/
66
ALZIRE.
ÉMIRE.
Madame, avec Zamore il va bicntót venir;
U
court
a
la prison. Déjala nuit pfus sombre
Couvre ce grand dessein du secret de son ombre.
Fatigués de carnage et de sang enivrés,
·
L~s tyrans de la-terre au sommei.I sQnt livrés.
A!L,Z
IRE.
Allons, ·que ce ·soldat nous conduise
a
la p0rtc :
Qu'on ouvre 1a prison_, que finnocence en sortc.
ÉMIRE.
II vous prévient déja; Céphan'e le conduit :·
· Mais si' l'on vous renoontre en cette obscure nuit,
Votre gloire est perdue, et cette honte extreme..•
ALZIRE,
Va, la honte ser.ait de trahir ce que j'aime.
Cet honneur étranger, parmi nous inconnu ,"
·N'est qu'un fantóme vaiu qu'on prend pour la vertu :
e·'est l'amour de ~a gioire, et non de
la
justice,
La crainte <lu-reproche, et non celle du vice.
Je fus instruite, Emire, en e~ grossier climat,
A suivre la vertu sans en chercher l'éclat.
L'honneur est dans mon camr, et c'est lui qui m'ordonne
De sauver un héros que le cicl abandonne.
SCENE IV.
iLZIRE, ZAMORE, E¡MJRE,
UN SOJ:.DAT.
ALZIRE.
1'o·uT cst pcrdu pour toi; tes tyrans sont vainqueurs:
Ton supplicc cst tout pret: s.i tu ne fuis, tu meurs.
Pars, ne pcrds point de tc:mps; pre~ds ce soldat
po.urguide.
Trompons des me11rtriers l'espérance homicide,