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THÉOl\lE GÉNÉRAU 1'E5 t:T.u:s;
& eíl: encore un grand fujet de difpute parrni les Philofo~
phes. Les uns en foat un Etre réet, indépendant de nos·
idée!i : les autres n'en font qu'un Etre purement idéal, qu'un ·
íimple phénomene de notre e.fprit.
1°. Selon Newton, Clarke, Locke, Gaífend-i , Epicu.;
~ure, ; le tem.s efi une réalit.é , un, objet indé–
pendant de.: nos idées. N'os id'ées· con<;oivent le- tiems , mais'
elles Ae le-<2onfüt:uent pas: cómme elles con~oivent l'efpace,
1fans le €0,nfütuer. ·
Dans la durée des "Chofes , le fiec1e d'Arexar...dre, n'eíl:·
pas le fiecle d-e Char!emagm€; comme dans l' dei"
chofes. , l'~fpa-ce qu 'occupe· Syr-it-lS , n'eíl: pas l'efpace qu'oc–
cupe le, SoJei-1 : Íoit que Fon conc;piv.e, foit que l'on ne
conc;.oive pas ces deux íi.ecles & ces deux efpaces.
!1°. Selon Leibnitz ,.le tems n'eíl: autre chofe que Ta Rela~
tion des etres fucceffifs ; & la relation des etres fucceffifs·:>
n'e11 rien de plus que ces etre$ & nos idées.
Par conféquent, le tems n'eíl; rien en lui-meme-, h0r5 de
notre e(pr~t; & ce· font n©s idées, qui., par la maniere dont–
elles co11~oivent les cho(es le's unes avan-t les aunes, conf.–
tiruent leur tems : ou, comme-s'expriment quelques moder–
nes Philofophes , qui ont bjzarrement adopté cette bi:tarre
idée- de Leibnitz; le tems n'eíl qu'un purement idéal,
fans aucune réalité hors de no t>re eruendement: Tempus efo
merum Mmtis phte11.omenon. ·
J;:>ans les príncipes de Leibn·itz & de fes Seél:ateurs, Je
fiecle cl'Al xandre n'eíl point réellement antérieur en lui-
1 m eme ,. a.u íiecle de Charlemagne: puifque ces cleux úecles
ne font ríen de ré'el en eux-memes. M ais nous concevons
Je fi ecle <l'Alexand re le f(ecle de. Chaslemagne ; &
c'e íl: .par.-l'a uniquement que le premkr fi·ecle eQ. avant le.
íecond·: de force que .íi nous concevions L... frecle de- Char-
- lemagne avant le íiecle d' Alexandre , celui-la feroic. av,ant.
celui-ci.
260. REMARQUE. Newton avoit· ;u l'Efpace & la.
Durée , comme deux Attribm.s nécej[aires & immu:zbles de,
.l' Etre immenfe · &. éternel; & il- av0ir bien conc;u la chofe.
Leibnitz voulut concevoir l'Efpace & la Du,rée , autrement!
que Newton; & il, s'en fit de fauífes idées.
ant par.- tout , Oieu , par fon immenjité ,. con:ílitue &
l'e.fpace in.:fini & 'l'efpace fini :· exiítant érernellement, 0ieu:t
par fon in.ji_nie durée, confüme & l'·écernité &..le teins •.