SI N
immenfes
·&
les pieces précieufes dont cecee vil le écoic
r emplie, il ne vouluc recenir, die Srrabon, que la
fphere de Billarus, célebre allronome, done le nom
cependant ne fe CCOUYC: que dans cet JUteur,
&
la
fidcue d'Antolycus , du cifeau de Schénis, farneux
fculpceur.
Les Sinopiens regarde.rent cee
~vél)emenc
comme un
p ré!age de la renaiífance de leurville;
&
ce fue pour
en conferver la mémoire
~
la pollérité, qu'ils quic–
terenc l'ere des rois du Pone , donr ils s'étoient
Cee–
v is depuis qu'ils éroienr devenus leurs fujecs , pour
p rendre celle de Lucullus, que l'o'l comptoit de i'an
d e Rome
684,
qu'ils recouvrerenc, pour ain!i dire ,
Jeur liberté.
Cependam
a
peine
Sinope
commensoic d'en jouir,
qu'o!lle en fue ilépouillée par Pharnace, qui enleva
aux liabitans une partie de leurs poffellions. Ce prin–
c e, a
r~1
la more de Michridate-Eupator, avoicobte–
n
u de Pompée le royanme de Bofpltore qu'avoit eu
Machares ion frere . Mais il n'eut pa• plutót appris
que la guerre s'étoit allumée entre Céfar
&
Pompée ;
que voulanr pro6ter d'une fi belle occafjon de renerer
daos l'hericage de fes
anc~cres,
il fe jeua (ur le royau–
rne~u
Ponr, prit d'abor<l
Si11opt,
qu'il pilla en parcie,
b an ic D omicien,
gén~ral
d<.> l'armée romaine en Afie,
&
conquic
en
eres peu de cems,
Jes
écacs que fon pe–
t:e avoi c pollédés.
Mais wuces fes prolpérirés s'évanouirent prefque
en un iofl.anc . Céfar, viél rieu.x de
(es
ennemis , paOe
en diligeocr d'Alexandrie en Syrie, l'an de Rome
706,
vole de-n dans le Pone, ou il ne fait que pa–
rolcre pour vaincre Pharnace,
&
c3iller fes croupes
en
pie~~s
a
la fameufe journée de Ziéla, lieu qui,
plufieurs nnnées aupdravam avo1t écé
fi
fu nelle aux
R omains, par la viéloire importante que Mirhridate
y
avoit remporct!e concre Triarrus, lieurenane de Lu–
c ullus; ain6 le nom romain fut ve!Tgé de l'affronr
qu'il avoic
re~u
en cet endroic, ou Céfar en monu–
menc de fa vidoire, fir dreífer un crophée,
a
l'oppo–
fice de celui que M ichridate
y
avoit fait élever
a
la
honre des Romains .
Apres le gain de cette bacaille , couc téda au
v~il:queur; le royaume du foot rencra fous l'obéiffance
de la républ :que romaine ,
&
Phar11al!e, qui s'étoir ,
fauvé dans
Sinopt
avec
mi li~
cava!iers feul emenc,
fue obligé de rendre certe
vil
le
a
Domitius Calvinus,
lieucen~nr
de
Cé(~r,
&
de s'cnfpir·par mer daos le Bof–
p hore' ou il n'eut pas plucóc mis pié
a
terre' qu'un
d es grand du pays , qui s'étoic foulevé comre lui , le
tit perir,
&
s' empara du royaume
Sinope
érar¡t ain!i combée (ous la puif1:1nce des Ro–
mains' n'euc pas moins
a
fe louer de la générolité de
Célar, que de cclle de Lucullus: il fonda le premier
dans leur
vi
!le une colonie romaine.
·
Ces colonies
~toienc
autant de garni fons romaines
répandu~s
de toures pares , pour recenlr
&
affermir
les nouveaux fujets
d~ns
l'obéi(fance, les accourumer
in!enfiblelllent
a
la domioacion romaine.
&
leur en
faire goarer
a
)a
longue les lois
&
les coutumes.
C'écoic d'ailleurs la digne récpmpenfe des cravaux
&
des fatigues milica ircs du foldat vérera n ,
&
une dé.
charge de cen e mulcicude prodigieu(e de cicoyens
>
d one Rorne fe crouvoit
~ccablée.
On avoir foi o de meccre ordinairement ces colonies
dans les lieux les plus avantageux
&
les mieux fitués
d e chaque concrée, furtouc dan$ les villes capitales
&
dans
le~
n¡étropoles , De cout¡Js les villes
el'
Alie ,
Jinop6
1
,¡~nc
a
cauCe de fa licuncion , que de fa
pt~if
fance lur mer, fue uoe de celles o
u
il convenoir le plus
de mecere pne colonie ,
&
<le
la rendre floriiT:mte .
M.
Vaillan~
s'écoit peri'i¡a<Jé rrQp
lége~ement
que
Lucullus avoic fa ic le pren¡ier de
Sh¡op~
une colonie
romaine , Ce n'eil pas. ain(i
qq'~n
onc écric lts anciens
auceurs , que cec ancoquaore, co¡e lai-meme . Scrabon
parlant
d~
la prife de
Sinop~
par l.,ucull us ,
die
feule–
menc que ce général lailla
ccrce ville
[ou~
e
qui
concribuoit·
a
l'eo¡bellir'
&
qu'il fe cqocenta di! fair.¡J
enlev~r
la (Jlhere de Billarus,
&
la,nacue d'A-ntoly¡:us,
ouv~ages
du fameux fculpteur Sthéni1; c'efl.
q~elques
lignes plus bds que ce géagraph\' ajoute, que
Sitlopt
~toit,
Cle fon cems
colonio
romaine,
•••
l f
•tLl
'f'•lf'•'•'
.,¡,..,.,.,
11/unq
de-1~
il
cfl.
~if6
de voir, que cecee co–
lo!!ic n'avoir pªs
éJ~ ~¡~blil!
par Luc4llus ;
1
qr
¡¡
ce
fa1t eOt écé vrai, Scrabon eu
~uroit
fait menciqn plus
h aut, en parlane du craitement que
Sinop~
re<,;ut de ce
gé~6ral.
A.P.pien die
feulcme~t
que
L~cullus
rendir
~
limop6
la lobercé . Ain!i aucup des anCieM
a~ceurs
ue
<Üt que cette ville
aiPj!t~ fai~ coloni~
par Lucujlus,
SI N
L'époque de
Sinope
marquée (ur la
méd~ill e
de Gor–
dien Pie , fra ppée a
Si11ope ,
&
fi bien expliquée par
M . l'abbé de Fonrenu, prend
(on
.:ommencement
a
i'an de Rome
684.
L'époque marquée fur les médail–
les de
M.
At:rele
&
de Caraca lla, commence a l'é–
cablilfemenc de la colonie romaine par Jules-Céfar
l'an de Rome
707.
Cene double époque a été
cr~s:
bien remarquée par M. Vaillane; elle fe crouve au–
jourd'hui encare mieux confirmée par une médaille
de. Néron
&
d'Odavie , que le P. Fmelich a fai t gra–
ver,
&
par
qt~elques
aueres done on tui
a
commuui–
qué la defcripciou .
S1nope
ayant re<¡u rant de bienfairs de Céfar fit
gloire de pon er ilans
(es
médailles le nom de
c~lo
nie julienne,
•·ofotlia julia Sitropt.
Augulle lui ma in–
tine apparemmenr fes franchi(es
&
fes privileo-es daos
le voyage qu'il fir
en
A6e, l'an
u
de foo
~m
pire,
&
de Il:omc
743 ,
car elle joinc la quali té d'Augulla
avec celle de J tliia dans quelque<-unes de fes médail–
les;
colonia J ulia Aurufla Sinopt
d:tns Vail lanc, au
revers de Caracalla ;
colotlill AnguJla Sinopt
daas
M ezzabarbe, au revcrs de Gordien-P ie.
J'~i
déja
peuc-~cre
remarqué
a
l'arcicle
'üAPIS ,
(
&
¡en parlera¡ plus
a
u long au
mot
'f.I!:~!PU:
DE
SÉ–
RAPrS )
que ce díeu des Egyptiens écoor celui
de Si–
nope
,
J.:
que ce ne fut pas fans de grandes railo ns,
qu.: les Sinopiens prirent Jupiccr Pi
u
tus,
c'efl.-a-dire~
Sérapis pour leljr divinicé cucélaire ; car ourre que
plulieurs auceurs prétendenr que ce fut J upicer
mE–
me,
~
non pas Apollon qui cranfpo rra
efe
G rece en
Alie
Smopt ,
fondatrice de la ville de ce nom; les Si–
nopiens éroient
:ft¡(jj
perfuadés que c'étoic
a
j upirer
Pi utus , dieu des mines , qu'ils étoienr redevablcs de
l'opulence ou les metroic le grand crafic qu'lis fai-
. foienc fur tou¡es les có res de la mer Noire, d'une
quancicé prodi$ieufe de fer qu'il• riroienr des mines
de leur conrree,
&
des p.tys voilins:
r~ ifon
pour
!a–
quelle vra i(lemblablemenr Pompnni•Js Mela nomme
les Sinopiens
chalybu,
c'e!l-a-dirr: , comme l'e.vpli–
que Euí}ache
(ur
Denys le g,!ographe,
forgt!ronr,
artifa ns , ou marchanrls en fer,
&
leur C"dnton
Cbil–
{ybit,
con;me pour faire encendre' que les habicans.
s'adonnoieot fur-tout
a
la fabrique du fer.
&
qu'ils
en ciroicnr lcur principale richelfe .
O uere le pro fic immenfe que le négoce du. fer pro–
dui(oic aur Sinopicns, l is en ciroienc encore u" t res–
conlidérable de la peche du chon, qui fe fa ifei c (ur
leur rivage , ou en cerrain cems, felon Scraboo , ce
poillon
{~
vendoit en quanticé , raifon pour laquelle
ils le repréfeneoíenc fur leurs monnoies, contme il
paro!
e
par les médailles de Géca . Ce poi ífon venoit
des Pa·lus-Mé.;¡tides, d'ot'i il paflñic
~
Trébizonde
&
a
Pharnscie, ou s'en faifoí t la premiere pt'che; il al·
loic de-la le \ong de
In
córe de
Sinope
oü s'cn faifoic
la feconde
r~che
1
&
craverfoic en!uire jufqu'a By–
z•nce, ou s'en fa!loi c une troilieme peche. ,
La cerre de
Sinop~
vanréc par O iofcoride, Pline
<1,:
Vi truve
1
éroic une
~fpece
de bnl plus ou moins
formé , que
1
on trouvo¡c a1 trefoi au voifina<rc de
acece
vílle,
&
qu'on
y
apporcoit, pour la dillrobuer
a
l'écrangcr; ce n'étoit au rene qu'un petit objet de
commerce pour le Sinopiens: plulieurs
~urres
villes
de la Grece avoiqnr des bols encore nlus recherchés,
Voila l'hilloire complen e de l'andenne
Sinop~,
en
y
comprenanc
m~me
eclle de fon commerce .
] e
fe–
n i un petic arric;lc; de
.Si11opt
modeme , n13is J·e ne
puís termine!' celui-ci , lans ajourer un mor u fa–
meux D IOI{Cne. qu e j'ai déja nornmé a la
t~te
des
hon1mes llluJlres done cetce vil(e
a
ácé
1~
patrie .
Ce philofophe /ingulicr,
&
pjf~rr~
dans les manie–
res, mais verrueux
anos
fes príncipes,,
n~quic
a
Si
~to
pe ,
dans la
91.
olymoiade,
&¡
mouruc
a
Corinthe "en
allaac aux .jeux olympiques, la croílieme année de l<1
l
~4
olympiade,
agé
d'environ
90
a[\S, apres avoir vécU
daos
l'~cude
de'
la morale, dan's la rempérance,
&
le
mépris des gran<ieurs du monde.
.
Il
fe (oucioir peu
d'
étrc encerré,
&
cependant il
le fur fple ndidemcnc proche la pnrce de l'ifl.hme du ·
P~loponne(e ;
plufieurs villes de r.rece fe dilpuce–
rent
l'honne~r,
de fa lepulcure. Son combeau, done
parle Paulani,ts, portoi c un chien de marbre de PJ–
ros, avec une épi rarhe.
M.
de Tourneforc
a
vu cerre
épicaphe, qui eJt tres-fin ruliere, (ur un
a
ocien mar–
bre
ii
Ven•fe, darts la cnur de
1~ m~ilon
d'Erizz . ,
L\'S'
habitans de
Slnopt
lui drelluent aulli des flarues
de bronze .
"
11 .
me (emble dnnc
~u
e ceux qui ne profe
nr
a~jourd'hui le nom de D10gene que pour le
rcn~re
Cl•
d¡C\1-
•
\ .