LUN
tniere propre, m:1is qu'elle ernprunte du foleil toute ccl1e
qu'ellc nous envoie.
Voyet
PHASE,
Ec
LJPSE.
2°.
La
lmu
difparo?t quelquefois par un cid clair,
terein, de tac;on qu'on ne íaurGit la découvrir avec les
tncilleurS VCrri!S, quoique des bailes d.:
h
fe
&
6<
)(ran–
<Jeur rellenr toujours vilieles. Keplcr
a
obfervé dcnx f0is
ce
ph~nomene
en 1f81
&
lf83;
&
H~velius
en
t6>.o;
Riccioli , d'autres Jéfuites de
Boulo~ne,
&
beaucoup
d'autres pcrfonnes dans la Hollande obíervercnc la
rné–
mc chofe le 14 Avril 1642, qo0ique cependam la
Irme
fu<
renée tooJours viuble
a
Veni[e
&
a
Vicnne. Le
23
Décembrc
170-a,
il
'f
ent une autre d;fparhion totale ,
la
/u>te
p3rut d'abord
ii
Aries d'un brun jaun;'ltrc,
&
i
Avignun elle parut rougeitre
&
rranfparente, comme li
le [oleil av0it brillé au-travers;
!1.
Marfdlle un <les c6-
t~s
parut rougearr<!,
&
l'autre furt obfcur;
&
a
la fin,
elle di(oarm entiereml!nt, quoique par un tems ferein.
JI
en évident dllOS ce phénomene que ces couleurs qm
paroiffoient ditférente& dans ""
m~tne
t<!mS, n'applr!e–
noient pas
a
la !une, tnais
qo~elles
provenoicnt dt: quel·
que matiere qui l'emouroit
&
qoi fe trouvoit ditfércm–
ment difpofée pour douner palfage
a
des ravons de telle
ou
~elle
coulcur.
3°. L'mil du nud ou armé d'un tél<fc:ope, voit dans
la face de la
Irme
des parties plus obfcure\ que d'autres,
t¡o'on appell<!
ma&ul.c
ou
tacbu .
A
travcrs le télefco–
pe, les bornes de la lumiere paroi(lem dcntelées
&
iné•
galcs, compofées d'arcs diffcmblables, conYexcs
&
con–
caves. On obfcrve auffi des panies lucides, difperfées
ou femées parmi de plus obfcnres,
&
on voit des por–
ties illuminées par-delií les limites de l'ill umination; d'ao–
tres
intermédiair~:s,
refiaot toujours dans
l'obfcori•é
&
auprcs des taches, ou méme dans
les
taches: on voit
íouv!'nt de ces perites taches lumineufes. Ootre les ta–
ches qu'avoient obfervées les aociens , il en
en
d'autres
vari;lble¡;, invifibles
a
l~reil
nud, qu'on
nomtnc
td&h~s
t~ouv,/lu,
qui font toujours oppofées au foleil,
&
qni
íe trouvcnt par cettc raifon dans lesl partie& qni font le
plut6t éc\airées dans le croilf<>nt,
&
qui pcrdent dans
le décours leur lumiere plus tard que les aurres imer–
médiaires , 1ournant autour de la
lime,
&
paroirlant quel–
quefois plus grandes
&
quelq11efpis plus perites.
Vuy,z
TACHES.
Or, comme toutes les parties de la fmface de la
l11ne
1om é¡,¡alement illuminées par le folcil, puifqu'eli<'s en
tont é¡;alement éloignées; il s'enfuit de-13 que s'il y en
11
qui paroiffent plus bri-llanres ,
&
d'autres plus obiCu
res, c'efi qu'il en efi qui réHéchiffem ks rayons du f<>–
leil plus abondamment que d'autres,
&
p~r
conféquem
qu'elles font de différente lllltore :
les powes qui fom
le plurót
~clairées
par le foleil, font néceifairemem p!us
élevé<s que les autres, c'efi-a·dire qu'ellcs font au-def–
tus du relle de la furface de la
lsme.
Les nouvelles ta–
che' oépondent parfaitement aux ombres des corps
ter~
t'cllrcs.
.
4°. Hévelius rapporte qu'il a fouvent trouvé daos un
tems
tri:s-f~rein,
lors
mtme
que
l~oo
pouvoit voir les
étoiles de la
6•
&
de la
7e
l{rand~or,
qu'3 la
me!
me
hautcur
&
a
la
m~me
élongauon de
la
tcrre,
&
avec
le méme télefcope qui
~toit
excellent, la
/une
&
Ces
taches n'étoient pas 10ujours é)\alement lumineQfcs, elai–
res
&
vilibles, mais qu'elles
~toient
plu< brillames, plus
pures
&
plus dillinéles dans un tcms que dans un au–
uc. Or, par les
c1rconflan<:es
de
ceue
obCervation,
il
ell évident qu'il ne faut point chercher la raifon de ce
phénoment!. ni dans uorro air, ni dans la
/un~,
ni dans
l'qoil clu J"peaateur , mais daos quclqu'aUttC' chofe qui
environne le eorps de 1.,
/une.
f
0 •
Caffini a
(buvent obfervé que Saturne, Jupiter
&
les étoiles fixes, lorfqu'dles [e cacho ient derriere
In
lrmi,
paroilf<'iem prcs ele [on
limbe, foit éclairé,
[oit
obfcur, chan){er Jeur figure circnlairc!
eo
ovale;
&
dans
d'aucres
occul(atiOos,
il
n'a
poin~
trquvé
du
tout
d'alté–
ratiqu; il arrlve de
rn~m~
que le foleil
&
la
lmu
fe le–
vant
&
feo copchant dans un hor i[on vaporeux ne p(lroif–
íent pltls circu!aires, mais elliptiqucs.
Or, comme nous favons par une cxpc:'ricnce certaine
que la figure circulaire dn fokil
&
de la
/un e
ne fe
ch::n!lent eu elliptique qu'a cauCe de la
r6fraéHon qu_e
les
rayons de ces aílres [ooffrcnt dans l'atmofpberc, ol
en dooc pcrmis d'en cnnolure que dan< les r.-m s
ou
la
tl~<lre
prefqu\! c irculaire des étoiles en c-hang ée par 14
l~tn.: ~
c:ct rtftre ell
ators
entouré
~"une
m:ait.·re den{C qui
réfraélc le> rayo ns que le< étoiles envoient;
&
que
(i
daos d'a\Hrcs tem' on n'obfervt! point ce changement
de figure., ccuc
tnetne
matiere ne tC trouve phts autour
pe la
lsme. Voyez
ñ_r~
IOS.Pl\ERE
•.
'["ome lX.
LUN
6°.
La
/une
e!t done un corp< opaqtte, eou vcrt de
momagnes
&
d<! vallées. Riccioli a mel\tré la hauteur
d'une de ces
monta~ncs,
&
a trouvé qu"elle av o it
9
milles
ou
en viron,
3
licues de b.tut. 11 y a de plus d ans
la
/une
de grands efp•ces, dont la fnrface
ect
unie
&
é.;ale,
&
~ui
réfléchilfent en
ml!me
tems moins d e lu–
miere que les autres. Or, comme la furfaee des corpt
floides ell narurelleme11t unie,
&
que ces corps eman.r
que tranfparens tranfmettent une grande partie de la lu–
mi<!re,
&
n'en réfléchilfcnt que fort peu, plufieurs aflro–
nomes ont conclu de-lil que ies taches de la
lr.>u
font
des corps f!uídes
rraofparens,
&
que
lorf<111'elles four
fnrt
~tcndues,
ce f<HJt des mcrs . 11 y a done dans
la
Irme
des m .>ntagnes, des vallées
&
des rncrs. De plus,
les parries huninellft:s des t:tehes doivent
erre
par la tnC–
me r-ai[on des li<s
&
des péninfules. Et puifque daus les
raches
&
pres de leur limbe on remarque eertain"s par–
ríes plus haures que d'amres, il faut done qu'il
y
ait dans
les mers de la
Irme
des rochers
&
des promontoires.
1
J
rant
avont:r ccpcndant
que
d'{lutres aChonomes
ont
prét~ndu
qu'il n'y avoit point de mers dans
In
!.me;
Cllr li on regarde, dffent ·ils, avec
llll
b
m
télefcope leo
grandes tac hes qt1e l'on prend pour des rnors, on y re–
marque une infinicé de cavernes ou de cavir:és
tres-pro–
fond~s,
ce qui s'apperr;oit principoh:ment par le moyert
d<!s ombres qui font je((ées
all-d~dans
lorfque la
/un•
crolt, on lorfqu'elle ell
en
dé.:ours. Or c'ell, ajourent•
i1s.,
Ct:
qui
OC
paroJt
~uere
convenir
3.
des
tnerS
d'une
vo(le étcndo<!. Ainli ols croient que ces régions de la
/une
ne font poinr des mers,
mais
qu'elks font d'ane
ma<iere moins dnre
&
inoius blanche que les au<res con–
trées
des pays
m -tJtHue;u
>:.
7
9 •
La
lrm'
ell e11tourée, felon plulieurs aOronomes,
d'un atmofphere petam
&
élallíque, daos lequel les v:¡–
pet1rs
&
le, exhalaifons >'élevent pour retomber enfuite
en forme de ro!"ée ou
de
plnie .
D:¡ns
une éelipfa totale de foleil, on voit la
IH>r<
couronnée d'un anneao lumincux porallele
a
Í3 circon–
fércnce.
Se
loo ces allrnnomes, on en
a
trap d'obfcrvations
pour "" douter. D ons
la grande éelipte de
171
f,
on
vir
l'anneau
a
Londres, &
par-rour
ailteors; Kcplcr
:1
oblé:rvé qu'on a vu la memc cho fe
a
Naples
&
a
.An–
vers dans une éclipfe de
t6of;
&
Wolf l'a ubfervé auffi
3
Leiplick dans une de
1
70 6,
décrite fnrt au-long daos
les
afia erud1t,,rum ..
avec
cette circoníl:ance
t·e1narqua–
ble que la parrie la plus voiúne de la
/une
étoit viiible–
meot plus brillante que celle qui
en
étnit plus éloignée,
ce qui eCl
confirtné par
les
obfervatioos
des
a{honomes
franyois daos
les
mbnoires de I'Acadlmie de
l'annü
1706.
11 faur done, concloent- ils, qu'il
y
ait 3Utour de la
Irme
quelque fluide donr la
fi ~ l\fC
corre[ponde
a
celle
de cet allre,
&
qui tout-ii·la- fois réflécbilfe
&
hrife les
rayous du f."leil; il
fa"r auffi que ce fluide
foir plus
denfe pres du corp< de la
/r,ne,
&
plus rare au ·delfus ;
or
comtne
l'air
qui
environne
notre terre efi. un fl01de
de cctte e[oece, on peut conclure de-lii que 13
/une
do it
avoir fon air;
&
puifque la différente den liré de n otre
air
dép~n<l
d<: fa ditfércnte Kravité
~
élan icité, il
faut
done aulfi anribner
1:1
diftéreme denlité de
1'
air
lo·
naire
a
la noeme cau fe. Nous avons d" plus ob[ervé
qne i'air lunaire n'e;::fl: pas
tnujntJrS
égalemenr
tranfpa–
renr, qo'il chanl\e queh¡uefnis les figures fphériques des
c!t,>iles en o.-ales,
&
que dans qoelques-unes des
~cli
pfes totales d•>nt oom avons parlé, on
a
apperc;" immé–
diatetnenc avant
f'irntnertion ou
rretnblemenr d:1ns
le
lirnbe
de la
/mu
avec nn" apparence d'une fumc!e claire
&
légere qui fe teooit fofpenJoe au -detTI>s d<uam l'im-
~~e~~~l~t!r~~~¡¿•~~.:.~~~ ~~~t~~~~~~q~~~n"~m~~~~"s~~~:
fervent aoffi da os noto<! air quand il cll plein de vapeur ,
il
el!
do uc prefque für que lor1"<1u'on ks obterve dans
l'atmofphere de la
/un~,
ceoe atmo fphere doit
~tre
alors
plcine de vapeors
&
d'eAh3laifr>ns: enfio puifque dans
d'3otres te ms l';1ir de la
Irme
ell
el
air
&
tranfparem,
&
qu'-il
ne
produir
at1cun de
ces
phénornenes,
il
s'eofuit
au ffi que l<s vapcurs ont été :1\ors précipités f<lr la
/un~,
&
qo'il faut par c o nféquenr qu'il foit
tombé fut cet
allre de la ro[ée, de la ploie ou de la neige.
Cepen:i~m
d'aurres ailronomes prétendem que q_uand
des étoiles s'aporo.ehem de la
Irme
,
elles ne paro olfcnt
fn ~tffrir
accune réfra&ion, ce qui
prouvcroit que la
IYH~
n'a point d'atmofphere., du-tnoius re11e que notre terre.
l is :1jrmtent qu'iL
y_
a beaucoup d':'pparence qu
e fm!a
/une.
i1
n'y a
J-30l31S
de
nuP~es-.
111
de pln.u:s.
C.ars 11
s'y trtJuvoir d<:&.
uua..ges, on les
verroi~
..
diCent-i1s,
~ré–
pandre indifférernment fllr toutes les tégions du do(quc
.f
f
f
f
appa-