Previous Page  196 / 450 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 196 / 450 Next Page
Page Background

180

ÉPITRE

qu'a peine Pierre_ le. Grand eut policé la·Russie ,

et bati Pétersbourg, qu~ les théatres s'y- sont ,

établis. Plu~ l'.Allemagne s'est perfectionnée, e't

_plus nous l'avons vu adopter nos spectacles

=

le

peu d.e pays ou ils n'étaient pas rec;us dans le ~iecle

pa'ssé n'étaient pas mis au rang des pays civilisés."

·

L'Orplwlin de Tchao

est un monmnent pré–

cieux qui sert plus

a

faire ~onnahre l'_esprit de la

Chine que tou tes les relations qu'on

,a

faites et

qu'on fera jama:is de c,e vaste empire.

II

est vrai

que cette piece est toute barbare én comparaison

des bons ·ouvrages de nos jours; mais aussi" c'E~~t.

un chef--d'reu.vre, si on le co;rm,pare

a

nos pieces dú

quatorzieme siecle. Certaineinent nos . tr-ouba–

dours, notre bazoche, la société des enfants sans

souci, et d~ la Mete-sotte, -n'approchaient pas de

rauteur chinois.

II ·

faut encore :remarquer que

cette piece ~st éqite dans la langue des manda–

rins, qui n'a point changé, et qu'a peine enten–

dons-nous la langue ·qu'on parlait du temps de

Louis XII et de Charles VIII.

On ne peut comparer

1',0rphelin de ·Tchao

_qu'aux tra,gédies franc;aises et espagnoles

d.u

dix:–

septieme 'siecle ' qui ne laisSsent pas encore de

plaire au-dela.des Pyrénées et de la mer_. L'action

ele la piece c'1inoise dure ·vingt·dnq ans, comme

dans les farces ·m:onstrueuses de Shakespeare et ·d~

Lopez de Vega, qu'on a nommées tragédies: c'est

un. entassement d'évenements incroyables. L'en–

nemi de la maison de Téhao veut d'abord en faire