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151-

HES

en une fuile de déterminations momemanées

&

cODEniras.

L 'ame ofc.lIe entre des fencitnens oppofés ,

&

l', crion

detñeure fufpendue . De tout ce qui fe palre ell nous,

i1

n'y a ríen PCllt-ctre qui marque

unt

que nous. 3vons,

tinon la mémoire préfente d'une chofe , du moms celle

d'une fen[ation tandis que nous fommes occupés d'une

autre, que nos 'incertitudes

&

nos

bijitations

II

fem~le

qu'il y , it el) nous des mouvemeDS de fibres,

&

conl é–

quemment des fenfations qui durent, tandIs que d'autres ,

ou dirpanHes ou

contraire~,

nailfenr on

s'c!xécut~nt .

Sans

cene coexinence, il en bien difficile d'cxrliquer la plti–

part des

op~ rations

de I'entendemem.

H I/itcr

fe dit aum

quelquefois de la mémoire feule . Si la mémoire infidele

ne n\lUS fen

eas

facilenlent, oous

hljitonJ

en ré citant .

HESN-MEDI,

(G/og. )

ville de Perfe .

Long.

felon

Tave",ier, 7+ 4j'·

lat.

32.

j'.

(D.

j . )

HESPER,

(A{1ron.) 11oye::.

HESPf:Rlf:S.

HESPERIDES, fub . f. pI.

(Hifl.

&

Myth.)

filies

d'Hefperus felon les uns ,

&

d' Atlas felon les au[res . Rap–

portons ici ce que I'Hinoire nous a tranfmis de ces fa–

meules nymphes,

&

ce que les poeles en 011[ publié ; c'etl

tom ce que je venx

cnr3ire

ruccinétcrncm

d'Ull

grand

mémoire que j'.i 1\1 fur ce Cuje!, dans le

r" ,,,il de l'ttca–

dl mie do Inforiptions.

Selon

Paléph.te,

Hefpems étoit Ull riche Miléfien

qui vint s'établir dans la ''':arie .

11

eut dellx filies nom–

mées

HeJplridn,

qui avoienr de nombreux troupeallx de

brebis, qu'on aP2ellnit

br<bis

¿our,

a

caufe de leur beau–

[~;

ou, ce que j'aurois mieux aimé dire,

~

caufe du pro–

duit qu'elles en r<tiroim[. Ces oymphes, 'joure Palé–

phatc , confiereut la )larde de leor Iroupo, u

3

un bergcr

n:"'~tné

Drac. n:

lIlalS Hercule pa:fant par le pays qu'ha·

bltOlenr les tilles d'Hefperlls , eoleva

&

le bcrger

&

le

troupeau. Varroo

&

Servius ont adQpeé ce récit fi mplc

&

naturel .

D'au[res

éc~ivains

en grond nombre, changent le ber–

~cr.

de,

Hefp, r"Iu

eo Jardinier,

&

leurs troupeaux ell

trUlts nommés

pommes d'or

par les Greq, foit

3

caufe

de lem eouleu" de leur gout excellem, ou de leur rap–

port . Cene feconde opinion n'a pos moins de partif, os

que la pretmere;

&

il femble meme que daos la fuite

des tems elle foit deyenue, fur-tour parmi les modernes

l'opinion dommame, enCorte que les uns om

emend~

par ces pommes d'.>r des coings, d'autres des oranges

&

d'autres des eitrons.

'

Diodore ue prend poi!!t d.e

p~rti

fiu ce demier article

paree que, dit·il, le mor grec

flíi>.cr.,

dont les

anden;

aute"rs fe fom fervis, peut fignifie, égalcmem des

pom–

mes

ou des

brebts,

mais il emre dans les d¿tnils fur I'hi–

fioire méme des

H~(p¡rideJ .

Si nous I'en croyons , He–

fperus

<l¡

.t\[\~s

étoicnr denI frercs , qui porf6doiet1t de

gran~es

tlcherfes dans la

p~r¡ie

la plus

oeeide~t~le

de

J'

,\frt~ue .

HeCperus eut une filie

appell~e

He(pl rie :

qui

donn, fon n,ull

:1

toure la eontrée; elle époufa fon on–

c1e Atlas ,

&

de ce

mari~ge

['ortirem fept tilles qu'on

appella tamÓt

H_fplrides,

du nom de leur mere',

&

de

leur ayeul maternel, taolÓt

Atlalltides,

<lu nom de leu.

pere.

Elles faifoiem valoir

foi~neufemenl,

ou des troupeaux,

ou des fruies, donr elles IIroienr de bons revenus . Com–

me elles étoicllt aum belles que fages, leur mérite fit

bL'3ucouP. de brui[ dans le monde. Sufiris, roi d'Egy–

pte, devlnt amoureux d'el!es fur leur

réputacion '

&

JU–

gC3nt bien que fur la fienne

iI

ne r¿umroit p3S par une

recherche réguliere, iJ enyoya dC;S pirat•• pour les enle- .

ver. Ceux-ci épiereot le tems 011 elles fe réjouifloiellt

eotr'elles dans uo jordio,

&

exécurermt I'" rdre du ty–

ran. Au momem

qu'i1s s'en

relOurnoient tout

fiers

de

leur proie, Herenle qui revenoit de quelqne¡-unes de

fes expéditions, le, rcnconua rur le rivage, 011 ils étoiem

defcendus pour prendre uo rep3S . 11 apprit de ces aima·

bIes filles leur avamure, tua les eorfaires, mit les belles

captives eo

libert~,

&

les rameoa ehez lem pere.

Atlas eh'rtl¡é de revoir fes filies, tit préCcm

11

Icm li–

bérateur de ces troupeaux, ou de ces frnilS, qui faiCoienr

leurs richerfes. Hercule, fon coment de la réeeption

d' .'" tlas, qni I'avoit l1'Iéme initié par fureroÍ! de reeoo–

noitIance dans les myfleres de l' Anronomie, revillt daos

la Grece ,

&

y porta les pré[eos dont fon h6te I'ayoit

comblé.

Plioe embrafTe l'opioion de ,eUJ qui donncot des fruits

&

non des troupeaux aux

HeJplrides,

&

paroit vouloir

placer leurs jardios

11

Lixe, ville de Mauritanie : uo bras

de mer, dit-i1, fcrpente al1lour de cerre ville,

&

c'en

ce bras de mer qui a donoé aUI poctes I'idée de leur

affreux dragon .

Si I'on fuit les autres hinoriens, de la r¡arr3tion defquels

je

ne me propofc p'Qint d'ennuyer le leéleur, on trou-

HES

ver3 que ce qu'il

'!

3

d'incontefl able touchant les

H, –

Jplt-ides

fe réduit a ces trois ou qUnlre anicles: qu'dles

étoient fcpurs ; qu'elles poflédoienr une [one de bieu,

donr elles étoienr redevablcs

11

lem. foiDS

&

:l

la bomé

du

rerroir

qu'elles cultivoient; que

Icur derncllre

éwit

bien gardée ;

&

qu'enfin Hercule

ét.nt

allé chez elle ,

il remporta daos la Grece de ces fruits, ou de ces trou–

pcaux , qui Ieur étoieot d'un han

revenn.

M 3is il faue voir ce que les poctes ont fait de ce peu

de matiere,

&

quelle forme ils

OO!

m

lui donnee. lis

ch.ngem le ¡¡eu qu'habitoiem les

Helf.lrides

ell un j. r–

din magnifique

&

dél ideux; I'or y bnlle de toures part ;

les fruits , les feuilles

&

les rame.IUX que portent

CeS

ar–

bres,

COlll

de précieux métal; Oyide nous en .lI'ule ,

//t'!Jor~~

[rone/ts, ,;¡,ro radia"tt

n;t~nttI

E:f:

auro

ramos,

tx auro poma ftrtb:lnt.

Métam. lib. IV .

T oures' ces richelI'es font g!rdées par un horrible dra–

gon, qui a cent tetes, Se qui pouae en I'air cen! diffé–

rentes forres de fifflemens; 3Um les pommes fur leCquel–

les il tieoe Cans ceire les yeux ouverts, charmem la vuc

par leur beauté,

&

fone fur les ereurs des impreflions

dOlll

iJ

en impoffible de fe défendre. L o.fque Jupiter

épouC. Junon, cetre déelI'e Ini !,orta de ce pommes en

mariage,

&

ne crut pas pouvoir lui payer

6

dO! pi",

ma~nifiqnemenr.

Ce fut ayee une de ces pommcs que

la Difcorde mit la divilion entre trois des plus grandes

diyinités du ciel, enlre Junol1, Vénus

&

Pallas;

&

par

cetle feule pomme, elle jet'. le trouble dans tout I'cl ym–

pe. Ce fut avee ces memes pnmmes qu' Hippc>mene

adoucit la fiere Atllante, la rendit fcnlble

ii

fes vreux,

&

lui tit éprouver routes

les

fmeurs de I'amour.

Tandis que ces

m~mes

poetes fum de ces jardins un

féjour r:ivilI'ant, ils font de celles qui I'habiten! autant

d'enchantererfes; elles Ont des volx admirables; elles tem–

perent leurs travaux par des coneGrts divins; elles aimeot

a

prendre toutes fortes de

fi~ures ,

&

a

étonner les yeux

.des fpeélateurs pa, des métamorphofes également foudai–

nes

&

merveilleufes. Les Argonautes .rrivem-i1s aupres

d'elles, Hefpéra devient un peuplier, Erythéis en un or–

meau, Eglée fe change en faule.

11 ne renoir plus aux poetes, pour rendre les

H<fpl –

rida

refpecrables de tout point, que de les marquer au

coin de la roligion,

&

que d'en créer des divinités dans

toures l., formes. Ces beaux génies u'y onr pas manqué:

ils leur ont donné uo temple; ils y ont jOlOt une pr/:–

Ireae, redoutable par l'empire

fouy~rain

qu'clle exerce

fnr 10ute la namre. C'ell cene prétrerfe 'ji gorde elle–

méme les ram'eaull facrés,

&

qui nourrit le dra:¡on de

miel

&

de pavor< . Elle commande aux noirs chagrins .

&

Cait

a

fon gré les envoyer dans les creurs des mOr–

tels , ou les chalTer de lem ame avee la méme facil ité ;

elle arréte le courS des Oeuves; elles force les anres ..

retourner en arriere; elle cantraint le, morts

a

Cortir de

leurs tombes; on entend

la

[erre mugir foos fes pieds ,

& ii

fon ordre on voi[ les Ormeaux defcendre des mon–

tagues. Loin d'exagérer, je ne fais que rend re en mau–

vaife profe la peimure qu' en fait Virgile en de tres–

~eaux

vers:

Hefp.,id"I1f templi 04101, ,pulah"e draco"i

QUtC

dab"t,

&

ftUToI flrva"at

in arbflre ramoJ;

.fpar.gens

hllmida mella,

{oporif erllm f /tc pllpaveT;

l~~(

fe

carminib,u

promittit

f()/'lJert

nunte¡,

fl.!IIlJ

vtlit,

aft

ali;s

duras

;mm;ttere ctlras:

S~fle,.e

aquam flJlviis,

&

.lidera

'ZJtrUrc

rttrd •

NollHrnoJ

tcrram,

&

dtfccllfltrt

montihuJ

ornOI .

C'en ainfi que les poetes peuvent tout embellir;

&

que,

graces

a

leurs talens, ils trouvent dans les fUJet' les plus

flérile, des [ourees inépuifables de merveilles.

Peu nou, doit importer,

Ji

I'on remarque dans leu"

embellilI'emens UDe intinité de différences . Ce font des

chofes inféparables des fia ions de I'efprit humain,

&

ce

feroil une emrepriCe cidieule de vouloir ' les concilier .

CIen alTez que les poetes convienoenl .nfcmble que les

HeJpJrid,s

fom freurs; que leurs richerfes confinoient

en pommes d'or; que ces pommes étoient g3tdées

rar

nn dragon ; qu'Hercule pourlant trouva le moyen d ell'

eueillir,

&

d'en emporrer dans la Grece . Mais, dira-t–

on, ils font divifées rm prefque tous les aUlres faits ;

i1s ne s'accordeot, ni fur la nairfance de ces nymphes ,

ni fur lenr nombre, ni fur la généalogie du dragon , ni

fur le lieu ou les iardins des

H'fplrides

éroiem j¡lués

ni finalemem fur la m3niere door Hercule s'y prit

pou~

avoir