ACTE II, SCENE VII.
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PO L L Y.
Que dites-vous?
LINDAN
E.
A celui qui est la cause de ma mort: je te recommande
a
lui; mes dernieres vol-0ntés le toucheront. Va (
elle
l'embrasse
),
sois sdre que de tant d'amertumes, cellc de
n'avoir pu te récompenser mo.i-meme n'est pas la moins
sensible
a
ce cceur jnfortuné.
POLI.Y.
Ah, mon adorable maítresse
!
que vous me faites ver–
ser de larmes, et que vous me glacez d'effroi
!
Que vou–
lez-vous faire? quel dessein horrible! quelle l ~ttre !
Dieu me préserve de la lui rendre jamais
! (
Elle
déchi-re
la
lettte.)
Hélas
!
pourquoi ne vou·s etes-vous pas expli–
quée avec milord
?
Peut-etre que votre réserve cruelle
lui aura déplu.
LINDAN E.
Tu m'ouvres les yeux ; je lui aurai d_éplu, sans doute :
mais comment me découvrir au fils de celui qui a perdu
mon pere et ma famille?
POLLY.
Quoi
!
madame, _ce fut done le pere de milord qui ...
Ll ,NDANE.
Oui, ce fut lui-meme qui persécuta mon pere, qui le
fit
condamner
a
la mort, qui nous a dégradés de no..
blesse, qui nous a ravi notre existence. Sans pere, sans
mere, sans bien, je n'ai que ma gloire et mon fatal
a mour. Je dcvais déteste.r le ·frls de lVIurrai; la fortune
qui me poursuit me -l'a ~ait connaítre; je l'ai aimé, et je
'10Ís
m'en p~nir.