Cuzco, ces textes courts et ronds révelent, au pays qUl a créé
il est vrai les poteries de Trujillo et les tissus de Paracas, un sens
littéraire et une élégance d 'esprit peu commune.
Ce sont la les marques d'une vraie civilisation qui rappelle–
rait celle a laquelle était parvenue Mycenes ou Tirynthe quelques
dix siecles avant notre ere.
Mais, tant de savants sont passés au Pérou! Comment
n'avait-on pas encore projeté sur cette littérature la lumiere a la–
quelIe elle avait droit?
Littérature ai-je dit, alors, qu'il s'agit de textes populaires
chantés et non éc.rits; mais, de la meme
fa~on,
les psaumes de
David, les chants d'Homere et combien d'autres poemes religieux
ou épiques furent chantés, et constituent cependant d'admirables
textes littéraires?
Cette confusion dans les genres explique, semble-t-il, que
jusqu'au premier quart du vingtieme siecle la littérature des Incas
soit restée quasi inconnue.
Ce ne sont en effet ni les deux ou trois poésies citées par
le premier chroniqueur du Pérou Garcilaso de la Vega Inca, dans
ses «Comentarios reales», traduits en
fran~ais
en leur temps, ni les
chansons anciennes, d' ailleurs retouchées, musique de scene d' un
drame en quechua d'origine confuse, «Olantay", (Iequel date
rait du
XVIe ~e
siecle), qui peuvent constituer une véritable litté–
rature.
Or c' est a peu pres tout ce que nous connalSSlons jusqu'en
1920, date a laquelle un
fran~ais
et sa femme, R. et M.
d'Harcourt qui avaient déja fait un voyage au Pérou en 1912,
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