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S

1 A

[c;nr dan! Jeur plus grande haureur,

&

leur comman–

der de fe retirer. On compre parmi les

f~ces

annuel–

les des Siamois, celles du lavement des éléphans qui

fe fair deu" fois l'année,

&

ces deux jours-la, on lave

13 tCte de ces animaux

avec

beaucoup de cérémonie .

L es Siamois célebrenr aulli le premier

&

le quiozie–

nie jour de chaque mois, qui Cont les jours de

1¡¡

nou-

velle

&

da la pleine !une.

·

l is commeucenr Jeur

ann~e

le premier jour de la

!une de Novembre ou de Oécembre, fu ivant de cer–

taiucs regles. Leu r époque commeuce

a

la more de

leur grand dieu Sammona- Kho lum; enlarce qu'en

1670,

ils comptoicnc

2.304

ans. [ls ont, comu¡e les

Chinois, un

cycle

de

6o

ans • q:.:oiqu'il n'y ait que

douze de ces années-b\ qui aienr des noms parricu–

liers ,

&

qui écant répétés cinq fois font le cycle

entier .

Donnons pour les curieux le nom des

o.

années lia–

moifes en fran<,¡ois; {. l'année de la rouris;

1..

l'année

de la vache;'

l'année du tigre ;

l'année du Jie–

vre;

~ .

l'année du trrand ferpenr;

6.

l'année du pe–

t it ferpent;

l'année du cheval;

8.

l'annéc du bé,

lier;

l'année du finge; t a. l'année du pouleti

tr ,

l'année du chien;

n .

l'année du pourceau.

L'année ell: divifée chez ce peuple en douze mois,

qui fonr lunaires ,

d~

19

&

de

30

jours alcernarive–

ment. Chaque tro•lieme

anné~

ils onr treize rnois,

un des dou:¡¡e érant ré¡>été Jeux fois. Le prernier mois

a

2~

jours; le fecond

30;

le troilieme encare

2.9;

&

ils

f

fuivent ainli alternacivement: de torre que l'an–

née enriere efl: compo[c!e de

3H

jours,

&

chaque

troi!ieme année de 3S+. A l'égard des jours du mois ,

ils en compcent qumze depu1s la nouvelle !une jut:

qu'a la pleine lu11e, apres qu i.

il~

commencent

.ii

comptcr par un ,

&

courir1Uenr ¡utqu'

a

la tune Cut–

vame. D e-la vienr que quelques-uns de leurs mois

oot

30

jours,

6c

d'aucres

29.

Leur~

femaines foot

compofées de

7

jours. Le dimanche efl: comme nous

dinons en fran<,¡ois le jour du taleil ; le: lundi, le jour

ele

la tune; le mardi , le jour du travail ; (e mercre–

di,

la

jour de l'affemblée ;

1~

jeudi, le jour de la

main ; le vendredi, le jour du repos; le (amedi, le

jour attraéHf¡

pare~

«¡u'

U

atcirt: uQe nou.velle

fe~

mame,

Les deux premiers de leurs mois • qui répondent

a-pcu-pres

a

nos mois de D.!cembre

&

de Janvier ,

font cout leur hiver ; le trol!ieme, quatrieme

&

cin–

quieme, leur petit été,

&

les lepe ou huir autres leur

grand

ét~.

Leur hiver efl: fec,

&

leur écé pluvieux:

f:ms cene rnerveille, la zone torride fero,it fans douce

inhabitable; ainfi pendanc l'hiver, le foleil écant au

midi de la ligne, ou vers le poie antartique, les vems

de

nord regnent toujours,

&

tem erent l'air jufqu'a

le rafraich1 fen!iblement. Pendant l'été, Jorfque le

foleil efl: atl

no~d

de la ligne.

&

~

plomb fur la

t~ce

des Siamois, les vents de midi qui fouffient toujours,

y

caufent des pluics continue-lles, ou du moins font

que le tems y eft roujours taurné

a

la pluie. C'efl:

c.:crtc regle étérnelle des vems qui fai t que le vaiffeaux:

ne peuvent prefque arriver

a

1~

barre rle

Siai!J

pen–

dant les !ix mois des

vencs

de nord,

&

qu'ils nc peu–

venr pre[que en {orcir pendant les !ix mois de venrs

de midi .

Voici maincenant ce qui regarde la monnoie

de

ce

royaume. Le cliam, que

les

écrangers appellent

cat–

ti,

s'entend de l'argenc,

&.

pefe deux livres

&

de–

mie ou

vin~c

thails, ou cinquanre richedalers, c'efl:–

a-dire' qu'!l a deux fois la valeur d'un catti. com–

me il a cours

a

Bacavia,

&

dans le Japon. On ne

frappe point r!e rha ils daos ce roxaume, mais il

y

vaut

quarre maas, ou trente fols de

H

llande. Chaque

maas vaut Jeux fuangs ; chaque fuang váuc deux

liampais; un íiampai vaut deux puininis; un puinini

conrient 'un nombre incertain de cauris . Les cauris

dilferent beaucdnp en valeur, car pour un fuand,

on en peut achecer depuis o¡oa

jufqu'

a

Soo.

On

en apporce une grande quancité des

iles Maldi–

v es. Touce la monnoie d'argent de

St'am

efl faite des

~cus

de Hollande, que l'on bat en Hollande expres,

&

que la cornpagnie hollandoife des [ndes d'rienra–

,les, y

cranfporc~

fur le pié

d'en~iron

quaere fiorins

l'écu .

11

me refl:e

a

parle!' des

produélio.ns

du royaume

d.-

Siam,

de

la vie des Si

amois, de le

urs mariages,

de leurs tribunaux, de leurs rois, de grands

&

pe–

tits officiers de la couronne ,

&c.

mais le détail que

j•en ferai fera

(ore

courc.

Ce royaume efl:

riche

en

mines ,

·&

la grande

1 .

SI A

117

quantité d'idoles de fonce 'qu'on y voit, jufl:ifie qu•

on a· mieux fu

le

exploirer anciennement qu' au–

jourd'hui. L'or d

nc

b !uperfl:ition a orné lt'urs id •

les prefque fans nombre, les bmbris

&

les cambies

de leurs temples' prouvenc aum la richc(ie de ces mi–

nes. On en trouve aufli quelques-unes de fer, qu'

on fJit fondre

&

non forger.

Amli

les Siamois n'ont

que des ancres de bois pour leurs galeres, auxquel–

le

ils attachent

d~s

pierres , pour les faire couler

a

fono.! .

lis

n'ont ni épingles, ni aio-uilles, ni clous,

ni cifeamc, ni Je rrures,

&

n' emploiem par confé–

quenc pas un clou

a

b4tir leurs maifons, quoiqu'el–

les foienc toutes de bo1s: leurs fermecu res

tone des

cadenas quj leur vienneot du

J apon , done le

uns

font de fer,

&

fort bons ,

&

les aueres de cuivre

cres-mauvais .

'

!.,es Siamois ont des bois propres

a

confl:ruire des

V'liffeaux, paree que leu¡·s arbres viennent

(i

droics ,

ft

gros ,

&

ft

haurs, qu'un feul fu ffi t

a

faire un ba–

cea u, ou balon, com 1e dii'ent les Ponuga is, de to

a

I)

t'ldi!s de longueur; ils creufenr l'<trbre ,

&

en

ébrgiffent la capacité; ils relevent les cocés par un

bonlage d'une planche de

m

eme longueur; enfuite

ils an .¡chent

au~

deux boucs une proue

&

une pou–

pc fort haute, un peu rec0urbée en-dehors, qn'i ls

ornenc de fculpture

~

de ·dorare; mais comme ils

n'onc poin c de chanvre,

leurs cordages lont d'une

écorce

verce

qui ell fur le cococier,

&

leurs voiles

fonr de nares de gros joncs,

lis onr aum du bois propre a

b~tir

des maifom.

~

!a menuiferie

&

a

la

fculpcure

o

ll

y

en a de lé–

gers' de fort pefa ns' d'aif6

a

fe odre.

&

d'aurre qui

ne fe fend poinc, On appelle ce dernier

bois-11/tZI'i(

en E.urope,

&

c'efl: le meilleur de rous pour les cou–

des de na vire ; celui q. ui efl: dur

&

pefanr, fe nom–

me

bois de fir,

&

efl: aCiez connu daos les lles de

I' Amérique.

On ne tn>uve prefque aucun de nos arbres de

l'Europe , ni de nos plantes dans le pays de

Sia111;

il n'y

a

point

d'oi~nons,

d'ails, de groCies raves, de

perfil, d'ofeill e ,

&c.

Les roles n' y on t point d'o–

deur; mais

a

la place de nos arbres, de nos planees,

&

de nos fieurs, qui font inconnues

aux

Siamois,

ils en onr

~·aucres

particulieres qut! nous ne con:

noiffons point . T el efl:, par exem le, leur arbre to–

poo. C'efl: une efpece de liguier de la grandeur d'un

hetre, toulfu, qui

a

l'écurce unie

&

grire,

&

les

feuilles rondes'

a

longue pointe ; il porce un fruit

rond, in!ipide,

&

qui n'ell: bon que paur les chau–

ves-!auris. T ous les Siamois

reg~rdent

cet arbre

comme facré,

&

agréable aux dieux, paree qu e leuc

grand faint Sammana-Khodum. prenoit plai!ir a s'af–

fcoir de(ious ;

&

c'eQ pour cela qu'ils aimenr

a

le

planter aupres des templos, lorlque le cerroir

&

le

cl imat le permetrenc.

Us

attribuenr la

m~me

fainceré

a

un autre figuier,

done les brauches fe cuurb:tnt ver la cerre, y pren–

nenc racine,

&

forment

d<!

nouveaux

crooes; de

Corte qu'il acquicrt un forc grand contour. Ses feuil–

les re!lembl ent

a

celles du

laurier-cet~fe, exc~pcé

qu'elles fon t plus grandes,

&

il porte un fru1t com–

rne l'efpece de !iguier

d

nt n us venons d<:> parh:r.

Un aucre arbre forc exrraordinaire, qn'on trouve

daos le royaume de Siam, e1l l'arhre aux nids d'oi–

feaux.

JI

efl de la grandeur d'u11 pommier; fon cronc

&

fes

groff~s

branches

coulfu~s,

font pleines d' ex–

croiffances rahoceufes , de dilférences gro(feurs &

figures ,

&

font chargées de feudles écroices. A l'ex–

trémité des perites l:íranches pendenc plufieurs nids

d'oi(eaux, faics d'herbes féches

&

de quelqu'aucre

máciere,

travaillés avec beaucuup d'art,

&

de la

formt> d'une bou rfe lonuue , qui va en s'écrécil!ant

par le h:tut.

L'

ouverture des nids cfl:

tournée au

nord-ouefl:, de forre qu'ils font

a

couvcrr du

v<:>nt

du nudi

&

de la pluie . K:x:mpfer a compré plus de

cinquance de ces nids fur un feul arbre,

&

n.'en

a

jamais vu fur auoun autre . Les oifeaux

fonc d'

1111

brun iauri§cre ,

&

reCiemblent aux feri ns de C.maric,

mais i[s n'ont qu'un cri approchant de celui des moi–

neaux.

L es terres du pays de

Siam,

íont purement argil–

leules.

a

peine y trOUVt'-t-on un caillou

o

Les liemc

élevés font arides

6c

brQiés du foleil ; l'inondarion

annuelle de la cam pagne, produit feu le l'aboncJ.ance

de la récolre dn riz. Les

p~curages

fonc groCiters;

aum n'y 3-t-if danS fe pays ni ChCV:lUX, ni muleCS

>

&

tout fe réduit aux breufs

&

aux éléphans. La chaffe

des derniers efl: permiie, mais on n'y va que pour

les