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DuRÉE

BES CHOSES.

L'Eurnité.

1~1

curée infinie , m1e érernité réellement effeétuée

&

con-·

fommée : puifqu'aucun nombre fini de fiecles

ne

pem la.

meforer.

.

Ilº.

Il

efi certain enfuite, que

l'Eternité fubféquente de

Dieu, oq

cette

durée de Die

u

que nous co-nfidérons comme

pofiérieure

a

notre exiftence préfe,¡ne , ne fera jamais une

dnrée rédlemenc infinie , une éternité réellement effeétuée

&

confommée . Car, quoiqne Dieu doive éternellement exifier

clans

l'avenir, comme il a éternellement exifié dans le

paífé; en fent gu'a quelque éloignement poffible que l'on

fe

place par la penfée dans les fi ecles futurs, pour con–

templer cette fubféquente

&

pe.rmanepte durée de Dieu ,

on la conc;oir toujours

fin.ie

: on fenr qu'elle pourra tou–

jours etre exprimée p

ar un

nomqre fini d'années ou de

fiecles;

&

par conféquent qu'elle ne fera jamais un vrai

lnfini.

Par exemple , dans un million

de

fiecles , réels ou intel..;

1

lir,ibles, a compter d'aujourd'hui, cette dllrée fubféquenre

de Dieu fera égale précifément

a

un

million _de íiecles,

fera égale

a

1.

Dans deux millions

de

fiecles femblables ,

cette durée fubféquente de Dieu fera égale précifément

a

deux mil'lions de fiecles , fera égale

~

2.

Certe durée fubfé–

queme de Dieu

fera

enfuire fucceffivemenc , égale

a

3 ,

égale

a

4,

égale

a

5 ,

égale

a

6

millions de úecles ,

&

ainG.

de fuite

a

l'infini :

fans

jamais arriver

a

l'Injini

effeElué,

a

l'infini confommé.

258.

REMARQUE.

Quelque immenfe que l'on' conc;oive le

Tems,

on le con~oit toujours fini, ronjours fufceptible d'une

augmentation inrar iífable

&

inépuifable.

1°.

Un

Tems infin.1

répugne: parce qu'il répugne qu'une

clurée finie , en

íe

répétant

&

en s'accmnulanr par des ad-di–

tio ns fucceffives, devienne jamais un infini

effeétué, un

infini confomme.

IIº. L'

Ame humaine

,

deíl:inée

a

exiller éternellement dans

Dieu, defünée

a

ne jamais ceífet d'exifier

&

a

exiíl:er autant

que Dieu , ne parviendra jamais

a

avoir eYifié pendant

un

tems infini. Car quelque durée future qu 'on lui affigne par

la

penfée, en la fuivam

a

l'i.nfini dans les fiecles

a

venir;

on con~oit toujours que cette durée paíTée fera encore finie,

&

fera é ternellement finie: puifqu' elle pourra roujours

etre

ex.

rimée par des nombres finis ; ainfi que nous venons de

l'expliquer, en parlam de l'Erernité fubféqueme de

Dieu.

RAPPORTS DU

TEMS

ET DE L ' EsP A CE~

~59•

ÜBSERVATION.

L~

Tenu ,

ainfi qu

l'Efpace,

aété