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du passer par le truchement d'informateurs. Or, s'il est un do–

maine ou une traduction requiert la connaissance du génie de la

langue, c'est bien la poésie.

Enfin, incapable

a

mon tour de m'intéresser de pres

a

la musique, question qui m'est étrangere,

j'

ai porté assez na–

tur.ellement mon attention sur les textes proprement dits.

Chez les savants

l'

usage s'est établi de mettre sur un meme

plan toutes les chansons populaires. Or s'jl en est de simplettes,

qui peuvent se satisfaire d'une traduction mot

a

mot, d'autres méri–

tent de plus grands soins. Autrement on risque de passer

a

coté

d' une jolie chose sans la voir!

Que

l'

on me permette

a

ce propos une digression. Nos

aleux au moment de la découverte de

l'

Amérique (ils n' avaient

pas encore droit au titre de «folkloristes»), n'ont sans do,ute pas

toujours vu juste, mais la science moderne se trompe également

lorsque, limitée

a

ses spécialités, elle oublie les valeurs humaines

les plus générales.

Pourquoi, me suis-je souvent demandé, les hommes des

XVI,

XVII

et

XVIlIeme

siecles, d'une culture indiscutable, n'auraient–

ils pu avoir des lumieres plus sures que les notres sur des hommes

alors moins métissés et dont les voyageurs revenus d'Amérique

pouvaient leur faire le fidele portrait?

e'

est dans cet esprit que

j'

ai demandé au peintre et dessi–

nateur Ricardo Grau de bien vouloir s'associer

á

moi. Ses

dessins: le F rondeur échappé de quelque frontispice du

XVIIeme

siecle; les Roseaux, tendus par le vent, qui figureraient plutot dans

l 'album d 'un de ces Japonais. cousins des Aymaras, que trois

10 )