Table of Contents Table of Contents
Previous Page  434 / 922 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 434 / 922 Next Page
Page Background

406

GAL

ment fuivie de ce\le de l'autrc ¡ambe de ce

m~me

bi–

pede;

&

de plus, un des bípedes latéraux doit tuu¡ours

devancer l'aut:e: ¡e m'explique. Soit un cheval galopant

main droite; les ¡ambes droites, qui forment un bí–

pede latéral, doivent régulierement ourre-pafTer

!••

¡am–

bes gauches daos

lcur marche

&

dnns

leurs toulees ;

commc lorfque !'animal galop

ii

gauche; les ¡ambes

gauches' qui forment eurcmble un .nutre bipede latéral)

doivent outre-palfer les ¡ambes drottes: Daos cet état,

le

galop

dl réputé jufle

&

uni ; la

JU~elfe

dépeodant

fpé:ialement de la jambe de

dev~n.r

qm outre-paífe fa

voifine, c'efl-3-dire qui mene ou qm elltame: car !'al-

Jure e!l falfifiée

fi

:; droite,

la jambe gauche,

&

a''

gauche,

la

¡ambc 'droite devlncent,

&

1:union ne nailfant

que de l'accord des membrcs de dernere

&

de devane;

celui de derriere étant oécelfairement atlreint

a

fuivre le

mouvement de

la jambe

a

laquelle il répond latérale–

mem: enforte que !'une de devant entaman!, celle de

derriere du meme cOté doit eotamer auffi ; fans cette

coaditioa, !'animal eft defoni,

&

fa marche eft d'ailleurs

chancelante

&

peu nlre.

f/oyrz

M

A N

e'

G E .

Quelqoe notable que foit la ditférencc de

l'arrnngc–

menr des membrés au trot, l'cxpérience nous apprend

que fi

le cheval eft prdfé au-dela de la vltefTe de cette

:!Hure, l'ordre en eft bien-tót interverti par la foulée plus

prompre de l'un des piés de derriere, doot la chOte ac–

céléréc hite celle de l'autrc pié du

m~me

bípede poflé–

ri~ur,

qui au moment

ou

il fe meut

&

fe porte en-avanr

¡¡oor etTe&oer fa battue, mene

&

entame d'accord

avec

ie pié di: devallt

~u

meme cóté; de

m~niere

que des–

lors les quatre ¡ambes proccdent par une fuitc de mou–

vomens qoi n'a rien de dilfemblable,

&

qui efl précifé–

men¡ la

m~me

que celle qui conflitue véritab lemeor le

galcp.

Pour découvrir la raifon de ce changement fubit

&

indifpeníable, il foffit d'obferver que daos ua trot mé·

diocrement vire, l'inrervalle ou le pié de devaot do ir fe

détacher de terre

a

l'effct de livrer la place qa'il occu–

poit fur le

Col

au pié de derriere qui le foir immédiate–

ment, eft en quelque fayon imperceptible . Or foit fenfi–

blernent diminué,

a

raifon d'une augmentarion confidé–

rable de célerité, l'cfpace de rems néce111iire

&

accordé

pour 1' acomplill'cmenr des deux doubles foulées diago ·

nales qui caraélérifenr cette allorc ;

il

eft évident que

l'ioflant donné

a

chaque uipede lntéral pnur complerer

íoa aélion, fera

fi

courr

&

fi

limité, que le pié anré–

rieur qui doit ro\l¡ours céder le terrein, ae pouvant a!Tez

promptemeot s'él<ver,

&

érant conféquemment atteint,

rencootré

&

hcurté

a

chaque pas par le pié poftérieur

qui le chalfe, la chute de \'animal fera inévirable: telles

font done les bornes prefcrites

o

lo rapidité du trot, que

!i e!le eft porrée

a

un extreme deg-é , le cheval , par

une efpece d'inflinél ' pafTe de

lui-m~me

a

une autre

allure, dans laque! le les Jarnbes qui compofent les bipedes

latéraox , fournifTanr enfemble

&

de concert au moove–

rnenr pcogreffif, ne peuveat abfolument s'entrenuire,

&

qui loi donnant encorc, au moyen des pcrcuffioas plus

obliques, l'aifance de porter par

l'effort de chacuo de

ces membres, done !'aélion n'efl néamnoins pas réelle–

ment plus prompte; la malfe tprale de fon corps beao–

coup plus avaot, le rnet en état de répondre

&

de fatif–

faire fans Ctainte

&

fans danger

a

J'exces de virdfe

doot le trot n'eft pas fufceptible.

Mais paree que cene interverfion forcée

&

fo¡¡gérée

par la nature, a conftamment

&

généralement li•u daos

rous les chevaux qui trottenr, lorfque leur marche eft

vivemeot. hatée, s'enfuit-il que l'allure née de cene mé–

Ine

interverlion doive toujours eilentiellcment reconnoi–

tre pour fondement celle

a

laquelle elle fuccede daos

ceue circonflance

?

le duc de Newkaftle !'a penfé;

&

j'avoue qu'uoe déférence trap aveugle pour fes fenri–

mens m'a induit en erreur, daos un tcms ou par uo

~éfau~ ~e

phílofophie, de ré6esions

&

de lumiere, je

¡ogeors mdtfcrettemenr

&

fans eiamen du mérite d'une

opinion, fur la foi do nom

&

de la répuration de fon

auteur.

Voy.

le

IJot<v. Nt·wkafl/e,

.édit.

1744. Conclure

do changemeot qoi réfulte de la véhémence du trot

que cene aélion ell le principe du

galop,

c'efl avance;

&

foOtenir que la ct!léritt< feule en efl la bale: or rien

de plus faux que cene maxime. Noos voyons en elfet,

que qoelque !eme que foit !'aliare de !'animal , pourv(\

qu'e!le foit foOtenae, elle eft plus prochaine du degré

rcquts ponr le porter

il

ce mouverneot prompt

&

preffé

que celle qui dtant abandonuée, eft dans un plus grand

degr

é ,de vlte

lfe . Suppofoas, par exemple , un cheval

di!OS

1aél.on

tardive d'un pas parfaitement écooré , ou

cl'up

trot exa&

ement uni; il eft iocomefiable que, malgré

1

1

GAL

la lenteur de la progreffion daos !'un

&

dan; !'nutre de

ces cas, fes foro es

le

rrouvenr rafTemblées,

il

lera plus

libre

&

plus dirp"ü!

~

paOer de ces mouvemens

a

une

aélion rapide

&

diligcmc , que du pas al<'ngc nu de

campagne, ou que d'un rrot Jimplemem détcrminé : il

faut done nécdTairement convenir que le fondemenr

&

la coodirioo réelle d'\111 ''rai

galop

[e rencontrcnt princi–

palement dans le point d'union d'ou nalt

la

po!libilité

&

la plus grande facilité que \'animal a de pcrcmer

&

de s'eolever,

&

non daos une célérité qui l'éloi¡?;nant

de cct enlemble , ne fauroit produire qu'une :télion bar–

fe, rampante,

&

également précipitée fur les épaules

&

fur l'appui.

.

C'cfl fur cette vérité que porte évidemment la regle

qui nous preferir de ne point gr.loper Uil cheval qu'il

ne fe préfenre ai[ément

&

de

lui-m~me

!i

cene allore ,

&

qui fixanr d'une maniere politive les progre< qui daos

l'école doiveor précéder cene

le~on ,

nous allreint

a

ne

l'y exercer qu'autanr qu'il a acquis

1~

franchife, la fou–

pleffc

&

l'obéiiTaace qui doivent en faroril'cr l'íntellí–

gence

&

l'exécution:

il

eft tems alors de !'y folliciter,

l'aélion du

galop

étaor infiniment mníns cnOreule

&

rnoins péuíble

a

l'nnimal par le droit , qn'eo

tournanr

on le travaillcra d'abord fur

des

lignes droires.

La difficnlté qu'il éprouve

C.Jr

des cerdes, dt néan–

moins une relfource dont un

ho

mme· de

ch~val

protite

habilemeot daos une foule d'occurence;.

11

eft des che–

vaux naturellerncnt ardeus , qui s'auiment toCt¡ours de

plu¡ en plus en galopaot , qui s'appuiem

&

qui rirenr

de maniere qu'a peine le caval icr peut le< rnaltrifcr ;

il en efl encorc, qui doüés de beaucoup d'ngilité

&

de

lioelfe , fe defonilfent fouv ent: plufieur>, non moins

fins

&

non moins fenfibles que ceux-ci , 1111;s dont le

corps peche par trop de longueur, commuoémenr f.11fi–

fient ; quelques-uns ne parrcm pmai< do pié qui doit

mener . Le moyen d'appaiíer

la

vi vacilé des premiers,

de donner aux J'econds l'habuudc de la ¡ullefle des han–

ches,

&

aux aorres celle de la julle!le des épaules, ell

de les emamer préférahlement lur un rond éont l'efpace

fo ;t roujours relatif 3 leur aptitude

&

aux vftcs que l'on

fe propole; paree que la pille circoloire exigeanr une

plus grande réUI\ioa de !orces,

&

occupant, pour ainJi

parler, toute l'attenrioo de !'animal, en modere la fou–

gue,

&

captive tellemenr fes membrcs, qu'il ne peor

que r<ITeorir une peine extreme; lorfqu'il veut [e livrer

aux mou vemens derordonnés d' une al!ure fauile

&

de–

funie. Apres qo'ils onr ért

exerc~s

ainfi,

&

lorfqu'ils

font parvenus au point defiré de tronqoillité

&

d'afsOraa–

ce, il eft bon de les galoper devaot eox, de méme que

de porrer iofenfiblement fur les crrcles ceux que l'on a

commcncé par le droir; car l'aifaoce

&

la pcrfeélion

de certe aélion daos un cheval qoi d'ailleur>

y

a été

préparé ' dépend véritablement de la fucceffion

&

meme

du mélaoge

~clairé

des les;ons [ur ces terreins dí,·erfe–

ment figurés.

Le trot a paro en géoéral, eO égard aux premiere1

inflruélions, l'allure

la

piu< propre

&

la plus co.nvcna–

ble pour partir,

&

pour en le ver !'animal: elle ef! rclle

en effe¡, quand elle e(t fol'lrcnue; paree que

la

virerTe

&

l'enfemble étant alors réunis, poor pcu que les aides

ajoOteor ao degré de pe,cuffion que l'one

&

l'aurre fo–

fcircnt, le cheval ell :,i.·n· tOt

&

facilemeor determiné.

11

importe cependaot u'en mefurer

&

d'en regler avec

art la véhémence

&

le foíltien; elle ne doit erre aban·

donMe dans aucon cas: mais relativemcm

:1

des che·

vaus qui tienneot du. ramil;gue, ou qui font pourvus

d'une unioo nntorelle, ou qui o'ont

p:.i~

une

ccnaine

fine

!Te,

elle doír erre plus ou moins alongée; fa célé–

riré ne poovant que combsure la di(pofition qu'ils ont

3 fe retenir,

&

fuppl~er

dans ceur qui n'ont point af.

fez de feofibilité,

a

la force qlle l'on feroit obl·gé d'em–

ployer, pour les réfoudre

!i

t'aélion qu'on leur

dem~n­

de. S'il s'agit de chevaux chargés d'épaules, ou bas du

devaot, ou longs de corps, ou qui onr de l'ardeur,

&

qui foat

conféq~emmenr

encl;ns, les uns

a

s'appuyer

confidérablement lur la rnain, les aurres

a

s'éteodre

&

a

pefer,

&

les deroiers

a

rirer'

a

s'échapper

&

:i

fuir.

il

faut qo'elle foit proporrionnémenr racourcie.

11

arriv~

fouvent, j'en conviens, qoe l'impatience

&

la vivacité

de ceor-ci leoerendanr iofupportable la conrrainte la plus

legere, ils fe gendarment

&

s'enlevent conrinueliemenr

&

plofitors fois

a

la mi'me pbce' fans fe poner

en-~vant. On ne peur pas néaomoíos favorifer, en les pref–

faot, leur penchaot

á

fe dérober : mais

il efl efTentiel

dans ces momens de defeofe, de rendre la maiu

ave~

a(~ez d~ d~ric~t~fTe

&

de (ubrilité p_our les engager

j

futvre 1aéboo enram¿e do

galop,

a- moins qu'on ne

l<s