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DES E D 17' E U R S.

vij

laut .qu.e

d~

génie

~

quelques grands modeles, c'efl:-a-dire bien peu de leéture.

La

ml1ltlphcatlOn des I.lvres eft donc pGur le grand nombre de nos L ittérateurs

un

fup–

plérnent a

la

fagacHé,

&

lTIeme au travail;

&

uul d'ener'eux ne doír envier aux au–

tres un avantage donr il a tiré fouvenr de

Ji

grands fecours.

infi nous n'avons pas jugé a propos , comme guelques perfonues l'aurojent vou–

lu, de borner les anides de ce Diét·iannaire

a

des fímpl es tables, &

a

des nari–

ces des différens ouvrages

OU

les matieres fonr le mieux traitées. L 'avantage d'un

tel travail eu t été grand fans doute, maís pour trop oeu de perfonnes ,

Un autre inconvénientque nous avons du éviter' encore , c'efl: d 'etre trop é–

tendus fur cbacune des dífférentes Sciences qui doivent entrer dans ce Diétionnai–

re, ou de r etre trop fur que1ques-unes aux dépens des autres . Le volume, li on

peut ainli parler , que chaque kience occupe ici, doít etre! proportionné tout

a

la

fois,

&

a

l'étendue de cette fcience,

&

a

ceHe du plan que

IlOUS

naus propofons.

L '

<

ncyc~op~dje

fatisfera fuffifamment a chacun de ces deux points,

fi

on y trau–

ve

l~s

pnnclpes fondamentaux bien développés

,!

les détails eífentiels bien

expof~s

&

bte~

rapprochés

d~s prin~!pe~ ,

d.es

vues neuves quelquefois foit. fur les .princI–

pes , fOlt [ur les dénuls ,

&

1mdlcatLOn des fom·ces auxquelles on dOlr recouru pour

s'iníl:ruil:e plus

a

fond. Nous n'ignorons pas cependant que fur cet anic1e· il uous

fe~·a

touJours impoffible de fati stilÍre pleinement les divers ordl·es de le6teurs. Le

Llttérateur trouvera dans l'Encydopédie trop peu d 'érudition, le Courtifan trop .de

mOl·ale, le Théologien trop de mathématique, le Matbématicien trop de tbé?logle,

l'un & 1':lUtre trop de jmiJprudence & de rnedecine. Mais nous devons fa

I

re- ob–

ferver 9ue ce Diétiónnaire eíl: uné efpece.

el

'o~vr"gc

cofmopolite, qui fe

fen~~t

tOl:t

a

lui -meme par quclque préfi reo ce

&

pr dlleétlOn rnarquée; nous croyons qu

11

dOlt

[ufIin::

a

chacun de trouver dans l'Encyclopédie la fcience dont jI s'occupe, dif–

cutée

&

approfondie

[ :UlS

préjudke des autres , dont il fera peut-etre bien-aifé de

fe procurer une connoinance plus ou moins étendue . A l'égard de cellX que ce

plan ne fatisfera pas , nous les renvoyerons pour derniere répon[e a l'apologue

Ii

fage

de Malherbe

a

Racan.

(a)

L'empire des Sciences

&

des Ares eíl: un palais irrégulíer, imparfait,

&

en quel–

que maniere moníl:rueux, ou certains morceaux fe fone admirer par leur magoifi–

cence, leur folidité

&

leur hardíeíre; ol.! d'autres refremblent encore

a

des maffe$

informes; Ol.! d 'autres enfin, que l'art n'a pas meme ébauchés , attendent le génie

ou le hafard. Les principales parties de cet édifice fone élevées par uo petit nom–

bre de grands hommes, tandis que les autres apportent quelques matériaux, ou fe

bornent

a

la limpie de[cription . Nous tacherons de rénnir ces deux

der~iers

objets,

de nacer le plan du temple,

&

de remplir en meme tems quelques vuides. Nou:;

en laiíferons beaucoup d'aurres a rempUr; nos defcendans s'en cbargeront,

&

pla–

ceronr le comble, s'ils l'ofe nt ou s'ils le peuvent.

1:.'

ncyclopédie doit donc par fa nature contenir un grand nombre de chofes

gui ne fonr pas nou elles . Malheur

a

un ouvrage auffi vaHe, fi on en voulojt fai–

re dans fa totalité un ouvrage d'invention! Quand on écrit fur )ln fujet particulier

&

borné, on doit, autant qu'il eíl: poffible, ne donner gue des cbofes neuves , par–

ee qu'on écrit principalernent pour ceux

a

qui la matiere eíl: connue, &

a

qui l'on

doit apprendre auu·e chofe que ce qu'ils favent; c'eíl: auili la maxíme que plufie–

urs des Auteurs de l'Encydopédie fe flattent d'avoir pratiquée dans leurs ouvrages

particuliers; mais il ne fauroit en etre de meme dans un Diétionnaire . On auroit

tore d 'objeéter que c'eíl:-Ia redonner les memes livres au public:

&

que font tous

les Journaliíl:es, dont néanmoins le travail en lu i-meme eíl: utile, que de donner au

public ce qu 'il a déja, que de lui redonner meme plufieurs fois ce qu'on n'auroit

pas dll lui donner une feule? Ce n 'eíl: poinr un reprocbe que nous len!" fatlons;

nous ferons nous-rnemes dans ce cas, notre Ouvrage étant deíl:iné

a

expofer oo.n–

feulernent le ·progI·es réel des conno.iífances humaines , mais quelquefois auffi ce gui

a retardé ce progres . Tour eíl: utile dans la Littérature, juYqu'au role d 'hií!:o.rien

des penfées d'autrui, Il a [eulemen t plus ou moins d'autorité,

a

proponion de la

juilice avec laquelle on l'exerce, des talens de l'hiíl:orien, de fa fagacité , de fes

"úes ,

&

des preuves qu'il a données 9.u'il pouvóit etre auu·e chofe. .

.

I1 réfulte de ces réfle},."Íons, que l'l!,ncydo.pédie doit fouvent conterur, fOlt par

e arait , foit meme qudquefoi s en enrier pluJieurs morceaux des meillelu·s ouvrages

en chaque genre: il importe feulement au

publi~

que le cboix en foÍt faít avec

lu~

mie__

(. )

Voy,;:.

les Fables de la Fontaine , li.....

11/.

F4~1,

l.