ACTE I, SCENE
l.
Hélas
!
du jour que par un sort heureux
Dessus son bord
il
nous regut tous deux,
J'ai bien tremblé qu'il n'apergut ma fointe:
En arrivant, je seos la meme crainte.
DAR.MIN,
Je prétendais te découvrir
a
luí.
ADINE ,
Gardez-vous en, ménagez ·mon ennui;
Sacrifiée.
a
Dorfise adorée,
Dans mon malheur je veux etre ignorée;
Je ne ,veux
pas
qu'il connaisse en ce
jour
Quelle -victime il immole
a
l'amour.
DAR.MIN.
Que veux-tu done?
AD .IN
E.
Je veux, des ce soir meme'
Dans un couvent fuir un ingrat que j'aime.
DA.RMIN.
Lorsque si vite on se meten couvent,
Tout
a
loisir, ma niece, on s'en repent.
Avec le temps tout se fera., te <lis-je.
pn soin plus triste
a
présent nous afflige;
Car dans l'instant ou ce du Gué (
1)
nouveau
Si noblemcnt fit sauter son vaisseau ,,
Je vis sa uter ses biens et ma fortune ;
A tóus les deux, la misere est commune.
Et cependant
a
Marseille arrivés,
Remplis .d'espoir, d'argent comptant privés,
(1) Allusion au célebre du Gué-Trouin,
l'un
des ·grauds hommes
de roer qu'ait eus la France,