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xp
S'IB
&
daos des lieux diiFérens. des (enuneJ qui re [Oift
données pour avoir le don de prédire !'avenir,
&
qni
o nc porcé le nom de
fivyiiN.
Aux témoignages que
j'ai déja cicés pour ;:>reuve, je pourrois joindre cclui
de' Varron , celui de Cicéron, celui de Virgile qui
die des eh res fi curieu(es lur la
ftbylle
de Cumes,
ceux de Plinc, de Solim, du ph•loloph.e l:lermias,
de Procope, d'l\ga¡hias, de Jamblique, d' Ammian
- M arcellin, de Juflin
&
d'une i11fini ré d'aucres.
.
Mais fi les anciens onc établi l'exiflence de ¡>are•l–
Jes fe mmes, ils ne s'accordef)t ni (ur le nombre, ni
fur la patrie, l).i rur le nom des différentes
jiby/lu.
L e
probl~me
n'éroit pas encore re(qlu an tem>
dt;
!a–
cite;
&
tour ce que les critiques ónr débm!
a
ce lu¡et,
n' en a pas rendu
-la
(olurion plus airée , EfJ donnant ,
comme fai(oit
E'l~raclite
cité par Plutarque, une du.
rée de
mil
le ;ms
a
la
vie de la
fibylte,
on pourroie con–
cilier
les différenres opinions;
&
c'étoir probable–
mene le partí q u'avoit pris Ovicie.
Il
(up_po(e qu'au
tems d'Enée,
lafibylle
de C umes avo•e dé¡a vécu
700
ans,
&
qu'elle devoi r encore vivre pendan[ trois Ge–
cles , D1ns certe (uppotirion, la
fiby/le
annt pu habi–
ter t'uccetlivemenc divers pays,
&
le rendre célebre
dan~
différenres généra cions; elle avoic pu porcer les
différens noms de
D¡¡plm;,
J'
Erophile,
de
Dhnophi–
/e, &c.
An re!le ,
comm~
la
fibylle
ne I)OU5 peut in.
térefler, qu'auraor que Ion nilloi re fe rrmuvera liée
avec celle de l'e(prir num:tiry en général, ou
avec
cd–
le
d'nne nario11 parricu liere; la di(cuflion
d~
ces dé–
tails nous doit
~ere
afl ez
iodiff~rente .
JI
nous (ufljr de
f1voir que par le I]Om de
fi~ylle,
on
· déti ~!loic
des
femmes qui farys
~rre pr~rrelf~,,
&
faos Erre ana.
chées
1
uo oracle' parriculier ,' annon<3oient !'aveni r
~
fe difqier¡r
infpirées . D ifférens pap
&
dilférens
fi ecles avoíery[ cu
leurs./ibyllu;
on conlervoit les pré–
d iélions qui porroie•Jt leurs noms ,
&
l'on en formoit
des recueils .
I,e
pius grand embarras o
u
re font trouvés les an.
ciens, c'e!l d'exrtiq uer par qu el /Jeureux privilege il
s'etl rrouvé de<
/ibyllu
qui avoient le don de prédire
)'avenir. Les P(aconiciens en Ollt am illué la cauCe
ii
l' ul)iOn intime qlle la cr<iature parvenoe
a
Un certarn
degré de periet1ion, pouvoit avoir avec la divinicé.
D '1ucres
r~pporroient
,•erre verru divinacrice des
.Ji–
by/les,
aux vapeurs
&
aux
e~l¡aiai fons
des cavernes
q u'elles
l¡allicoi~nr ,
D'aurres encare attribuoient
l'el~
pric prophé¡ique
J es jibyllu
~
leur humeur fo mbre
&
mélJf)COiique, ou
a
quelque maladie ling uliere .
S.
Jéron¡e a loucenu que ce don étoit en elles la récom–
penfe de leur challeté; n¡ais il y en
a
du moins une
tres.célebre qui fe vanre d'avoir eu qn grand nom–
br~
g'all)ans, · lans avoir éré mariée;
Mil/e ,ibi
1~.'li,
cqnnubia nulla foere ,
JI
eGt été plus court
&
plus fenCé
a
S.
Jérome,
&
aux aurre< PP. de l'Egli (e , de nier l'efprit prorhé–
que ejes
fibyl/es
~ ~
de dire qu'a force de
prof~rer
des
préJi~l1ons
a
!'aventure, elles on r pu renconcrer
que
lquefois; IÜr-tour
a
l'aide d'un commentaire fa–
vor
~t.le,
par lequel on aju!loit des paroles dices a
u
hafa
rd .a
des
f~its
qu'elles n'
a
voient jamais pu pré–
voir.
],.e li(lgulier, c'efl qu'on rccueillir leurs prédiélions
apr~s
l'événetl)ent,
&
_qu'on les mit en vers, quoi–
qu'll n'y a1 t pas la ll)Omdre apparence qu'elles aienr
¡am1i5 prophári(é de <lette maniere; ourre qu'elles
on~
vécn dans <Jes tems dilférens,
&
dans des pays
éloigl)és les
u~~
des autres. Cependant il fe ero
uva
une colleélion
cj~
leur.;
pmphéri~s
du tems de T ar–
q uín le Superbe,
&
ce fue une vieille femme qu i luí
fit préfent de C!e recuei l en I)Cuf livres, qu'on nomrna
¡iyres (ibyllins.
&
<¡U'il
Mpo(~
dans un rous terreio du
temple
d~
J unon au Cap1tole.
Voyez-en
route l'hi!lo1re
au
mot
SJBYLJ-l tiS LIVRES,
(
A11fiq. rom.)
Oua~t a~x au rre~
vers
fib yllms rédigés en huir li–
vre'S ,
&
qu1 lonr Vllihlcment un ouvl'aue du ij. fi ecle
de J , C.
¡10ye~
SJBYL LINS LlvR¡;s
(Hijl."ecctif.)
Cene
nouvelle coll etlion et! le fruir de la
pi~u(e
fraude de
quel9ues
c~rériens
platoni cie_ns , plus zélés qu'habi–
les;
~~~ ~rurent ~n
la compolant ,
pr~¡er
des srmes
~
la reltg1011 chrénenoe,
&
mettre ceux qui la défen–
tloiept
~~~ ~r~¡
de combarcre le ).'aganiCme a
vea le plus
grand av1nrage: comme
Í¡
la vérité avoit
befo.indu
menfoAge pour JrioO]pher de l'crreur.
. · Enfin il y a eu trois colleélions de vers (jbyllins,
fans plrler · de celles que pouvoient avoir quelques
paqic;,uljers.
!;~ pr~mi\!r~
1
~che¡ée
par J'arquin 1 C<?ll•
SI B
renolt trois livres ;
la feconde fut compilée apres
l'incendic du qpitole, mais on ignore comb1en de
li–
vres elle concenoit; la rroifieme
cll
celle que nous
avons en huir
livres,
&
dans laquelle il n'
pas
do~o~reux que l'aureur n'ait infére plufieurs pré 1Clions de
la reconde ,
Mais pour revenir aux
jiby/les
de l'antiquiré , il etl
trop curieux de connolrre la maniere tlont elles pro–
phétifoienr pour n'en pas rendre
ompce au leéleur .
~omme
la Pythie
de
D elphes rendoit quelquefois
les oraeles de vive voix, la
fameufejiby/le
de Oumes
en ltalie, rendoie autli qudquefois les fiens de la
m
eme
maniere¡ c'e!l Virgile, loieneux ol,(ervaccur
du coftume, qui nous l'apprend .
Helen11s
dir
a
Enée ,
en lui con(eíltant de confulter cecee
fibylle
qua11d
íl
feroit arrivé en ltalie, de la prier de ne point écrire
fes prédi1ions fur des feullles d'arbres, mais de les
tui apprendre d'une autre fa<3on: ce qu' Enée exécute
~
la teme lorfqu'il
~
la confu lrer ,
Fo/iis tantmn ne carmina manda,
N e t11rbata v olmt r11p idis Judibria ventis,
Jpfo
;anas, oro .
lEnéi'd,
lib.
1'1.
wn
74·
.L~
Pythíe,
apr~s
avoir demeuré quelque tems fur le
trépié, enrroit en fureur ,
&
dans le tran(porr qui l'a–
gitoit elle rendoit (es oracles; la
.fihylle
éroir lailie
aes
m~me$
fureurs
(orfqu' elle débltOit
les
prédic–
eions.
.
S11bíto non vultus , 11on color tmus,
N on compt-e ma>J{ere com4,
./rrl
pefl11s a1Jhe/111n,
E t rabie j era corda tument , majorque vitferi;
'
N ec mortale .fonans, af/lata efl numine quantlo
]am propiore dei ,
/bid. v.
-+8.
C'eft-la
qu~
Roulfeau
a
puifé ces vives idéés,
O
u
te/
r¡ue
ti'
Apollml le miniflre terrible,
/mpatient tlu duu tlont le
jouffle
imlincible ,
Agite tous fis fin¡
,
Le regard furÚ!IX, la. tite écluvtlée,
Du temple fait mugir la tftmeure ébra11ffe
Par fis cris ímprúJJans.
Des
pr~tres
établis
3
Del phes avoient foi n de re–
cueillir ce que
13
Pythie pronon<¡oit daos fa fu reur,
&
le menoient en vers. lis y a bien•de l'appareoce
qu'on fai(oit
a
peu pres de m!me des réponfes de la
jibylle,
puifque toures celles que l'antiquité nous a
tranfmi(es Cont aufli en vers .
Oo Cait que les óracles Ce rendoient de dilférenres
autres manieres' ou en ronges, ou dans des billets
cachetés ,
&c.
La
jiby/le
de Cumes annon<¡oit les fiens
d'une fas on finguliere, done V irgile nous a inllruics.
Elle les ecrivoit fur dN feuilles d'arbres qu'elle ar–
rangeoit
ii
l'entrt'e de fa caverne,
&
il fallo ir
~ere
a(–
lez habilc
&
alfe-z prompt pour prendre ces feui lles
dans le
m~me
or<ire ou elle les avoic laiflées; car fi
le venc, ou quelqu'aurre accicjent les avoi.r dérangécs,
tour étoit perdu,
&
on éroit obligé de s'e1¡ rerour–
ner fa os efpérer d'autre répoofe .
.
R11pe
./11b
íma
Fata canit, {olii(q11e notas
&
nomina mrmtlat.
Q!!.tcumr¡ne
in
foliis tfe{cripjit carmina virKO,
Dtgerit
111
nrmiemm ,
atqr~e
antroJedr'.fa relinquit .
//la manmt i
mmotalocis
1
t1eque 4b
o~·dine
arlunt.
Verllm. eadem
ver.fottiiiiiS
Cf!IJI
u¡rtfme
'IJell(US
/mpulit,
&
tt
nerast11rhavit jan,ra fronda ,
Nrrmquam deintle ' av o voll'tq1¡tia prenrlere
foxo,
Nec revocarefitus, a11e jrmgere carmina cupat .
}lzconfi•lti abeunt, Jédemqu6 orlere
Jibyllre.
Aine1d.
lib.
/IJ.
vers.
443·
, Au fond d'une grotte, pres du
p~rt
de
C~mes,
, e!lla
jiby//e
qui annonce aux humams les lecrecs
,, de l'avenir; ell e écrir fes oracles f'ur des feuilles
.. volantes' qu'ell e arrange dans ra caverne'
c.u
ils
, re!lent dans l'ordre qu'il tui a plu de leur donner .
, Mais il prrive quelquefoi1 que le vent , lorfqu'on en
, ouvre la porte, déraf)ae les feuilles;
la fiby//e
dé–
;, daigne alors de ralrem'bler ces feuilles épart'es dans
,
fa caverne,
&
néalige de rérablir l'ordre des vers, .
Virgile a luivi i•ancienne tradirion qu'on rrouve
dans Varron,
&
que Servius a confirmée . Au re!le,
rien n'étoit plus célebre en ltalie que l'aotre ou cene
fi/lyl-