bu éHEV. GRANDissoN.
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• Miladi Pen nous a recu avec une extreme
polite!fe. Elle avoir déja 'compagnie; elle m'a
'1'réfentée avec des éloges flatteurs. Vous ren–
<lrai-je compre de l'irnpreffion que fes con–
vives ont faite ' fur moi ,
&
de ce que
j'
ai
obfervé dans le cours dela fete? 1v1ifs
Ancillon
efl:
la prerniere qui
[e
préfente a ma plume.
Elle m'a paru fort jolie , mais fiere , affeétée·
&
remplie d'elle-merpe. La feconde eíl: mifs
,Olemer,
a
laquelle
j'
ai trouvé ,' fous une phy–
.:fionomie commune , un jugement admira–
·ble , enrichi de beaucoup de leéture ;
& ,
quoiqu'elle n'ait aucun avantage a tirer du
dehors, j'ai remarqué que, dans
l'
opinion de
tour le monde , la culture de fon efprit lui
faifoit obrenir lapréférence fur mifsAncillon.
Une troiíieme, qui fe nomme mifs .Barne–
velt, m'a paru joindre aux traits d'un vifage
d'homrne , une ame
fort
bien affonie ; car
.elle a le regard dur ,
l'
air libre
&
hardi , le
ton fier, fur-tout lorfqu'on eíl: d'une autre
opinion qu'elle;
& ,
dans toures les occa–
íions, elle affeéte un mépris pour fon fexe, qui
fait admirer qu'elle daigne poner une coiffe.
LeshommesétoientM.
Walden&
M.
Sim–
ple;
le prernier, nouvellement forti d'Oxfort,
fort
bien partagé du coté de la naiífance
&
de
la fortune , rnais difficile , enteré de fes opi-
11ions,
&
rnéprifant taus ce'ux qui n'ont pas
recu leur éducation dans une univeríité. M.
Sit~ple
eíl: un hornme fort dome, que ce ca–
.raél:ere, joint peut-etre a fon nom, expofe un
peu
a
la
raillerie de.fes connoiífances ' quoi"