ACTE HI, SCENE VIII.
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Contre ses meurtriers je n'ai ríen
a
vous dire;
C'est
a
servir l'Etat que leur grand creur aspíre.
De 'votre dictateur ils ont pcrcé le flanc;
Comblés de ses hienfaits, ils sont teints de son sang.
Pour forcer des Romains
a
ce coup detestable,
Sans doute
il
fallait bien que César fut coupable;
Je le crois .: mais enfin César a-t-il jamais
De son pouvoir sur vous appesanti le faix?
A-t-il gardé pour lui le fruit de ses conquetes ?
Des dépouilles du monde
il
oouronnait vos tetes.
Tout l'or des nations qui tornbaient sous ses coups,
Tout le prix de son sang fut prodigué pour vous.
De son char de triomphe il voyait vos alarmes ;
César en descendait pour essúyer vos larmes.
Du monde qu'il so~mit vous triomphez en paix,
Puissants par son courage, heureux par ses bienfaits.
Il payait le service, il pardonnait l'outrage.
Vous le savez, grands dieux ! vous, dont
il
fut l'image;
Vous, dieux, qui lui laissiez le monde
a
gouverner,
Vous savez si son creur aimait
a
pardonner-
!
ROMAINS.
11
est vrai que César fit aimer sa clémence.
ANTOINE.
Hélas ! si sa grande ame eut connu la vengeance,
11 vivrait, et sa vie eút rempli nos souhait&.
Sur tous ses meurtriers
il
versa ses bienfaits;
Deux fois
a
Cassius il con$erva la vie.
Brutas.... ou suis-je ?
o
ciel !
ó
crime !
o
barbarie!
Chers amis, je succombe, et mes sens interdits ...
Brutus son ~ssassin
! ....
ce monstre était son fi}s.
ROMAINS.
Ah dieux
!