ACTE I, S
CENE l.
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C'est luí -qui, sur les siens briguant 1
1
autorité,
Tantót fort et puissant, tantot persécuté,
Vint jadis
a
tes yeux, dans cette auguste ville,
Aux pot·tes dn pa1ais demander un asile.
Son uom est Témugin; c'est t'en apprendre assez.
ASSÉLI.
Quoi
!
c'est luí dont les vreux vous furen
t
adressés
!
Quoi
!
c'est ce fugitif, d'ont l'amour et l'hommage
A
vos parents surpris parurent un outrage
!
Luí, qui tra1ne apres lui tant de rois ses suivants,
Dont le nom seul i~pose au reste des vivants_
!
ID.AMÉ.
C'
e-st lui-meme, Asséli : son superbe courage,
Sa future grandenr brillaient.sur son visage;
Tout semblait,
je
l'avoue, esclav~ aupres de lui;
Et
lorsque de la cour il mendiait l' appui,
lnconnu; fugitif,
il
ne parlait qu'en
maitre.
11
m'aimait; et rñón creür s'en appíau4ít pe,ut-etré : (
I)
Pe,ut-etre qu
1
eíi
secré t
JC
tirais 'vanité
D'adoucir ce lioñ dans
mes
fers arre
té,
De
plier
a
nos ii1reurs .cf:!'tte grancleur saüvage,
D'instruire
a
ñós
vertús so11 féroce courage
1
Et de le
rendré en fin,
graces
a
c és
Iiens;
Digne un joúr d'etté acln1is parmi nos citoyens.
Il
eút serví l'Efat, qu'il détruit pár
la
guéfre :
Un refus a })i'óduit les malheürs de lá térré.
De nos peuples fáloux tu connais Ja ijerté;
De
nos arts, de nos lois l'augúste antiquité ;¡·
Une
religion de tout temps épurée,
De cent siecles de gloire une suite avérée ,
Tont nous interdisait, dans nos préventions ;
ne
indi gne
alliance
aveé
les nation~.