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LA

PRINCESSE DE

NAVARRE

LÉONOR,

Hélas

!

que cet' effort vous cot1te !

Mais ne serait-il point un effort gén éreux,

Non moins grand, heaucoup plus heureux?

Celui d'etre au-dessus de la grandeur supreme?

Vous pouvez aujourd'hui disposer de vous-meme.

Elever un héros, est-ce vous avilir?

Est-ce done -par orgueil qu'on aime?

N'a-t-on que des rois a ch,>isir?

Alamir ne l'est pas, mais

il

est brave et tendre.

CONSTANCE,

Non, le devoir l'emporte, et tel est.son pouvoir.

LÉONOR.

Hélas

!

gardez-vous bien de prendre

La vanité pour le devoir.

Que résolvez-vous done?

CONSTANCE.

Moi

!

d'etre au désespoir,

D'ohéir, en pleurant, ama gloire importune,

D'éloigner le héros dont je me seos charmer,

De godter le honheur de faire sa fortune,

Ne pouvant me livrer au bonheur de l'aimer.

(

On

entend derriere le théatre un hruit de trompettes. )

CH OE U R.

Triomphe, victoire:

L'équité marche devant nous;

Le ciel

y

j0int la gloire;

L'ennemi tombe sous nos coups :

Triomphe, victoire.

LÉONO 'R,

Est-ce le duc de Foix qui prétend par des fétes

Vous mettre encor, madamc, au rang de ses conquetes ?