ACTE III, .SC·ENE
II.
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CON S TANC
E.
Mon creur ne peut le croir~, et mon front en rougit.
LÉ ONOll.
J'ignore de quel sang le, destin l'a fait naitre,
Mais on est ce qu'on veut avec un si gí·and creur.
C'est
a
lui de choisir le nom dont
il
veut etre,
11 lui fera heaucoup d'honneur.
CONSTAN CE.
Que de vertu ! que de grandeur !
Comhien sa modestie ill~stre sa valeur !
'LÉONOR.
C'est peu d'etre modeste,
il
faut avoir encore
De quoi pouvoir ne l'etre pas.
Mais ce héros a tout, courage, esprit, appas;
S'il
a quelques défauts, pour moi je les ignore,
Et vos yeux ne les verraient pas.
_J,'ai vu quelques héros assez in.supportables;
Et l'homme le plus vertueux
Peut etre le plus ennuyeux;
Mais commént résister
a
des vertus aimahles?
CONSTANCI::.
Alamir fera mon. malheur.
Je lui dois trop d'estime et de reconnaissance.
LÉONOR.
Déja dans votre creur
il
a sa récompense;
J'en erois ~ssez votre rougeur;
C'est de nos sentiments le premier témoignage .
CONSTAN
CE.
C'est !'interprete de l'honneur.
Cet honneur attaqué dans le fond de mon c<;enr
I