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MÉROPE.

SCENE

II.

POLYPHONTE, EGISTHE, NARBAS,

E

u

R Y

e

LE

s,

GARnEs.

POLYPHONTE.

RETIREz-vous

(1);

et toi dont l'aveugle jeunesse

Inspire une pitié qu'on doit

a

la faiblesse,

'

Ton roi veut bien encor, pour la derniere fois,

Permettre

a

tes destins de changer

a

ton choix.

Le présent, l'avenir, et jusqu'a ta naissance,

Tout ton etre, en un mot, est dans ma dépendance.

Je puis au plus haut rang d'un seul mot t'élever,

Te laisser dans les fers, te perdre ou te sauver.

.Elevé loin des cours, et sans expérience,

Laisse-moi gouverner ta farouche imprudence.

Crois-moi, n'affecte point, dans ton sort abattu,

Cet orgueil dangereux que tu prends pour vertu:

Si dans un rang obscur le destin t'a fait na1tre,

Conforme

a

ton état, sois humble avec ton ma1tre.

Si le hasard heureux t'a fait naítre d'un roi,

Rends-toi digne de l'etre en servant pres de moi.

Une reine en ces lieux te donne un grand exemple;

E1le a suivi mes lois et marche vers le temple.

Suis ses pas et les miens, viens au pied de l'autel

Me jurer

a

genoux un hommage éternel.

Puisque tu crains les dieux, atteste leur puissance ,

Prends-les tous

a

témoin de ton obéissance.

La porte des grandeurs est ouverte pour toi.

Un refus te perdra; choisis, et réponds-moi.

( r)

Narbas

et

Eurycles

s'éloignent un peu.