Table of Contents Table of Contents
Previous Page  141 / 824 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 141 / 824 Next Page
Page Background

SI B

Les

A11ioirnr,

c'efl ainfi qu'on les nomma, fe

vo–

'f»IIC

comblés de bien ,

&

craignant les révolucions de

1a

forc~ne ,

fongerenc, pour fe maintenir,

a

fe pro–

curer un

ppui dans la perfonne du premier miniflre.

On les écouca favorablement,

&

peu de cems apres

l'empereur de Ruffic fue reconnu par cous les Sama–

jedes pour leur

fouver~in

.

On éleva des forterelfes le long de la riviere d'Oby,

on y mic des garnifoos,

&

on nomma un gouver–

neur

gén~ral

de tout le pays . On concinue d'y en–

voyel· des col onies de rufles,

de

careares , de polo–

nms . On

y

condamne meme .:omme

i\

un exil, des

voleurs, des mifi!rat>lcs

&

a

ueres gens qui fonc l'écu–

me <ies hommes. Enfin des prifonniers de guerrc fué–

dois du premiet mérite y ont été relégués par le czar

Pierre .

C'cfl-la qu'on a

b~ci

Tobolski, devenue capital e

de

cetce vaflc concrée,

&

le (éjour du vice-roi . Tous

ceux qui doivenc des cnbut! en IM!Iicce:ie les portent

clans cecee ville;

&

9uand ces tributs Ione recueill is,

on les envoie

a

M

Jf cou lous une bonne efcorce .

La

Sibéri~

e(} occup¿e par crois forres d'habitans;

favoir,

1°.

par des peuples payens , qui for¡c les an–

ciens habicans du pays ;

2°.

p:tr des careares mahomé–

tans, qui fom ceux !'ur lelquels les Rurres l'ont con–

quife; ¡

0

.

par les rufles qui en font ii·préfcnc les mat-

tres.

,

Les

peuples payens qni habitent la

Sibérie

fe divi–

fenc en plufieurs nacions, done les principales lont

les Voguluzes

&

les Samojedes, qui

h~ bi cent ,

les uns

entre I'Oby

&

la

L enl vers la mer Gluci:1le ,

&

les

aucres fur la cóte lepcencrionale de la Ru!Tie . Les

Ofliaclques habicent vers le

6o

degré de latitude. Les

Tmgoeles , ou Tonngonfes , occupenc

un"

grande

parne de la

Sibérie

oriencale,

&

fonc di vi(i.!s en plu–

fieun branches. La plíl are des ces peuples n'ont

p oinc d'habitation fixe ; ils vivenc fous des huces, ils

deme¡¡rent pendallt l'htver dans les

for~t>,

cherchanc

leur nourrirure

i\

la ehalle,

&

dans l'écé ils vont ga–

gner les bords des rivieres poor s'encreccnir de la pe–

che .' Les ·pelux des poi

fr.

us

íonc

leur habillemenc

d'été ,

&

les peaux des él

a

os

&

des reu nes leur·fervenc

3U

rn!me ufage en hyver . Un are, un e fleche, un

coureau, une ,hache avec une marmice fonc couces

Jeors richefle s. Les rSclures d'uu cercl in bois leur

tiennenc lieu de lit de plume pour re coucher ; les

rcnnes

&

les chicos leur fer vent de chcvaux pour ti–

rer leurs craineaux fur la neige . La reli¡{ion de ces

d1fférens peuplés confifle en quelque honneur qu'ils

rendenc au Coleil' a la lune

&

¡¡

leurs idoles .

Les careares mahomécans fonc la feconde parcie

de~

hab1tn11S de la

Sibí:rie.

lis occupenc un grand uombre

de

villages le long de l'lrti

&

de la T obol,

&

ils ont

le libre exerci ce de leur religion . Leurs principaux

chefs lonc des mu rfes.

Les rutles qoi fon r la croifieme e(pece d'habicaos

atl:uels de la

Sibéri~ ,

func venus s'y érablir depuis que

ce pays efl !ous

1'

obé1fl1nce de-la Ruflie ,

&

leur

nombre s'ell accru en peu de cems .

La

partie fcpcencrionale de la

Sibéric

ne produit

aucune force

el~

grains ni de fruic, en forre qu'ell e efl

tuuc-a-fait inculce; rna is la partic

m~ridJOnal e

n'a be–

foi n que d'ecrc culcivéc pour produ ire les cho res

nécerraires a

la

vie . Les

p~curage•

y

fonc excellens,

&

les rivieres fourmillenr de poirron.

C'efl uniq uement dans la

Siberi~

&

les provinces

' qui en dépendenc, qu'on trouve les renards no irs

&

les zibelins ' de meme que les gloucons ; les plus bel–

les peaux d'hermines

.'k

de loups-ccrviers en

vien–

nent pareillemem . On y crouve auffi des cafiors en

abon<lance ,

&

ccux de Camizchatka encr'aucres font

d' une grandeur excraordinaire . Comme comes ces

pelkteries Io n

e

fo rc précieufes, il n'efl permis

a

qui

que ce foic d'cn faire né¡soce; mais les habitans du

p ays quien ont,

[onc

obl1gés de les porcer aux com–

mis du tréfor' qui les doi vent payer

a

un cercail.J prix

r églé.

La

Sibirie

e(} aujourd'hui parcagée en aucanc de

gouvernernen~

qu'JI y

a

des villcs; chaque vil le

a

Ion

vaiwode fous les ordres elu vice-gouverneur-géné–

ral, qui e(} un poflc égalemenc honorable

&

profita–

ble. La monnoic de Runie ell la feule qui

a

ir cours

dans ce conrinenc, mais elle

e (}

fort rarc,

&

couc le

négoce s'y faic en

écl1ange ,

faure el'argenr. Le gon–

vernemenc IPiricuel de la

Sib~ric

efl confié a un mé-

. tropolitain du culee grec, cel qu'il efl

re~u

en Ruffie,

&

ce prélac réiide

a

Toboloskoy .

Qui croiroit <¡ue cecee contrée

a

écé long-cerns

le

Tome

XV.

SIB

rp

féj~ur

de ces

m@mes

Huns qui ont couc ravagé juf–

qu aRome, íous Amia,

&

que k s Huns venoicnc du

11ord <le la Chine

1

Les T artares usbecs onc IÍJccédé

aux Huns,

&

les Rulfes aux Usbecs. On s'efl diípu ré

ces concrées lauvages , ainfi qu' on s' efl exterminé

pour les plus fertiles

'

La

Sibfri~.

fue aucrefois plus peuplée qu'elle ne l'e(}

fur-cout vers le midi ;

on

en juge par des

combeau~

&

pnr des r.uines. Touce

cec~e

parcie du monde de·

puis le foixancieme degré ou eAviron, jufqu'aux

~Jon­

cagnes éccrnellemenr glacées qui bornenc les mers du

norel, ne re(lemble en ricn aux régions de la zone

cempérée; ce ne Jont ni tes memes planees , ni

les

m!mes animaux fur la cerre, ni

les

m~mes

poirrons

dans les laes

&

les t'ivieres .

11

leroic curieux d'en

avoir des

d~fcriprion5

par un naturaTífle,

&

ce lera

le fruir du progrcs des fciences en Ruffie . G'¡nelin

á

déja ouvert cecre carriere fur les planees de cecre

froide cancrée, par

Ca

.flora Siberit·o,

Petr-~poti

1

7)o ,

en

dt¡1x 1Jol.

in-4" ·

avec

fig.

Q uant

a

la del cripcion

géographique de

la

Sibhie,

,on

1'

a mife

a

u jo ur

Nuremberg en

I 730 ,

in-fol.

Les curieux peuvenc la

confulrer . (

L~ Cb~vatier

vE ]v<vcov RT

. )

SIBOuE,

C

m. (

Hijl.

nat.

1

a111mal qu adrupede de

1~

nouvelle Efpag ne, done on ne nous -apprencl ríen

finon qu'i! ell de la grandeur d'u11e vache,

&

que

l'on el1in1e beaucoup fa peau par la douce.11r de Ion

po1l .

SfBUZATES, (

G;og. anc.

)

peu pl es de la Gaulc

aquitanique , que Céfor ,

Be/t.

ga/1. tiv.

J

!l.

mee

alt

nombre de ceux qui fe roum irenc

a

Craflus . On ne

les connoir poinc .

SYlliLLE,

C

f.

(

Di':linat.

du

Gret·~

&

du R om. )

femme infpirée de l'erpric prophécique,

&

q u1 étoit

douée du don de prédire !'avenir .

La prem ier" femme qui s'avif"a /le prononcer eles

oracles

a

Delphes' s'a ppelloit

Sibylla.

Ell e CUt pour

pere J upi cer au rapport de Paulanias ,

&

pour mere

Lamia filié de Ncpcu ne;

&

elle vivoit fort lono--rems

avant le fiege de Troie. De-la couces les

fenH~es

qui

re diflinguerenc par le mt'me ral cnr' furent appellées

Jikylle.·.

Y

a-t-il eu

desjibyllu

dans

1!!

p~ganifm e ,

&

quel étoit leur nombre

1

Sur quel fondement les an–

ciens onc-ils imag né qu'elles avoienc le don de pro–

phécic

?

Comment annonc;oienc-elles leu-rs oracles '

Enfin quel culee leur a-t·on reodu

1

Varron, cité par Laél:ance, dérivoic le nom ele

ji–

b)ll•

de deux termes éoliens ou doricns; il lt: croyoic

lynonyme do mor

théobttlé ,

con (eil divin ; "", pour

tolo ,

dieu ;

&

p,.¡

pour

P•••• ,

coufiil .

Cerre étymo–

logie efl confirmée par la figmficacion que

~plufieurs

écrivains

~recs

donnent au mot

fy billrt .

D1odore,

lib. IV.

qui

l'ex nliq ue par

enthoufill{le,

die que le

mor "'"""""' .

fi!ryllifer ,

fi~nifit:

i\

la·leccre la

m

eme

chofe que

;,toc(u¡ ,

h re

fo!(i

par

l'ejprit divin .

<;rra–

bon rend

a~ili

le mor rle

.fi~ylla

par cclu1 d'

¡,¡¡.,,

&

Arrien , Cité par Euflathe , afluroic que les

fibyllu

avoienc resu ce nom ' paree qn'elles portolenr un

dieu au-dei.hns d'ell cs-mcmes. Les defc:riptions que

V irgile

&

O vide fo nt de la

fibylle

de Cumes renda nt

les orad es , nous apprennenc ce qu'on encendoic par

cecee

théopborie .

Nier qu' 1l

y

ait eu

plutieurs:(i~yl/cs ,

ce feroit reQver–

fer rou

les rémoignagcs de l'anciquité . Placop ,

i.:

Pbtzdo

&

in

Tb~ag~ ,

a

l'occa fion de cecee force de fu–

reur done qnelques perfonnes fonc fa ifi es ,

&

qui les

met en érar d'annoncer !' avenir ,

fait mencion ele la

Pychie , eles pd!crelfes de Dodone

&

, de

fa

/ibylle

.

Diodore de

Sici l~

die que; Daphné filie de 'I'm!lias ,

n'éroic pas moins la vance que ron pere daos l'll"t ele

la divinacion ;

&

qu'a pres avoir été tranfportée

a

Delphes, elle écrivic un grand nombre <l'oracl es.

Comme cecee

filie , ajouce·t-il, éroit fouvenc éprife

d'une fureur divine en rendanc fes ré oníes , 01 lui

donna le nom de

(i!(yll~ .

Scrabon ,

lib.

XI V.

f? it men–

cion de la

.fibylle

Erychrée ,

&

d'une atltre nommée

At/¡huti"s,

qu1 l! lo n lui vivoic du ccms d'

Afex~ntlrc.

11

préceod encore dans un atltrc endro;r,

lib.

XV l .

qu'i l y en avoit

eu

une plus ancienne .

PJu l~ nias ,

in

Pbuc.

parle fo rc au long de

1a

.fibvlle

Er phyle qu vi–

voit avanc

le fi ege de Troie. Le

me

me auceur dé–

cric le rocher oil elle rendoic fes ora

el e<,

&

en cree

quelqucs-uns . Arifloce , en philoío he éclairé, exami–

nane daos fes probl e"mes ,

Probt.

¡o

11°.

1.

en quoi

confiile l'enchoufiaíme qu i faifi (foJ t les dev 111S ln(¡Ji–

rés , no

m

me Bacis

&

la

jiby lle,

&

r:~ nge

ce

e

enthou-

1iafme parmi les genre;

Je

Jéiir

ou d

folie.

ll

eft.

done cercain qu'il y

a

eu en <liJférens cems,

'

R

2.

&

dans