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,, L'EC'OSSAISE.
et
a
moi rien
!
Encare, encore,
~ta
-~,oi ricn
! (
ll
jette
la gazette, e{
se promene.)
Cependant je rends service
a
l'Etat; j'écris plus de fe.{illes que personne, je fais en–
chérir le papier...· et
a
moi rien
!
Je voudrais me venger
de tous ceux
a
qui on croit du mérite. Je gagne déja
quelque chose
a
dire du mal; si je puis parvenir
a
en 'faire,
rna fortune est faite. J'ai loué des sots, j'ai dénigré les
talents;
a
peine
y
-a-t-il de quoi vivre. Ce n'est pas
a
médire, c'est
a
nuire qu'on. fait fortune.
(
Au
maitre du café. )
Bonjour, M. Fa.brice, honj our. Toutes les affaires
vont bien, hors les miennes : j'enrage.
FABRICE,
M. Frélon,
M.
Frélon, vous vous faites bien des en–
nemis.
FRÉLON.
Oui, je crois que j'excite un peu d'envie.
FABRICE,
Non, sur mon ame, ce n'est point du tont ce senti–
ment~la.../"que vou-s faites naitre. Ecoutez; j'ai quelque
amitié pour vous; je suis faché d'entendre parler de
vous comme on en parle. Comment faites-vous done
pour avoir tant d'ennemis,
M.
Frélon?
FRÉLON.
C'est que j'ai du mérite, M. Fabrice.
FABRICE,
Cela peut etre, mais
il
n'y
a encore que vous qui me
l'ayez dit. On pré~end que vous
e
tes un ignorant; cela
ne me fait rien: mais on ajoute que vous etes malicieux,
et cela me-fache, ca-r je suis bon homme.