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CHEV.
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que je croyois pouvoir tirer du vifage pour
juger des fentiments du cceur. M. Reves
vous
a fait le récit de tour ce qui regarde la chaife
&
les porteurs. Comment vous décrire les
agirations de mon cccur , lorfque je com–
men~ai
a
foup~onner
de la trahifon? Mais ,
lorfqu'ayant tiré les rideaux de la chai[e·, je
me vis rrompée par un autre perfide , dont
j'implorai inutilement le fecours,
&
que je
n'apper~us
aurour de moi que des charnps,
&
que óientot les lumieres furem éteinres,
je percai l'air de la nuit de milie cris aigus,
quidmerentjufqu~a
ce que la force me man–
qua pour crier. Je tombai dans un profond
évanouiífement. Ce
fot
clans cet état que je
fus tirée de la ch::úfe. Lorfque je revins un
peu
a
moi-meme
>
je me trouvai fur un lit ,
environnée de trois femmes, dont !'une me
tenoit des fcls fous le nez ,
&
prefque em–
peftée d'une forte odeur de come de cerf
&
de plumesbrulées. Je ne vis pasd'.homme
dans la chambre.
Cu
fuis-je? Qui hes-vous, Madame
?
&
qt·i eres-vous;
&
ou fuis-je , furent les pre–
mieres queíl:ions que je répétai plufieurs foís.
les trois femmes étoient une mere
&
fes
deux6lles. Lamere n'erépondit que je n'étoís
pas
en de m:mvaifes mains. Faife le ciel que.
vous ne me trompíez pas
!
répliquaí-je en
fixam mes yeux rremblants fur les íiens. Elle
m'alfura qu'on n'avoít aucun deífein de me
nuire, qu'on ne peníoit au contraire
qu'a
me rendre une des plus heureufes perfonnes
A
l.