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\

SI N

fi eurs débarquerent , pour de-la continuer Jeur

eh~·

m in par rerre .

· Srrabon nous

appr

end que la Yille de

Sinop~

devine

fl

puinanre par

m.er

&

par rerre, que non-leulemer¡c

elle fm fondarrice de pl ufieurs colonies confidérables

{ur

la cllre

méridio~a le

du .Ponc-Euxin, celles que

Trébizonde, Cerafus, Goryore, Armene,

&

amres;

mais qu'elle acquic l'empi·re de cerre mer depuis

1~

Colchide jufqu'aux !les Cyanées, pres de l'encrée du

bofphorc de T hrace .

·

Ses florees pdfferenr

m~me

dan$ la

M~dicerranée,

f?U elles rl!ndirenr, (eIon

crabon, de grands fervi–

ces aux Grecs dans plufieurs combars de mer. Ce–

p endane les Sinopiens, pour fe fourenir conrre

les

puilfances qui les environnoienc,

&

auYqu.elles ils cau–

joienr beaucoup d'ombrage, firent une alliance per–

péraelle avec les Rhodiens, qui depuis que les Mi–

léfiens eurenc pe.-du la dominarion

de

la mer, s'y

écoient rendus les plus redourables .

Une alliance fi avanragcuFe conrribua beaucoup

a

maincenir les Sinopicns conrre leurs voifins, furrour

conrre les

rois du Ponr qui en avoiene conc¡u une

jaloufie violente. La ville

u

e

Si11op~

éroir aufli erop

a leur

~ienféance,

P?Ur

q~'ils_

n' euffenr pas roujours

le deffem de l'elfvalm des qu'tl s'en préfenreroie une

occafion f¡¡vorable .

Mirhridaee quarrieme du nGm,

&

huirieme roí du

Ponr, imaginanc l'avoir rrouvée, fue le premier des

lonverains de ce roraume qui ofa arraquer les Sino–

piens ouveaement . Leur ayane done dédaré 1a guer–

re, il vine aulli-rBr les aíliéger, croyanr les pren–

dre au

d~pourvu .

Mais comme ils eurene le rems

<l'~nvoyer

des ambafladeurs aux Rhodiens,

ils en

rcc¡urenr un fecoui'S 6 prompr

&

li

puiflanr, ainfi

q ue le raconre Polybe , que MirhridHe fue obligé de

lever

)lonr~~femenr

le _riége, apres avoir pcrdu beau–

coup de monde . Cect arnva l'aq des Seleuoides 93

d e Rome

S34·

Mais rrenre-fepr ans apres, Pharnace fon fils

&

fon fucceOeur fue plus heureux: car érane venu af–

ú~ger

ji11ope

par mer

&

par

rerre avec deux nom–

b reure& armées,

lorfque les habirans s'en détioiene

le moi ns, il les forca de fe rendre, fans qu'ils eof–

fen·r eu le re¡ns de fe reconnolcre

~< d'~rre

fecourus

des Rhodiens leurs alliés, qui furcnr inconf<>lnbles

de la prife de ccrre ville. lis firenr roures les renrari–

ves imaginables, mais inurilemenr aupres des Ro–

rnai ns' pour leu'r perfuader de déclarer la uuerre

a

Pharnace

1

qu'ils rrairoiene de perfide.

"

Si11ope

perdir a.infi fa lihehé l'an de Rome S71

apres l'avoir aonfervée g lorieufemenr pendane plu:

fieurs fiecles conrre 'roures les forces des Medes

d~s

Lydiens ,

d~s

Pcrfes , des Macédoniens ,

&

des

pre~

mters fouverams du royaume du Pone , puiflance

done les érars alloienr,

J>Our ainfi dire, jufqu'aux

portes de cerre ville. En elfer, felon Hérodore, l'em–

-pire des Medes fous Cyaxare, s' érendoit jufqu'a

I'Halys qui confinoic au cerriroire de

Si11op~,

&

Pré–

r ie qui rouchoit prefque

:l

l'itlhme de la Cherfonne–

fe de cerre ville., éroic fous

Cr~fus

du royaume de

Lydie; ce fur-Ia ou ce princc , au rapporr d'Héro–

dore, vine fe potler

a

fa premiere campagne conrre

Cyrus;

&

c'etl de-13 qu'il

ravageoir les rerres ues

Syriens , c'ell-a-dire des Cappadociens, que les Grecs

nommoienc alors

Syritnr,

die encore cer hitlorien .

M irhridarc V . fuc.ceffcur de Pharnace fon pere,

ne fe conrenra pas

leul~menr

de réparer

Sinope

rui–

née en p mie daos le

de~n!er G~ge ;

il en tir la ca–

")'>itale de fon éra r,

&

le fé¡our le plus ordinaire de

fa

cour ; mais il eur le malhcur d'y érre aflalliné par

fes confillens

m~mes ,

&

y fue

en~rré,

Les Sinopiem,

en reconnoinance des bicnfairs qu'ils avoienr re<;us

de ce prínct>, luí donnerem le mre

d'Evergete .

i¡u•

ils lirenr

~rwer

fnr leurs monnoies . oa fe

/ir ...._

).Í• t

,.,,.,,¡¡,

,.,

•Ü•t),'l't1

.

Si11ope

ayanr done

éré

emierement rérablie par la

Jibérallré de ce prince, repri c fa premiere fplendeur ;

o n y admíroit fur-coue la magnificence de fes pani–

ques , celle de la place publique, de fon gvmnale

ou académie,

&

de !'es remporrs . La beauré dés f.1ux–

bourgs répondoir

a

celle de la ville ;

&

les dehors

embellis de jardins ngréables , éroiene des plus char–

mans. AuOi Ecienne de Uyzance nommc·r-i l

Sinop~

la

ville l:t plus illullre du Pone,

"':"'

,,.,.,.r..:., ••

ni'"'"' ;

riere

qu'elle méritoit

encare

d'une maniere

plus glorieufe, en mémoire des hommes de Lerrres

qui y avoienr pris naiffanoe, entre lefque ls Srrabon

11omme Diogene le cynique, T imochée le philofq-

/

SI N

phe, D iphile poete comique, Baehon qui avoír éceit

l'hitloirc de Rerle .

Cet~e

ville qui eur Minerve

~

Apollon pour pa–

rroos, doir avoir produtt beaucoup d'aurres fava ns,

done les ouvrages

&

les noms mémes ne fo nr pomc

arrivés

j ~fqu'a

nous , pui(qu' Allérius

~veque

d' Ama–

fée , eémoigne que

Sinope,

vi lle ancienne, érotc eres.

féconde \!n grands hummes

&

en philofophes .

M ais entre ·tanr

d~ p~rfonoages

célebres qui y pri–

renr naifla nce, aucun ne l'a plus

illullrée que Mi–

rhridare, lixieme du nom, die

E11pator,

le f!éau

&

la rerreur des Romains ,

&

que <.:icéron dans fon

Lucullus , nomme avec raifon le plus gra nd des rois

apres

Ale~andre: r~gttm

pofl Alex¡¡ndrum maxinmr .

Ce prince qu.e Ion gour pour les Arrs

&

les Seico–

ces, que fa mémoire prodigieufe qui lui

faifoir en–

cendre

&

parler vingr·deu!l' langues

ulir~es

dans fes

érars.

&

que la valle érendue de ron génie

a

qui rien

n'échappoir, doivenc rendre

recomm~ndable,

l'c

plai–

foic principalemenc a fai re {3 réfidence

a

Sinop~

&

a

Amife : il orna ces deux villes,

&

les rempltr de cour

ce qu'il pur ramafler de plus rare

&

de plus pré–

cieux :

Smop~

&

Amijiu domicilia u gis Mitbrid11tis

omnibtu rebus oma&a

&

rsforta,

dtt Ctcéron ,

pro

Manilio,

Mlis le ml lheur de> g uerres que ce prin–

ce eur

il

foucenir conere les

~omains ,

qui de rous

les peuplcs de la rerre éroienr les feuls capahles de

le vaincre, lui fir

perd~e

cerre ville

&

rous les éraes;

apres

néanmoi~s

avoir gagné huir on neuf barailles

conrre auranr de généraux romains, avoir caufé des

perres immeníes

a

la républ ique romaine ,

&

apres

une réfitlance des plus opiniarses pendanc pres de

erenle années, comre rrois de fes plus fam eux ca–

pi raines, Sylla, Lucullus ,

&

Pompée .

11 y avoir deja foixan re-huir ans que 13 ville de

Sinope

éroir au pouvoir des rois do Pone, lorfqu'elle

palla

fo us

celui des Romains . lis n'avoienr pa dom–

prer enrieremenr M irhridare dans les deux premiercs

~uerres

qu'ils eurenc concre lui fous la oonduire de

:;ylla

&

Murena. Ce prince s'éroi r roujours rel evé

de roures

fes penes , encore plus redourable que

jamais ;

&

la paix qu'il avoic conclue avec eur, lui

fue des plus avanrageufes; mais il

fuccomba finale–

menr daas la derniere guerre ,

&

y périr.

Lucullus qui s

1

éroie Mja ditlingué fous Sylla dan9

1~

premiet·e g uerre concre ce prince, euc dans la troi–

tieme le oommandement des armées romaines.

li

fue

rres-heureuy , remporra des vifroires

con~re M~thri­

dare, le challa de fon royaume ,

&

con,quic la perite

Arménie, avee le pays des l'tbaréniens.

Apres ces glorieux exploirs,

il

rerourna dans le

!loor, ou il lui retloir encare

il

prenure quelques·

unes des principales vilJes, done

Sinop~

écoir la plus

imporranre . Cerre place, devane laquell e il fe rendir

en perfonne, auroit pu tenir long-rems conrre rotires

fes atraques : elle n'éroie pas feulemenc pourvue de

rouces les munirions néceffaires pour une

longue

&:

vigoureu(e défenfe , un grand nombre de pirares de

Ci licie , gens dérerminés , s'y éroienr encare jerrés;

&

de plus elle pouvoic rec.evoir des renforts conri·

nuels par mer, done elle éeoit la ma!rreffe .

Mais la divilion s'étanr mife parmi lc5 chefs, rous

ces avanrages devinrent inuriles;

&

pour furcroic de

malheur , le feu ayanr pris

a

la ville dans un rumul–

re, les Romains y donnerent un affaur général dan•

l'elfroi de !'incendie, la prirenc fans prefqu'aucune

réfitlance,

&

huir mille pirares qui ne pureoe gagner

leurs vaüleauY , fu rene pa(fés au fil de l'épée. Ce rra–

giqu~

événemehr arriva fur

la

fin de l'an de Rome

68¡,

ou ao commencemenr de l'année fuivanre

óR¡¡.

La pluparr des habicans de

Sinope

n'ayane ,pu fup–

porrer l'infolence des pirares qui s'éroiene jetrés dans

c~rre'

place

po~r

la défendre, avoienr été aoorrain\S

de l'abandonner pendanr le fiége ,

&

s'éroienr rerirés

par mer oil ils avoient pu . Lucullus éranr mai_r:e de

la ville, leur manda de reventr dans leurs maüons ,

donril avoic eu grand foin de faire éreindre le feu,

aufli-tór que fes rroupes furent cnrrées daos la ville.

(1

remir aufli rOr les hahitans en

poff~llion

de rous

. leurs bien• ,

&

par un ex

e~

de générofiré,

il

leu~

accorda la liberté

&

le droie de vtvre felon leurs lois ,

aomme le rapporre Apt>ien,

gr~ces

done il favorifa

aulli les habitans

d'

Amife, aurre vtlle capitale du Pone,

&

ancienne colonie des Arhéoiens , qu' Alexancjre le

grand, en confidération de cerce glorieufe originto,

avoir aulli laiflé en liberté.

Lucullus fe fignala encare

ii

la prifede

Sinop•

par fon

téfinréreflement, qui fue eel, qu'enrre

les ¡-iQhe{fc¡

im,