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418

GAN

fle que par le cours des fluides des arteres dans les vei–

ncs. Toute infbmmation fuppofc un obflacle dan s les

estfémités anérielles, par le moyen duqnel le paffage

du

liquid~,

qui doit traverfer les vaiffeaux, efl interce–

pté. Lorfque cet obflacle a licu daos tous les vaiffeaux

d'une partie, le mouvement vital y efl entiercment a–

bolí, elle tombe en

gangrene

. L es fignes qui caraéle–

rifent cette efpece de

g"ngrene

Cl>nt alfe'!. faciles

a

fai–

fir. L'in fla mmation qui étoit

l'état primilif de la ma–

ladie' diminue

a

mefure que .l'engorgement devient ex–

ceffif; le Jeu des arteres efl empóché par

le

faug qui

les remplit;

la chaleur ·s'alfoiblit de plus en plus: elle

ue fuffit plus pour entretenir la ftuidité du faog: la tu–

meur s'alfaiffe, la rougeur vive de

1'

inftamma~ion

de–

vient plus foncée : les fucs flagnans fe putréfient : la

partie exhale une odcur fétide

&

cadavéreufc; cffets de

la pourriture qui détruit les parties folides .

L'elfentiel de

la cure des intlammalions qui tcndcnt

a

dégéoérer en

gangrtne

par un engorgement extreme '

ell de débarralfer au-piOtllt la panie malade . La diere

efl la faignée fe préfentent d'clles·memes pour fatisfai–

re

il

cene imeotion , mais lorfque ces fecours pouOés

2uffi loin qu'il ett poffible, ne réuffiffent pas,

&

qu'on

voit la tumeur s'afiallfer, la chaleur

'érdndre, la rou–

geur s'obfcurcir, l'ét.Oicité s'anéantir, les chairs deve–

nir compaéhs

&

un

p~u

pareufes , qui font

les fignes

de la .cethtion de l'aétiun organique des

vailfeau~

en–

gorgés ; les faignées fnnt inutiles auffi·bien que les

to·

piques, qui ne peuvent

<~gir

que par l'cntremife de l'a–

élion des folides . Or daos ce cas les vaifTeaux ont per–

du wure aólion; ils ne Cl>nt done plus capabl<s de dé·

placer

les humeurs arretées. Lrs fcarificarions produi–

fent alors un dégorgement efficace; les cataplafmes ré·

folurif;

&

anripmrides donnenr aux vaitfeaux le too né·

celfaire pour déracher les parties monifiées.

11

re fait

daos

les parties vives une fuppuration porolenre;

les

ch.airs animées

fe dininguen t,

&

1'

nlcere fe cicatriCe

fmva ur la marche ordinaire que rienr la mture daos la

réunion d<S ptaies avec pene de fobllance.

Voyo:.

1

N–

CAR•ATJON

&

ULCERE.

M. Q•refnay ne croit pas qu' il puiffe furveoir

gan–

grene

par exccs

d'

in~ammadon

fimplemem;

il

p~nfe

que c'dl pl0t6t la mar igniré qui accompagne l'inftam–

mation ou le> étranglemens qu' elle fulcite, lorfqu· elle

occupe ou qu'ellt avoiline des parties nerveufes qui at–

tirent cene

gangrme.

A

1

'égard de lo maligniré qui accr>mpagne les in ftam–

marions, il y en a une qui fe déclare d'abord par l'ex–

tinétion du príncipe v•tal :

a

peine

1'

inflammation fe

failit·elle d'une parrie, qu'elle la fait périr fur te champ.

L es malades perdenr prefque tour-a-coup la fenfibiliré;

ils font ordinaremenr affez rranquilles, le pouls eCl pe–

lit

&

fan

vigucur ; il s'alfoiblir peu-a pe u,

&

les ma–

Jades pénlfenr lorfque la

gang"ne

efl fort étendue. ll

Y. a de la reffource lorfque cene

Corte

de

gangrene

efl

crrconfcnte

&

bornée • un cerraio efpnce. L'mftamma–

tioo maligne qui la précede efl cauféc par un héréro–

gene pernrcieux

répandu daos

la maOe des humeurs

&

qoi fait pérír l'endroit ou il fe ratremble.

L'indica~

t!on qui re préf,nte le plus naturellement' c'efl de for–

trfier

&

de ranim r le príncipe viral aftoibli

&

languif–

fanr, año qn'il puiOe rélilt er

:l

la malignité de l'humeur

gangréneufe . Le; faignées ne conviennent point daos

ce ca>, puifqu'elles drminucnt la force de l'aélion or–

gauique: toin

d'arr~ttr

les eft'<ts fune Cles de cene mali–

gnité, elle; peuven t au contraire les accélerer.

efl

vrai!f<mblablement,

~e

ion M . Que[oay, daos de pareils

cas que B<lerhaave du que daos certaines inftammations

épidémique;, on a va les maladel périr prefqu'auffi-r6t

qu'ils ont été li11gnés,

&

plus ou moins prompremem

felnn qu'on leur riroir plu< ou moins de f.1ng . On

n~

dott done pas

trop

legeremcnr recourir

a

ce remede

daos ces inftammarions languilfantes qui tendent

ti

fort

a

la

gmtgrem:

il y a des exemples fans nombre de

tievres malignes

&

petlilenrielles, de perites véroles,

&

de tievres pourprées,

&

3utres maladies inflammnroires

caufées par des fubOances malignes qui rendcnt immé–

diatemenr

a

éteindre le príncipe viral' daos lefquelles la

faigoée, Ji urile d3ns d'aurres cas, n'a d'aurre elfet que

celui d'accélerer la morr.

Les Chirurgiens qui voyent

~

découvert les elfets de

la tnatigoiré des inftammations dont il s' agir , penfent

pl0t6t a défendre

&

a

ranimer la parrie mouranre, qu'

a

répan~re

le

fang du malade . Cependanr

fi

ces in–

t!ammatfons arrivenr daos des corps

pl~thoriques,

fi

el–

le; nc dégénerent pas d'abord en

gangrene,

ou ti elles

t'llnt for¡

~rdcqres,

comme le

fon~

fouvet¡t les éré(Jpe-

GAN

les malignes, quelques faignées paroiffent alors bien in–

diqoées pour facilrt<r le JCU des vaiffeaux ,

&

rempérer

un peu, s'il efl poffible,

1'

inft•mmarion

&

la

fievre;

mais lorfquc la

gangrene

en décidée par

1'

r:eJémarie ,

pateufe, accompagnéc de phlyélaines

&

de raches livi–

des, la faigoée eO inutile .

11

faut contidérer ces inftammations Cl1us deux états

dilférens; favoir, lorfqu'elle; fonr encare do

pro~rcs,

&

lorfqu'elles font entierement dégénérées

en gangre–

ne.

Daos le premicr état , loin de s' oppofer au pro–

gre de cene inftammation, il faut la ranimtr; elle dé–

pend d'une caufe maligne qu'on doit laiffer dépofer en–

ticrement . On fe fert avec Cueces des topique; réfolu·

tifs fort aélifs,

&

quclquefoi> meme des linapif¡nes les

plus animés. Lorfque la mortification ; 'efl emparée de

la partie qui a été frappée d'in ftammation maligne,

il

faut foutcnir les forces du malade par de; cordiaux ;

&

s'il relle de l'efpérance pour la vie, on penfe

a

procu–

rcr la féparation des ch•irs memes d'a vec les chairs vi–

ves . Cene féparation dépend plus de la nature que de

l'art; on favorife l'aélion vitale en ernporcanr une par·

tie des efcarres gangréneufes, fans intérefTer les chairs

vives, en touchant la circonférence <jes chairs martes

3vec une diffolution de mercore daos l'efprir de nitre ;

c'elt un remede que Bellofle vantoit beaucoup . Son

efficacité vient de ce qu' il ralfermit l'efcarre,

&

qu'

il

fnfcite au bord des chairs vives voitines une petite in–

ftammation, d'ou réfulre une fuppurarion purulente bien

conditionnée' par !aquel le re doit farre la féparation du

mort d'avec le vi

f.

Ce procédé, ou toot nutre équiva–

lent, a lieo daos ton te<

les

ga11grmes

de cauCes hnmo–

rales bornées , pour appeller In fuppur3 tion

lorfqu' elle

ne fe

erare point, ou qu'elle etl lar:guiOante.

L'étran

glemenr en une des prillcipale; cauCes de la

f.angr.ne,

&

c'efl cellc qui a été le plu' ignorée. M.

Qu

dnay en a oarlé favam10ent dan< fnn

traiti

de la

gangrem;

on range fous

le

~en

re d'érranglement roo–

res les cauCes cap,ble< de comprimer ou

d.t:

ferrer aJfet

les vaiOeaux pnur y arreter le cours des

li~uides.

Les

anciens ne rapportoienr

a

ce genre de caufe que les

cr.rnprrffions fenfibles

qoi empechnient la difiribution

do fang ou des

efprir~

dans une partie, comme une

forre Hgatore. une tumeur, un os de plaie, oo une au–

tre cnufe fenfible qui comprimoit les nerfs ou les arte–

res d'une portie.

Les étranglemens qui arrecent

le fang daos les vei–

nr~,

peuvent étre fuivis

d'cn~orgemen~

prodigieux, fans

inflammation oonfidérable; M Waofwicten rappone

d'apres Boerhaave, le cas d'un jcune homme qui s'cn–

dormir les cr>udes

nppuy~s

fur

la fenetre érant ivre .

Ses Jarretieres étoienr fi étroitemenr ferrécs , que le fang

retenu avoir enflé les Jambes; le mouvement viral des

humeurs ayant entieremenr éré futloqoé , la

ga11grent

furv inr ; elle gagna promp¡ement les deux cu tfe; ,

&

caufa la mort .

Les étrangtemens capables de caufer la

gangre'",

ne

font pas mr'me rofi¡ours accompagnés d' engorgemens

bien

fenfi bles; l'inftammation qui

re fait fur

les por–

ties aponévrotiques ne produit pa; une turnétaélion ap–

parenre: mais les arreres étrsnglées ne portenr bien-rllt

plus les fucs nourricier;

a

la partie; elle devient ce–

démareufe, paree que le< fu es graitTeux font arretés par

1

'eninétion de la vie ou de l'aél'on organiqpe .

c~s

fucs

croupiOant fe dépravenr,

&

dérruifenr prompremcnt le

foible tiffu qui les contient . L 'elpece de

gangrene

c

3 -

chéc dom nous parloos, efl fort redourabte, paree qu'

elle s'érend, fans prefque qu'on s'en apperc;:oive, fort

au loin dans les tilfus graitleux .

C'eO l'érranglement qui

rend les plaies des parties

ncrveufes

&

aponé,•rotiques fi dangereufes. On a com–

mis des faures confidérables daos la pratique, paree qu'

on n'a pas connu la véritable caufe de ces defordres

&

qu' on a ignoré qu' ils fuffenr

1'

elle¡ d' un

étran~

glement caufé par la conClruétion des porties bleffées.

On s'étoit bien

appcr~u

qu'en débridnnt par des

inci–

fioos affez érendoes une aponévrofe bleffée ,

les cn–

flures qui dépendoienr de cene plaie fe diffipoient nuffi

sarement' que cdles qui font caufées par des

ligntu–

res rrop ferrées ,

Ce

diffipenr facilement lorfqu' on cou–

pe ces ligarures. M ais

co~1bien

de fois. n'a- t -

00

pns

reconnu ce!!e caufe, en attrrbuan r

les

accrd•ns

a

un vice

des humour<' ou

a

un exces d'ioft ,lfnmation

pour Je–

que! on crnyoir avoir épuifé les relfources de' l'arr, en

faifant de grandes fcarifications fur la pnrtie tuméliée

con~écutiv~ment, lo~fqu'il

auroit fuffi

d~

faire un leger

débrrdemenr aug parues membraneofts qur occaflonnoient

toot )e defordre par

le1,1r

tenlion? Une piquOre d'épi·

ne