/
MON
L es Mannbyeurs ne
fabriqu~nt
point d'efpcces d'or
&
d'argenr
í:lns alliage,
&
met{COt roujours du cuivre
a vec ces deux métaux. L es
raifons de ces coutumes
font
11
rareré de ces méta\1X,
1~
oécef!ité de les rendre
·plus durs par le rnélange de quelque corps
1
érraoger;
&
en-nutre par ce moyeo d'évirer les d·épenfes de
la
fabri–
.:arion qui fe doivent prendre fur les efpeces fabriquées.
/i'oyez.
ALLIAGE.
' 11
y
a
deux forres
d'alliag~s
qul fe foot daos la fabri–
q ue des monnoies : l'un quand on emploie des marieres
d'or
&
d'argenr, qui n'onr pornr i:ncore fervi pour le
munnoyage:
&
l'autre, lorfque l'on fond en!emble di–
" erfes Cortes d'efpeces ou de lingütS de ditfé rens
titres,
pour en f• ire une nouvelle moonoie .
L 'évaluarion ou plurór la proponion de l'alliage avec
le
tin,
efl facile dans le premier cas; mais elle a plus de
difficul té daos le fecond. T ous les aureurs qui (!Ot trai–
té des monnoies, ont donné des tables pour faire cette
réduétion;
&
les calculs donnent auffi des méthode<
&
formules d'alliage, dont on peut fe ferv ir .
f?oyez.
R E–
GLE D'ALLIAGE .
Voici une méthode que l'on fuit
a
!fez ca mm unément :
quand oo vetH faire un all_ia!\e ou plutó! l'éval uation
~e
l'alliage pour a¡ourer ou dtm111uer ce qut manque au
u–
tre
on dreffe un bordereau des matieres qn'on veut fon–
dre', comenant leurs qualit¿s, leur poids
&
leurs titres;
on parrage enCuite ce bordereau
,en
deux aurres, dont
l'un camprend toutes les matieres qui font au-deffus du
litre auquel fe doit faire la fome;
&
l'autrc , tou[es celles
<¡ui font au·deffous .
Ayant calc\Jié chaque bordereau féparément, on voit
par le calcul des premieres
ce
que les matier·es forres de
títre ont au-deffus du titre ordonné;
&
par le calcul du
fecond, ce que les matieres foibles om au-deffo11s; en–
Corte que les deux réfultats étant comparés, on fsit pré–
c ii'ément par une fo9flraaion, ca mbien il faut ajouter ou
de fin ou d'all iage pau r réduire {aures les matieres au
litre réglé pour la nouvelle fonte.
A
l'égard de la fome,
li
c'etl de la monnoie d' or,
elle (e fait daos les creufets de terre , do peur que l'or
ne s'aigriffe; mais
ti
c'efl de l'argent, du
bill o~. o0
de
cuivre, on fe Cert de creulet de fer fondo, en maniere
de oetits Ceaux fan s anfes, ou de cafres.
f?uy.
CRE'USEt.
D e•1X
fartes de fourneaux fonr
prapr~s
pour la fonre
des m nno,es; ceux
a
vent,
&
c~u~
a
fouffiet ,
Y•ye.t:.
f <YRN EAU A' MONNOYE¡t ,
Q uand
l'or,
l'ar~enr,
ou ks autres méraux
(ont
en
bain , c'e(l-a-dire enriereme111 fondo¡, on les braffe avec
,¿es c•nnes ou bra ffoirs de terre cui[e, appellés
r¡.uillu ,
pour l'or ,
ll¡
de
t~r,
pou r
l'arg~or,
billon
~ cui vr~ .
En cer
~tat ,
on les coule dans ks ma ules ou chaffis
pour
f~ire
les lames; ce qui fe fait de la
m~me
maniere
que les Fondeurs ep fable, tant pour les maffi fs ,
qu~
pour
la maniere de corroyer la terre
&
d'y
arrau~er
les mo·
..!eles .
1/oyez
fON!'YE RlF;, C RASSlS
&
M a uLE.
Les modeles des monnoies fonr des lames de bois éle-,
v~es ~e
relief fur la Planche ·gravée,
voyn
PLANCHE
GRA
VEt: .
lon~ue
d' environ quioze pouces,
&
a·peu–
pres de l'épatl!eur des efpeces
a
fabriquer. Les ma ules
pour
l~r ~
l'art;ent en onr comrpunéll!ent fept pour le
tour des louis, écus ,
&
dix pour jes demi-louis
&
pe–
tites
pi~ces
d'argenl
011
de billon ; on en falt a prapor–
tion pour
1~
cqivre.
f?o)'e:t.
MaULE. La feqle ditférence
qu'il y
ª
~ntr~
la mamere de jetter l'or en
l~m~
&
celle
doot on fe íl:rt pour les aurres métaux , c'elt que l'ar–
gent, billon ou cuivre fe tirent des creufets avec de
grandes cuillers
a_
lqng manche,
voyez
CytL.U:R, pour
les verfer par le Jet du maule;
&
que pour l'or on fe
fert de renajl les
a
croi(fanr, faites comme celles des fon–
deurs, avcc lefq uelles on porre aqffi comme eux le creu·
fet rout plein d'or en bain pour en remplir le moule.
1/oy<>.
T ¡;; NAlLL¡;: A' CRa!
SS.4.NT.
·
Munnoyqg~ a<~
lnmirtoir .
)...es!~mes
ayant
bé
retirées
des moules , es
parti~s
baveufes en font emporrées avec
une Cerpe ,
e~
qqe l'on appcJ!e
/bar/m:;
on les gratte
&
nettoie avec la gratte· bnlle ; enfulle on les palfe plufieurs
f~is
a
u
laminoir .• pour
l~s
applatir,.
&
[qcc~ffivement
par
dtfférens lamtnotrs, pour les rédutre
a
la ¡ufle épaiffeur
qu'elles doivent ayoir : ces
lames font deflinées
a
faire
fl anes .
11
f• ut ob!é:ver
qu~
les
l~mes
d'or r.;nt recuires avant
d.e pa tfer
all
lamin.,ir. Pour les recuire, on '¡es met fur
un fourneau de recuite; oq les fa ir pre(que rqqgir; enCuite
'o u tes ¡w e dans .l'eau , pour
l e~
adoucir,
f~ire
qQ'elles s'é·
teudem plus fa ctlemem,
&
e11Jpgcher que leur ajgreur ne
les fa (fe callt!r au dégrofli, ce qui
~rrive
néanmoins que!,
quefoi> rnalgré cene pcécaution..
MON
Quillt
au1
·lames d'arj(eot, •eHes paiTern
~n
blano,
f.
tanr recuites, au dégroffimenr pour la premiere fois;
en–
fui te on les recutt, on 'les laiffe refroidir d'elle&·memes
&
fans les mettre
d
l'eau, de cralote que par un effot
contraire
a
l'or, la matiere ne s'aigriffe . On les recui'
trois ou quarre fois,
&
on les paCTe fept ou buit au
la.,
rninoir .
1/oy,z
REcUtTE .
Les
lames foit d'
or,
fo'it d'argent, foit de cuivre,
aya
m
été réduites autant qu'il efl poflible,
~
l'épaillell{
des efpeces
a
f•briquer., on les coupe avec la 011chine
appellée
&Dllj'Dir,
qui efl faite d'acier bien acre , en
for–
me
d'emporte-piece, dont le diametre efl
proportit>nn~
¡
la piecc qu'on veut frapper .
Le
morceau de métal em·
porté par cet inflrumenr efl appellé
fta"<,
&
ne pren4
le !lom de
monnoi< ,
qu'.apres que l'effigie du roi
y
a
ét6
empreime .
-...;:
Le coupoir dont on peor •oir la
jig.
PI.
ti<
Mon.
etl
compof~
du coupoir dont on vient de parler; d'-un ar–
bre de fer. dont le haut efl
a
vis,
&
au-l>as duque! ett
onaché le coupGir; .d'une rn3nivelle pour faire rournec
l'arbre; d'un écrou ou s'engraine la partie de 1'<1rbre qui
efl a vis ; de deux platines,
a
·travers
defquell~s
l'arbre
paffe perpendiculairemenr;
&
au-deffous du coupnir
e~
une trolfieme platine taillée en c reux, par le mil ieu da
diametrF du flanc qu'on veut couper.
Yova.
C OUPOJR.
Snr la platine en creux on applique
la' vis baiff.'tl! le
deilous du coupoif par le moyen
de
la rnallivelle. l.'ern·
porte·piece <;cupe
a
l'end rolt otl d ie
porte •
faux;
1~
fl anes ¡:oupfs, on les
liv<e
•ox
a uvriers, ajufleurs
~
raillere(fes, pour les rendre do pokls des denéu ux, qui
font des poids étalonnés, fur lefquds doivcor
~tre
rt!•
glées les monnoies , chacune (elon fon efpece,
voy.
DI:·
-NÉRAL,
AJUSTEU~.
Si
les ijanc¡ font trop
le~ers,
011
les ct[aille; s'ils font trap
far.rs,on
lei
time
avec une
écouaue qui efl une fone
de lit:ne; les ajulleurs
&
1~1
taillerefles répondent de Jeurs tr4vaux .
Apr~s
que les
~ancs
out
~~~
a¡qfl¿s, on les porte
l
l'~tte)ier
du blanchimem, c'efl·ii·dtre au lieu ou l'o n darr–
ne la couleur aux
flaucs d'or,
&
l'on blanchit
ceu~
d'ar•
.g~nt ;
ce qui s'exécute en les fui fa
m
recuire dans un four-–
ne~u,
&
larfqu'ils out
~té
tioés
&
refroidis, en leur don•
nant
1e
bouillit1>ire.
f?oyr::;.
BLAI!ICHniENT, BoUJLt.l•
T01 !1. E .
Donner le b<>ulllitoirc
~al !hncs~
c'elt les fai re bouil•
lir fu ccefli vemeot dans deux
v~i(feaux
de
ClJi vr~
apNI,·
lés
boHilloin ,
avee de l'eau, du fel commun
&
du taY•
tre de Montpellier pu grave! le;
&
lor(qu'ils onr été biea
~purés a••ec
du fabl on,
&
bien lavés avec
de
l'eau co mmu–
ne, les
f~ ire
fé.cher fur un
t"etl
de brai(c qu'an met de(foua
un ciible ile cuivre ou on les
a
placés au fortir des (louU·
loirs.
L e blanchiment des flanes fe faifnir autrd'ois bien dif–
féremment;
&
rnEme l'ancientJe ,maniere s'cfl encere
confervt'e parmi plofieurs 0rfévres oa ouvriers qui em·
ploient l'or
&
l'argent pour blaochir
&
da nner e ouleor
3
ces métaex: oo en a f1it un artkle particu•ief.
f?oy.
~LANCHIMENT .
,
Avant l'année 168¡- , les fl anes
qui
avoient
re~u
le
pouilli!oire, étoient imméd.iatement portés au balancier•
pour
y
~tre frapp~s
&
y recevoir les
deu~
empreintcs
de l'effigie
<S¡
de l'éculfon; mais depuis ce tems, en con,
C~quence
de l'ordaonance de r69e>, an les marque au–
paravant d'une
l~gende
ou d'uo cordonnet fur la traR•
che, afi o
d'emp~cher
par cet·te nauvelle marque, la ro–
gnure des
efp~ces,
qui elt une dés manieres doot les faul•
moono;yeurq aJtereo¡ les moonoies.
La
machi¡¡~
pour m•rq uec., les flanes fur la rranche,
quoiq ue limpie, efl tres-ingéoieufe . El le cGniHlc en deull
lames d'acíer
f~ile~ ~n
forme de regle épaiffe d'environ
une ligne , fu¡ Jefquelles
fon~
gravées les légendes ou les
COrdonnets , mpitié fur
j'UilC ,
rnoitié fue l'autrc ; !'une
dt
ces lames en Írl) tnobile ,
&
fortement attachée avec
de~
vis fur une plaque de
cuirt~
1
qui
l'e!l elle-meme
a
une
rabie fort épaiffe .
· L'autre lame
~fl
mohile
&
coule fur
la plaque
de
cuivre, par le moyen d'une
¡n~nivelle
&
d'une roue
de
fer
a
pignon, dont les dents s'engreoenr
ded~ns
la deo–
ture qui 'efl fu r la
fupertjci~ d~
la lame couJante.
•
• L e flao c placé
porifonralem~nt·-enrre
ces
deux lames.
efl entrainé par le mqo vement de celle qQi ell mobile•
enforre que lorfqu'il a
d~crit
un demi·cercle,
il
fe troo-
ye emierement marqué .
·
·
-
Cetr~
machine efl
ti
cqmmode qu'uq feul homme
peut
Jll&rquer
20000
flanes en un jour.
Ce fu!
Cafiain~ ,
ingénieur, qui la trouva : elle fur,
comm~
on
con~t fa~ilement ,
reyue
~v~c
applandiffe·
ment; on en fit u(age en t68r-,
&
l'orgonnance
en tin
.enr.l<~
oinq
~s
Qprcs.
C~ell
jc!
l'eadc()i~
de
rcruire jnlli•
~