ACTE III,
SCENE
VII.
147
Je sais que devant vous Antoine va parailre,
Amis, souvenez-vous que César fut son maitre,
Qu'il a servi sous lui, des ses plus jeunes ans,
Dans l'écolc du crime et dans l'art des tyrans.
Il vient justifier son maitre et son empire;
11 vous méprise assez pour penser vous séduire.
Sans donte il peut ici faire entendre sa voix :
Telle est la loi de Rome, et j'obéis aux lois.
Le peuple est désormais leur organe supreme, ·
Le juge de César, d'Antoine, de moi-meme.
Vous rentrez dans vos droits indig~ement perdus;
César vous les ravit, je vous les ai rendus:
Je les veux affermir. Je rentre au Capitole;
Brutus est au sénat,
il
m'atten~, et j'y vole.
Je vais avec Brutus , en ces murs désolés,
Rappeler la justice ét nos dieux exilés,
Etouffer des méchants les fur.eurs intestines,
Et de la liberté réparer les ruines.
Vous, Romains, seulcment consentez d'etre heureux;
Ne vous trahissez pas, c'est tout ce que je veux;
Redoutez tout d' Antoine, et surtout l'artifice.
R 01\IA INS.
S'il vous ose accuser, que lui-meme il périsse.
CASSIUS.
Souvenez-vous, Romains, de ces serments sacrés.
ROMA IN S.
Aux ven.geurs de l'Etat nos cceurs sont assurés.