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D U

C

H E V •.

G

R A N D IS S O N.

I

7

tres-forces. L'amant, qui e!l: capable de

~e·

nacer, ne peut erre qu'un mari tyrannique.

Nele penfez-vous pas, ma chere Lucie? mais–

n'allez pas jufqu'a luí faire des fuppoíitions

d'amour

&

de mariage; les hommes de fon

caraétere expliquent tout en leur faveur,

&

prennent

l'

ombre pour une réaliré.

Une fernme qui fe voit

fi.

fort

exalrée au

deífus de ce qu'elle peut mériter, n'a-t-elle

pas raifon de craindre que

fi

le flatreur deve–

noit fon mari, elle ne tombar beaucoup dans

fon opinion, lorfqu'elle lui auroit donné le

pouvoir de la traiter fuivant ce qu'elle vaur : '

je

dis

meme , en foppofant 9u il foit aífez

aveuglé par

fa

paffion ) _pour n etre pas abfo–

lument de mauvaife foi dans fes compli·

rnents? En vériré, je méprife

&

je redoute

égajement les flatteurs; je les méprife pour

leur fauífeté , s'ils ne croient pas eux-memes

ce qu'ils onr

1'

effronterie de dire , ou pour

leur exrravagance, s'ils peuyenr fe perfuader

tour ce qu'ils difent. Je les redoure par une

juíl:e défiance de moi-meme , qui me fait

craindre que leurs difcours ne foient capa–

bles, comme ils doivent fe le prometrre dans

la

premiere de ínes deux foppofirions , de

m'infpirer une vanité qui me ravaleroir fort

;tu deífous deux ,

&

qui leur donneroit

ÍUjet de fe faire un rriomphe de ma folie ,

dans le temps meme queje ferois le plus en–

Rée

de ma propre fageíle ; en un mor , les

grands complimenrs me révoltent toujours

>

&

me forqmt

de

rentrer auffit6t dans

moi--'.