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LA PRINCESSE DE NAVARRE.

S'en indigne sur mon visage.

O ciel

!

que devenir, s'il était mon vainqueur

!

Je le crains, je me crains moi-meme;

Je tremble de l'aimer, et je ne sais s'il m'aime.

LÉO N OR.

11

voit que votre orgueil serait trop offensé

Par ce rnot dangereux, si charmant et si tendre;

11 ne vous l'a pas prononcé;

Mais qu'il sait hién le faire entendre

!

CONSTANCE.

Ah! son respe·ct encore est un charme de plus.

Alamir, Alamir a toutes les vertus.

LÉONOR..

Qu,e lui manque-t-il done?

CONSTANCE.

Le hasard, la naissance.

Quelle injustice

!

o

ciel

! ....

rnais sa magrnificence,

Ces fe tes, ~et éclat, ses etonnants exploits,

Ce grand air, ses discours, son ton meme, sa voix..•

L ÉONOR.

Ajoutez-y l'amour qui parle en sa défense.

Sans doute il est du sang des rois.

CONSTANCE.

Tout me le dit, et je le crois.

Son amour délicat voulait que je rendisse

A tant de grandeur d'ame,

a

ce rare service,

Ce qu'ailleurs on immole

a

son ambition.

Ah! si pour m'ép1·ouver

il

rn'a caché son nom,

S'il n'a jamais d'autre artífice,

.s'il est prince, s'il m'airne

! ...

O ciel! que me vent-on ?