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S 1 N

terre rouge, donr ils fonr

d~s

crayons qu'ils débi–

tenr dans le commerce; mais nous Vflnter la r ubri–

que ,

&

roure aurrc Corre de rerres, bols, craics , pier–

res de mine,

&c.

quelle qu'en foir la czouleur, pour

e rre uriles en médeeine, en recomm;lndcr les verrus

vulnéra1rcs

im~rieuremenr,

e'ell fe moquer du mon–

de, c'ell aggréger eeux qui exereenr l'arr

d'Efcul~pe,

au corps des i'Ctits m1rehands de erayoas, qui éra–

lent

a

Londres fur la bourfe, ou

a

Paris fur le pont–

neuf.

(D.].)

SiNOPE, (

Géog. anc.)

ville de Paphlagonie, liruée

a

u

43e

degré

de latit11de

f<!ptenrrionalc, fur le bord

méridional du Ponr-Euxin , pres d' une riviere du

m~me

nom,

a

quelqnes milles en desil de l•Ha lys,

fur une des villes des plus célebres

&

des plus an–

ciennes du roya11me de Ponr, donr

la

Paphlagonie,

province enrre l' f-lalys

&

le Parrheqius

1

faifolt par,

tie . Ovide

de

PontQ ,

t.

J.

dir :

U1·bs

a¡¡tiqt~a

j11it, Po11ti u lebrat11

Sinope .

J'ai lu, dans les mém, des infc.

t .

X.

in·'to• une

excell eme difrcrrarion fur

Sinope:

en voici le précis,

Cerrc ville, au rapporc de plulieurs écrivains, doir

fa fondario n a

Sin&pe,

une de ces. amazones fameufes

qui habiroiem le long des rivages du Thern1odon,

&

que quelques aureurs prétendenr avoir éré une

colonie des Aamazones de Lybie, que Séfoflris me–

noit avec lui daos fes expédirions ,

&

donr il laif1:1,

dir-on , une parrie fu r les bords de cetre riviere

1

larf,

qu'il p<lfra

dan~

ces

conrrées-1~ ,

Mais d'aucres écrtvains croyem que

Sinopt

,

qui

fonda en Afie la vil le de

Con

nom, écoir grecque d'o–

rigine,

&

fili e d' Afope, petit prince

~cabli

i\

Thebes ,

ou plut8t

a

l>hliatie, ou il étoit· venu de

1'

Afie cl'an–

Jlres des

ri va~es

du M éandre: comme il avoir pafré

la mer pour te rendre eA Grece , on en lit, en lan–

gage myrhologique, un fils de I'Océ:u1

&

de Tethis,

ou de

¡

eprune

&

de Cé rlufe;

&

111 1\euve Afope,

il

qui il donna ron nom, 1Nroir

aucte,

fu ivanr le

m~ me

flyle, que le .M;éandre meme, qui ayant fuivi

A

lo–

pe i"ous les eaux de la mer, étoit venu reparo!ere fur

les re1•res que ce princt¡! a.voit acquifes pres de la

vill~

de Phl ia lie, ou l'higalie.

PaufQ nias fair mention d'un .autre

prin~e,

nQmmé

aulli Afo pe, le plm

anci~n

des rois de P iaré<> apres

Cyeheron. Ce fue lui qui

donn~

fan n•Jm

a

un

a

uere

fieuve appellé

Afope,

qui couloit pres de Thebes,

&

a

I'Aiopie , caneo

o

des envirmís de cette ville.

En ce tems-la les d,ieux , c'efl-ii-dire, les princes

o u (cigr.eurs

de

quelque conrrée' aím

ien~

a

fe fi gna–

Jer par l'enl evemenr des jeunes perlonnes qui écoient

en répurarion

de

beauté. Alope le

phli~Cien

avo.it

,

dit-on, ving r fil ies, enere lefquel les il s'en rr

ouvoi

r

quetques~

unes d<>nt le mér4re

&

la beauré fa ifoienr

beaucoup ele bruit jufqu(l dan' les pay< écranzers . Ce

fu e cnm" le jeunes Ceignenrs d'alors ,

a

qlll en enle–

veroit quelqu'une. Le perle

fou v~rain

ele 1'11e d'Oeno–

ne, qu'on qualifie du nom d.. fup ieer ,

Ce

f.1ifi~ d'Egi~

ne, dont

il

eur Eacus, pere de

~!llée,

qul le fue d'Achil–

le,

&

l'ile d'Oenone fue depuis appell ée

Eglne .

I.,e

fei\¡;neur d•une aurre !le, qu'Of\ honora du nom de

N ept11ne,

raree <:¡u'il <tvoit

pa

ll~ la m

er, (urprir Cor·

cyrc, qu'i emmena d:1os Con

tle.de

Schérie,

<:¡u'~,

nomma

<i~ns

la fuire

Corcyre.

, ~-préf

enr

Corfou .

Un

3Utre corfa ire , qu'on r1 ra

~uili

dlí

nom de

Nept1111e,

pour

13

1neme raifuo , s'aceornmodo de

Sal;~mme,

<¡ui

clonna

(on

nom

:1

l'lle ou il la eranfporrn .

Mars, <;'ell-a-dire, quelque guerrier , ravir Harpin.

ne,

&

un jeune avertturier ven

u du

LeVlnt, qu'011

décora pour cecte raifort du non1 d'

A,pollo11,

furprit

Sino

pe,

lii1C

de~ :~urre>

liilcs d' Ar,)pe, qu'il rranfpurra

jufqu e d:tn' une péninfule ou Cherlonne!e ,¡e la c8re

ménd iouale du Ponr-Euxin, qu'il lui cédu , e1 lt1i laif–

lilnt , di

r-on , C.t virginité. Q uelques ·tuteurs préren–

denc.au

concrairc , bcaucoup plus

vr:~i !lembbblemenr,

q u'i l l'é

poul:.,

&

qu'il en eut un lils nommé

Sy rtu ,

qui, donna Ion nom

a

la Syrie.

La

fi ruarion du lieu ou

Jj,¡ope

evoir

ér~

tra

0

fp lan–

tée de la G "ece,

~toit

rrop clurm.lnte pour pouvoir

ne s'y pas plaire. Cecre princefle s'y fixa done vo–

lonciers,

&

y

jerra les fondemcn¡ de

1~

vi lle de

Ion

nom , qui devmt dans la fui re fi fameul'e .par fes ri,

chefrcs, par le grand nombre de fes habitans, par la

beau!é de fes

é~ifices,

rarlt publics q11e

parciculi~rs ,

par la puifl ance fu r rerrc

&

fur mcr ,

&

m~

me l>ar

les grnnds hommes qu'elle a produies dans les ares

&

les fciQnces, ainli .que Srrabon

&

autr~

auteurs

.!11

rendent témoignage .

IN

IHI

S'il

y

avoit quelque fonds

a

faire fur ce qu'oa rá–

conce de !'origine de cen e vílle, elle auroie commen–

cée vers le tems de l'expédition de Phryxu• dans la

Colehide , ou il époufa Chalciope, filie d'<Beres, roi

du pays , une

gén~rarion

avanr l:i

conqu~te

de la toi–

fon d'or par les Argonaures: car Afope, pere de

Si–

nope,

~toir

conremporain de Sifyphe, roi de Corin–

the,

6(

d'Atamas, roi de Thebes

&

pere de Phryfus,

qui le fue d'A.rgus l'argonquee,

:1

qui l'on amibue la

conflruélion <lu navire argo.

Sí11ope

éroir aufli tan–

¡e, par Egine fa frou r , d'Eacus, pere de Télamon

l'nrgonaure

&

de Pélée. Que la vi lle de

Sinope

aic

écé fondte avant le

voy:~ge

des Argonaures en Col–

chide , c'efl

ce

que (uppofen r D iodore de Sieile dans

Con

hifloire,

&

A

pollonius de Rhodes dans fes argo–

nauriques

1

puifque l'un

~

l'aucre auceur four palier

les 1\rgonaures par cette vjlle.

G'étnit aulli une tradirion conflante chez les habi–

tans de

Sinope

,

qu'1\molycus , fils

de Mercure ,

c'efl-a-dire , de quelque

f~meux

négociant de ces

tems-la,

&

oncle de Jafon par

fa

frour Polyphema,

éroir" venu s'établir dans cene ville :\

Con

recour de

la campagne

q~il

avoir faite fous H ercule coorre les

Amazones du

1

hermodon. On va

m~me

jufqu'a dire

q ue ce canicaine s'étant rendu maitre de

Siuope,

en

avoie

e

nafré les habicans ,

&

s'en

é~oit

fQi t le foada–

teur, en

y

mereanc une nouvel le colonie . Ce qu'il

y a de certain, c'efl que les Sinopiens lui déférerent

les honneurs ljérorques; qu'apres Sérapis ou Jupicer •,

Plurus , A ollnn

&

M inerve, ils les

revé~erent

eom.

me pacron ile leur vil le,

&

qu'ils alloiene le co

0

fulcer

d~ns

Ion temple c;ornn¡e un oracle..

C'efl lui,

peuc.~cre,

que

repréf~nee

une médaille

de

Sinppe,

cieée par Spanhejm, fu r laquelle

[e

voit

un bulle de

h~ros

le calq ue:

~11 r~re ;

&

au revers u

pe

figure; de femme voilée

~v~o

un calque

6(

un javelot

~

les rié.<, p ur

lign•fi~r.,

die M. Sojnheim , l'ama–

zone

S¡,1ope,

fuivan r l'opinion de quelques

aue~ur~,

qui veulent que l'on donna le nom d'

Amazo11e

a

S1-

•1ope

la grecque, paree

qu'ell~

:aborda de fon pays

cbez les Ao1a:1,ones,

p~r

l'embouchure du Therm<>r

don, d'ou Apullon

1~

mena dnns

ll

Cherfonnefe du

Poor-Euxin, ou elle fonda

Sinopt!>•.

C

rre vil le apres avoir éré rres-florifranre ·pendanc

plur¡eurs liecles,

fu~

prefque 'enrieremci•c ru inée fous

le regne d'>Adrys , bifJyeu l de Créfus . Les Cinlmé–

rieos ayanr été chaOés alors de leur

pa.ys

par les Scy–

thes,

Ce>

fauver~m

fur la

e{\

re

inéri

clion:~

le

du, Pont–

Euxin,

&

fe fai fi renr de ·la péninfule de

Si11ope,

~

de plutlours autres· villes de cooféquence de I'Aiie .

MJis H1lyacre , pcre de ·Créfos, lesay.ant

cunrrainr~

depuis d'abanclqnner leurs

conqu~te~,

ils

furent aulfi

obl igés de quicrer

Si11ope ,

qu'ils' :woienc prefque en–

tierement

d~rruice.

En ce rems

h\,

M ;lee, premiere ville de l'Ionie,

&

mere de ph1s de fuixanre

&

dix rcolonies, con1me

le die Pline, fe

trouvan~ rn~lrre(fe

de la Médirerra–

née

&

du ponc-Euxin , jecrair fur Le:Urs .cllres

des~Co­

lonies grecques rle roures

'p~rMt

depuis le lieu appelr

lé le

m11r des

Miléfims

fu~

les bo.r<ls d'u n des bru

du

Nil,

jufqu'a Pamicapéd t'e

0

tréedu Bofphore cim–

q,.lnen .

Mais de t

0

ures les colonles' qu'ils fbaderen e, nulle

oe fu e pl

us céle

bre que celle de

Sino

pe .

Rien ne les

engage~

dava.nr~

ge,

felon Srrabon, a

s'ér~blir

dans

cerre vil

le qu'(ls

trouverenr prd'que clefer(e, que les

charmes

&

les avar¡rages de

Con,

ailicree ,

plac~e

a la

pointe d' une péninfule qui

comm~ndoit

a

la mer de

~ou~

có cés; elle éroir pt·efque inaeeellible par mer

a

cauCe des

roch~rs

quila borduient jufqu'a l'entrée de

fes

d~u x

porrs, l'uo a l'orient,

&

I'Jutre

a

l'occident

des extrémirés de Ion illhme.

Comm.e cer iflhme aum n'avoie que deux flades de

largeur, il éroit tres-aifé cl'en défelidre l'entrée du

córé de terre; ce qui rendoir cerre

Cherfonn~fe

d'un

acces for r dil!icile

<\

l'ennemi .

L'~rablifremenr

des M;ilétiens

a

Si11ope

Ce

fir

vraif~

femblab len-¡ent vers le comrner¡cemem du regne de

C yaxare, dans la

37e

olympiade, ou quelques chro–

noloaues

pl

~eent.la

fon<t•ttion de cette vill\l.

E'.lfe repri

( bien-

eór fon premier éclar,

&

éroittres–

illuflr~

clu tems du jeune C,yrus ,

Apr~s

fa morr, les

G recs

dan~

leur f:1 meufe retraite

taus Xénophon,

ayant pris. leur route par cette ville , y fUI·enr re<_¡us

tre<-favorablement. O urre touees forres de

rafr:~i­

chifremens done ils p

0

uvoieot a"oir befoin, les habi–

tans

leur' fournirenr rous

les batimens nect-fla ,res

pour les conduire

a

Hér:¡clée de Bithynie, ou

plu~

ficurt