Previous Page  258 / 458 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 258 / 458 Next Page
Page Background

240

LA PRINCESSE DE

NAVAR.RE

.

LE D U C DE FO IX.

,

Cet aveu plein de timidité ,

Cct aveu de l'amour le plus involontaire,

Le plus pur

a

la fois et le plus emporté,

Le pl'us respPctueux, le_plus sur de déplaire;

Cet aveú malhenrcux. p eut•etre a mérité

Plus de pitié que de colere.

CONSTANCE.

Alamir , vous m'aime-z !

LE DUC DE FOIX.

Oui, des long-temps ce cceur

D'un feu toujours caché brulait avec fureur;

De ce cceur éperdu voyez toute l'ivresse;

A peine encor connu par ma faible valeur,

Né simple cavalier, amant d'une princesse,

Jaloux d'un prince et d'un vainqueur,

Je vois le duc de Foix amoureux, plein

gloire,

Qui ,-du grand du Guesclin compagnon fortuné,

Aux yeux. de l'Anglais consterné,,

Va vous donner up. roi de.s mains de la victoire.

Pour toute récompense il demande

a

vous voir;

Ouhliant ses exploits, n'osant s'en prévaloir,

Il atteud son arret, il l'attend en sílence.

Moins il espere , et plus il s~mble mériter;

Est-ce

.a

moi de rien disputer

Contre son nom , s.a gloire , et surtout sa constance?

CONSTANCE.

A quoi snis-je réduite ! Alami.r, écoutez:

Vos málheurs sont moins .grands que mes calamités;

Jugez-cn; concevez mon désespoii· extreme;

Sachez que mon devoir est de ne voir jamais

~