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LA PRINCESSE DE
NAVAR.RE.
LE D U C DE FO IX.
,
Cet aveu plein de timidité ,
Cct aveu de l'amour le plus involontaire,
Le plus pur
a
la fois et le plus emporté,
Le pl'us respPctueux, le_plus sur de déplaire;
Cet aveú malhenrcux. p eut•etre a mérité
Plus de pitié que de colere.
CONSTANCE.
Alamir , vous m'aime-z !
LE DUC DE FOIX.
Oui, des long-temps ce cceur
D'un feu toujours caché brulait avec fureur;
De ce cceur éperdu voyez toute l'ivresse;
A peine encor connu par ma faible valeur,
Né simple cavalier, amant d'une princesse,
Jaloux d'un prince et d'un vainqueur,
Je vois le duc de Foix amoureux, plein
dé
gloire,
Qui ,-du grand du Guesclin compagnon fortuné,
Aux yeux. de l'Anglais consterné,,
Va vous donner up. roi de.s mains de la victoire.
Pour toute récompense il demande
a
vous voir;
Ouhliant ses exploits, n'osant s'en prévaloir,
Il atteud son arret, il l'attend en sílence.
Moins il espere , et plus il s~mble mériter;
Est-ce
.a
moi de rien disputer
Contre son nom , s.a gloire , et surtout sa constance?
CONSTANCE.
A quoi snis-je réduite ! Alami.r, écoutez:
Vos málheurs sont moins .grands que mes calamités;
Jugez-cn; concevez mon désespoii· extreme;
Sachez que mon devoir est de ne voir jamais
~