Previous Page  112 / 458 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 112 / 458 Next Page
Page Background

98

MÉROPE

Les éclairs sont moins prompts; je l'ai vu de mes yeux.

Je l'ai vu qui frappait ce monstre audacieux.

Meurs, tyran , disait-il; dieux , prenez vos victimes.

Erox, qui de son maltre a serví tous les crimes,

Erox, qui daos son sang voit ce monstre nager ,'

Leve une main hardie, et pense le venger.

Egisthe se retourne, enflanimé de furie ;

A coté de son maitre il le jette sans vie.

Le tyran se rele-ve, il hlesse le héros;

De leur sang confondu j'ai vu couler les flots.

Déjala garde accourt' avec <les cris de rage.

Sa mere.... Ah

!

que l'amour inspire de courage

!

Quel transport animait ses efforts et ses pas

!

Sa mere.... Elle s'élance au milieu des soldats.

C'est mon fils, arrétez, cessez, troupe inhumaine;

C'est mon fiJs; déchirez sa mere et votre reine,

Ce

sein qui l'a nourri, ces flanes qui l'ont pQrté.

A ces cris doulonreux le peuple est agité; ·

Une foule d'amis, que son clanger excite,

Entre elle et ces soldats vole et se précipite.

Vous eussiez vu soudain les autels renversés,

Daos des ruisseaux de sang leurs déhris dispersés;

Les enfants écrasés dans les hras de leurs meres;

Les freres méconnus immolés par leurs freres;

Soldats, pre tres, amis, l'un sur l'autre expirants;

On

marche, on est porté sur les corps des mourants;

On veut fuir, on revient, et la foule pressée

D'un f:iout du temple

a

l'au tre est vingt fois repoussée.

De ces flots .confondus le flux impétueux

Roule et dérohe Egisthe et la reine

a

mes yeux.

Parmi les combattants je vole ensanglantée;

J'interroge

a

grauds cris la foule épouvantée.