malheureuremenr cela ne rénl!it
pas . Cependant
il
paroir par beaucoup d'expériences
qu'on trouve dans les
11:at¡fá/Jigns
philofiphiquu
&
31ii<!UrS, que le ver a
jote
profite
&
travaiiJe au{fi–
bien a toUS égards cjans 1'Angleterre
1
qu'en tou r au–
tre endroit de l'Europe.
·
_Le ver
a
flie
efi u n infeét.e q}li n'etl pas plus ad–
mirable par la matrere préc1enle qu'
il
fouruit pour
difiérenres étoffes, que par toutes les formes par lef–
quelles il pa!le ayant
&
apres
s'~tre
enfermé daos la
riche coque qu'il fe fait
l ui-m~nie .
D lun petit reuf
a-peu-pre~
gros comme la téte ú'une épingle
~ui
efi
fon prem1er état , Il deviene un petit ver d'une cou–
Jeur .
bl~nchhre.
&
tiran_r !Íir
1~
jaune . _D•ns cet
état 11
fe nourn¡ de feuilles de mílrkr, ¡ufqu'a ce
que venant en marurité
1
il s'enferme
lui-m~JT)e
dans
une coque ou enveloppe de
flit
ele la grolfeur
&
de
la figure d'un reuf de pigcon ;
&
fe change en chry–
falade. Il refie dans cet état fans aucun figne de vie
sor
ou de
mouvem~nt,
juíqu'a ce qu'enfin
il
fort de
cet état pour devenir un papillon;
&
fe fait luí-me–
me eo[Uite
UD
paff3ge a-travers fon tombeau de:'
flit.
Aflres quoi ceffant réellement de vivre, il fe prépare
!
foi-m<!me une autre vie par les petits reufs ou la
fernence qu'il pond,
&
que la chaleur du printems
a
ide
a
éclore'
Poyez
I NSI!C TE .
Aulfit6t que le ver
i\
(oic
a
acquis la gro(feur
&
la force né
ceflaire; pour (aire fa coque,
il
fait fa ,
toile; cu c'
e.flainfi qu'on nomme ce tiffu leger qui
efi le commencement
&
le fondemem de ct-t ouvrage
admirable: c'efi
a
quoi il emploie le premier jour .
L.e fecond jour il forme le commencement de
ja
co–
que ,
&
s'enferme dedaos avec
ía
(oie .
Le troiúeme
jour
il
efi tout-a-fait caché,
&
il emploie les jour&
!uivans
a
épaillir
&
fortifier fa coque: il travaille cou–
jours avec le
m~·me
bour, qui
jamai~
ne fe ca!le par
fa
faute,
&
qui eli ti fin
&
ÍJ
long, que ceux qui l'ont
examiné avec attention , affurent que fans exagérer,
la
fli~
que chaque coque contiene fuffiroit pour for–
mer la longueur de
6
mili es d'Aogleterre .
Au
bout de dix jours, la coque efi clans fa perfec–
tion : il faut pour lors la détacher des feuilles de
mil–
rier ou le ver l'avoit attaché. Mais ce poi m
dem~nde
beaucoup d'artention; car il
y
a des vers qui font
ph¡s pareffeux les uns que les aurres:
&
il eil dan–
gereux d'atteudre qu'ils re ranent eux-m@mes un paf–
fage, ce qui arrive autour du quinzieme jour de la
!une.
On confe¡-ve les premieres coques, les plut fines
&
les plus forres, pour en avoir des reufs: on devide
les aurres avec foin : ou
ÍJ
on veut les gardcr routes,
ou bien s'il y en a trop pour pouvoir les devider
toutes a-la-fois' il fau t les mettre quelque tems dans
un fou r dont la chaleur foit moderée, ou bien les
expofer pluízeurs jours de luite
a
la plus $rande ar–
deur clu (oleil, afin de faire mourir !'infecte qui fans
cette précaution ne manqueroir pas de fe fairc paf–
fnge pour fortir
&
faire ufage des nouvelles ailes
qu'il a acqui(es dans la coque.
Ordinairement oo ne devide
qu~
les plus belles
coques. On meta part celles qui font doubles, ou foi–
bles , ou trop gro(fieres: ce n'efl pas qu'elles foient
mauvaifes; m3is paree que n'étant pas propres pour
~tre
devidées
1
on )es re(erve pour
~tre
filées en éche–
veau.
11
y
a des coques de pluízeurs coul eurs ; les plus
Órdinaires font jaunes
1
orangées, ifabelle, ou cou–
leur de chair . Il y en a au(fi quelques-uns qui font
verd de mer, d'autres couleur de foufre,
&
d'auwes
blanches: mais
il
n'efl pas néceffaire de (éparer les
couleurs
&
les
nu~nces
pour les devider a parr; car
toures ces couleurs fe perdeot dans les autres prépa–
rations nc.'cell:1ires
i!
la
fli•.
L es différentes préparations que la
flie
effuie avan!
que
d'~rre
propre
a
~tre
employée dans les maoufa–
étures d'étoffes de
flie,
font de ja liler
1
la devider,
la paífer au moulin, la blan<!hir
&
la teindre .
Nous donnerons
a
la fuire de cet
ortict~
la maniere
de la liler, devider, paffer au moulin, apres avoir
parlé des diiFérenres torres de
flie .
Quant a la maniere
de la blaochir
&
de la
teindre, nous renverroos
a
l'tJrticle
T ¡¡JNTURE •
On dorme
a
la
flie
différens noms, fuivant les dif–
férens
état~
daos lefquels elle eJl;
Soie crue,
el[ celle qu'on tire de la coque fans fe u
&
fa ns coétron: tell e efi toute, ou du moins la plus
grande partie de cell¡: qu'ol] fait yenir du Levanten
Anglererre .
.
Dans les manufaaures de
flie
en France,
la
plus
grande partie
d~
cene
Ji!i;
crue IJaOe pour
~tre
un
peu mei lleure qu'uoe efpe1=e de /in fleuret : cepeA–
darJt elle fai t un
ñi
lu i(ant,
&
fert pour les manufac–
tures d'érotres de moyen prix. Nfais les
(oíu
crues
du Levant, d'ou nous tirons
la plus grande parne
des nórres, font extrémement belles
&
fines . Certe
différence vient de
ce
qu'en France on ¡erre les meil–
leures coques dans l'eau bouillal]re pour les liler
&
les devjder,
&
on ne fuir
de foi•
crue qu'avec le re–
but; au iieu qu'au Levanr on ne faic ce que c'efi que
de liler
&
clevider b
flie
au feu ; mais on envoie
toutes les
.foiu
en baile ou paquer , telles qu'elles
onr été tirées de deffus les coques , de forte qu'on
ne les diftingue que par leurs qualirés
defint , moymnt
&
groffi .
Soie
bouillie,
efi celle qu'on a fait bouillir daos
l'eau , alin de pouvoir la filer
&
la devider plus
faci–
!cment . C'eflla plus fine de toutes les fones
defoin
qu'on