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-LE FANATISME.
MAHOMET.
J.e devrais l'etre au 'moins du trouble ou je vous vois .
Est-ce ainsi qu'a me~ yeux v,otr-e simple innocencll
Ose avouer un feu qui peut-etre m'offense?
Votre creur a-t-ill pu, sa•ns ·etre épouw-anté,
Avoir un sentiment que i,e n'aii pas clioté ~
Ce cornr que j'ai forme n',est-il ph1s qu'rnn rebeN.e,
Ingrata mes_bienfaits?
-a
mes l@is infidele?
•PALlVII•R!E.
Que dites-vous? Surp1'ise -etitremblante
·a
vos -pfo·ds,
Je baisse en frémissan't mes regards e'ffr-afés.
Eh quoi
1
!"n'-a'Vez-v ous pas daigné, da1ns 'Ce lfou meme, .
Vous reridre
a
nos souhiits, et consentir qu'il m'aime?
Ces nreud's, ces c1iastes :rú:eud's, que Die-u formait en nous,
Sont un lien_de plus g,ui nous ,a'ttache
'a
v ous.
MAHOMET.
Redoutez des liens formés par l'im;prudence.
Le dime quelquefois suit de .pres l'innocence.
Le creur peut s_e tl1omper-; ·l'a;nour,et ,ses douceurs
P,ourront couter, Pal mire, et du sang et des pleurs.
•p ·~
LMI'R
'E.
N'en doutez _pas, 'Ihon saing ,couiJieraii ,pour Séide.
MAHOMET
y
ous l'aimez a ce point?
PALMIRE.
Depuis le jour qu'Hercidc
Nous soumit l'un et l'autre a vutre joug sacre,
Cet ii~stincttout-puissant, d:e-notts~méme ignoré,
Deva nyant la ,i aison, croissant avee notre age,
Dn ciel, q_ui conduittout,
fut
le ·sccret-ouvrage.